Clôture de la Semaine annuelle de prière pour l’Unité des chrétiens
Ce dimanche clôture la Semaine annuelle de prière pour l’Unité des chrétiens, qui avait pour thème : « Jésus lui dit : donne-moi à boire », une phrase tirée du récit de la rencontre avec la samaritaine, modèle de miséricorde, icône de l’amour qui renverse toutes les séparations confessionnelles, ethniques ou culturelles. Cet Évangile nous invite à ne pas avoir peur de traverser des territoires inconnus, de faire le premier pas pour entrer en dialogue et ne pas rester murés dans nos certitudes.
Cette année, la préparation de cette semaine s’est réalisée au Brésil. Ce pays vit dans un climat d’intolérance qui se manifeste par un fort degré de violence, spécialement envers les minorités et les plus vulnérables. Au-delà des sensibilités spirituelles, des expressions liturgiques, des formulations théologiques et organisations ecclésiales, les chrétiens ont été appelés à se reconnaître comme membres à part entière d’un Corps unique.
Le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et la Fédération luthérienne mondiale avaient annoncé, dans un communiqué conjoint, leur intention d’organiser une commémoration commune à l’automne 2016 en guise de préparation des célébrations du 5° centenaire de la Réforme l’année suivante. 2017 marquera aussi le cinquantenaire du dialogue œcuménique entre catholiques et luthériens. Cette célébration commune vise donc également à mettre en avant les progrès œcuméniques solides accomplis jusqu’ici.
En cette année de la vie consacrée, la semaine de prière pour l’Unité des chrétiens a été marquée à Rome par une rencontre œcuménique organisée par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique. Elle a rassemblé des religieux et des religieuses appartenant à diverses confessions pour favoriser la connaissance mutuelle et la collaboration réciproque. Des célébrations ont été organisées le soir en l’église catholique du Jésus, en l’église orthodoxe russe Sainte Catherine d’Alexandrie et en l’église anglicane de tous les Saints.
Peut-être est-ce le meilleur moment pour rappeler ce qu’est le Conseil œcuménique des Églises? Le Conseil œcuménique des Églises est une communauté fraternelle d’Églises qui confessent le Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur selon les Écritures et s’efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation pour la gloire du seul Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Cette communauté d’Églises est sur la voie de l’unité visible en une seule foi et une seule communauté eucharistique, exprimée dans le culte et la vie commune en Christ. Elle s’efforce de progresser vers cette unité, tout comme Jésus a prié pour ses disciples, “afin que le monde croie” (Jean 17,21).
Le Conseil œcuménique des Églises (COE) est la plus vaste et la plus inclusive des nombreuses expressions organisées du mouvement œcuménique moderne, dont l’objectif est l’unité des chrétiens. Le COE rassemble Églises, dénominations et communautés d’Églises d’une bonne centaine de pays et territoires du monde entier, représentant plus de 500 millions de chrétiens et comprenant la plupart des Églises orthodoxes, un grand nombre d’Églises anglicanes, baptistes, luthériennes, méthodistes et réformées, ainsi que de nombreuses Églises unies et indépendantes. A la fin de 2012, le COE comptait 345 Églises membres. Si les Églises fondatrices du COE se trouvaient pour la plupart en Europe et en Amérique du Nord, de nos jours ce sont les Églises membres en Afrique, en Asie, aux Caraïbes, en Amérique latine, au Moyen-Orient et dans la région du Pacifique qui sont en majorité.
Pour ses Églises membres, le COE constitue un lieu unique où elles peuvent réfléchir, parler, agir, prier et travailler ensemble, s’interpeller et se soutenir mutuellement, partager et discuter.
