Enfanter dans la douleur : quelle chance nous avons !
Toutes les femmes qui me lisent et qui ont déjà enfanté sans péridurale ou autres ersatz anti-douleurs savent à quel point les douleurs de l’enfantement sont particulières. Des douleurs que l’on ne peut pas imaginer et exprimer sans les avoir vécues ; des douleurs que les hommes ne connaissent pas, même une rage de dent insoutenable ne valant pas grand-chose à côté.
Nous savons aussi à quel point ces douleurs, si grandes pourtant, sont humaines et utiles : elles ne sont pas continues et servent à mieux enfanter. Et surtout, surtout, c’est une fois la douleur de chaque contraction acceptée que les accouchements se passent le mieux. Ne pas lutter contre la douleur, mais la prendre et l’accueillir à bras ouverts, comme le Christ embrassa la Croix. Là, pour la première fois, cette douleur acceptée et offerte pour l’enfant à naître aide l’enfantement et fait plaisir au bon Dieu.
Cette douleur est une punition pour satisfaire la justice et racheter partiellement — très partiellement — la faute d’Eve, d’avoir donné l’occasion du péché originel — commis par Adam, consentant et chef de l’humanité, mais qui ne pouvait que refuser si difficilement à sa femme, comme le Christ à sa mère. Pourtant, cette punition, comme toutes les punitions, est un grand cadeau : grâce à ces douleurs, nous nous rapprochons « facilement » de Notre Seigneur, si « naturellement » dirais-je, sans efforts particuliers… Toute femme qui devient mère a le privilège de recevoir ces douleurs, tandis que les hommes pourront passer une vie entière sans connaître de très grande douleur, sans pouvoir soupçonner ce que pourraient être les souffrances de l’enfer ou du purgatoire, car, si les douleurs de l’enfantement ne valent rien face aux douleurs de l’enfer, qu’est-ce que cela doit être !
Alors femmes, offrons ces douleurs de l’enfantement sans chercher à les éviter. Trouvons de bonnes sages-femmes qui nous accompagnent pour surmonter ces douleurs qui n’ont rien d’insurmontables — le bon Dieu ne donne aucune épreuve que nous ne pouvons affronter avec Son aide — et rejetons tous ces pis-aller de péridurales et autres artifices qui, sous l’excuse fallacieuse de « soulager la douleur », avilit l’héroïcité naturelle de la femme enfantant, moment où elle est le plus femme, puisque pleinement mère.
Les religieuses connaissent certainement des douleurs bien plus grandes : celles de l’enfantement spirituel d’âmes au Christ…
Soyons sûres qu’à chaque enfantement offert pour le bon Dieu, nous gagnons des remises de peine de purgatoire assez impressionnantes pour nous et nos proches : alors ne nous gênons pas et repeuplons la France !
Pauline Blanche
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Illustration : « La naissance de Saint Louis », enluminure des Grandes Chroniques de France, XIVe siècle, Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 2813, folio 265 recto.