Ce dimanche se pose avec acuité la question de la prière, qui nous conduit à la source, communion avec le Père et le Fils, dans l’Esprit. Elle est le souffle gratuit de l’Amour. Dans le livre “Jésus de Nazareth” du pape Benoît XVI édité en 2007, la prière trouve toute sa lumière. “Le Sermon sur la montagne propose, un cadre complet de l’humanité juste. Il veut nous montrer comment il est possible d’être homme. On pourrait résumer ces enseignements de la manière suivante: on ne peut comprendre l’homme qu’à partir de Dieu, et c’est seulement s’il vit en relation avec Dieu que sa vie devient juste. Mais Dieu n’est pas un inconnu lointain. En Jésus, il nous montre sa face. Dans son agir et dans sa volonté, nous apprenons à lire les pensées de Dieu et la volonté de Dieu lui-même. Si être homme signifie essentiellement être en relation avec Dieu, il est évident que cela implique le dialogue avec Dieu et l’écoute de Dieu. C’est la raison pour laquelle le Sermon sur la montagne contient également un enseignement sur la prière. Le Seigneur nous dit comment nous devons prier. Chez Matthieu, la prière du Seigneur est précédée d’une brève catéchèse sur la prière, destinée surtout à nous mettre en garde contre les fausses manières de prier.
Nous savons que toute prière est écoutée par Dieu : “Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute.” Jean 5-14. On peut considérer la prière comme un appel. De la même manière que l’on appelle les pompiers ou les forces de l’ordre lorsque l’on est en danger, ou que l’on fait un appel téléphonique pour se confier à un ami, on peut aussi explicitement appeler Dieu. Prier, c’est déclencher l’aide de Dieu :“Si vous ne priez pas, bien que Dieu soit toujours proche, vous ne remarquerez jamais sa présence.” Paulo Coelho. Il est erroné de penser que le Seigneur n’entend pas nos appels. Pour les demandes que l’on fait, sa volonté pour chacun et le temps qu’il choisit diffère souvent de ce que l’on attend. Parfois, il y a aussi un manque de maturité dans nos sujets de prière, parfois même d’attitude, de mentalité.
Pour certaines personnes plus que pour d’autres, il leur est difficile de croire que Dieu n’est qu’amour, pourtant, l’amour de Dieu bien qu’insaisissable est incommensurable. Nous devons faire confiance en cet amour et revenir à l’obéissance à Dieu. Dans certaines situations, les bonnes choses semblent être difficiles à croire mais par-dessus tout, il faut garder la foi car Dieu peut absolument tout. Le Seigneur est le Maître de toutes choses : “Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.” Luc 18:27. Prier est essentiel et il est donc important de connaître qui l’on prie. Pour cela, il n’y a qu’un seul moyen : c’est la lecture de la Bible. Celle-ci est essentielle pour connaitre Dieu : ses commandements, son enseignement, son salut par son fils Jésus Christ. L’importance de la prière, c’est le moyen de communication dont dispose l’humanité pour s’adresser à son Créateur. On note d’innombrables prières dans l’Ancien et le Nouveau Testament faites par les serviteurs de Dieu souvent dans des circonstances de détresse où la mort était présente. Jésus lui-même pria Dieu le Père pour préserver les chrétiens de l’influence du Malin dans le monde, peu avant sa crucifixion (Jean 17). Comme les plus grands serviteurs de Dieu, ce moyen de communication est à la disposition de chaque être humain. Dieu nous fait la promesse qu’il écoute toutes les prières.“Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.” Jean 14:13.
Que cette nouvelle semaine vous soit plus que profitable au niveau du corps, de l’âme et de l’esprit, dans la paix et la sérénité. La prière porte toujours ses fruits et Dieu seul sait à quel moment exaucer vos vœux. Si les événements tragiques du 7 janvier nous ont quelque peu déstabilisés, ils sont le rappel de la fragilité de la vie et de son importance à vivre chaque jour comme si c’était le dernier, autrement dit, vivre pleinement avec le Christ en priant pour nos ennemis afin qu’ils reviennent à la raison. Que Dieu nous permette de rester toujours dans la bonne humeur et l’espérance…
Solange Strimon
NB : L’Église catholique est membre du Conseil d’Églises chrétiennes en France depuis sa création en 1987.