Bienheureux Nicolas Salomon Leclerc, martyr de la Révolution Française, bientôt canonisé
Nicolas Leclerc (bienheureux Salomon en religion) est un prêtre, religieux et éducateur français, né à Boulogne le 14 novembre 1745, tué à Paris le 2 septembre 1792.
Le Pape François a autorisé la congrégation des causes des saints, le 9 mai 2016, à promulguer le décret concernant le miracle attribué à l’intercession du bienheureux François Salomon Leclerc, ouvrant ainsi la voie à sa prochaine canonisation. Ce frère massacré durant la Révolution Française devrait être proclamé saint en octobre prochain.
De Boulogne-sur-Mer au Venezuela, l’histoire qui mène à la prochaine canonisation du bienheureux Salomon Leclerc, frère des écoles chrétiennes, martyr à Paris sous la Révolution Française, témoigne de l’universalité de l’Eglise. En 2007, la petite Maria Alejandra Hernandez, 5 ans, avait en effet été mordue par un serpent extrêmement venimeux près du foyer de religieuses où elle était hébergée. Emmenée à l’hôpital après deux jours sans réels soins, les médecins lui donnent peu de chances de survie et proposent néanmoins de lui amputer la jambe, expliquant aux religieuses qui l’ont amenée que seul un miracle pourrait la sauver.
Enfants et religieuses se mettent alors à prier à l’intercession du bienheureux Salomon Leclerc dont l’effigie orne la petite chapelle de l’ermitage proche du foyer. Moins de deux heures après le début de leurs prières, la petite Maria Alejandra reprend des couleurs. En peu de temps, tous les symptômes disparaissent. Le miracle auquel les médecins eux-mêmes s’étaient remis sera reconnu en 2011 par le diocèse de Caracas. Pourquoi cette effigie se trouve-t-elle dans cet ermitage? Il faut savoir que, non loin de là, les frères des écoles chrétiennes ont longtemps eu un important noviciat.
Le 2 septembre 1792, après avoir refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé qui donnait à l’Etat le contrôle sur l’Eglise de France, le frère Salomon Leclerc fut massacré à coups d’épées avec de nombreux évêques, prêtres et religieux, tous emprisonnés au couvent des Carmes, à Paris. Il fut béatifié en 1926 par le Pape Pie XI avec 188 martyrs. Mais sa cause a été rendue indépendante de celle des autres martyrs après le miracle qui lui fut attribué.
Le décret de béatification des Martyrs de septembre affirme : “on ne pourra jamais assez déplorer ce noir et misérable fléau qui, à la fin du XVIIIe siècle, caché sous le nom mensonger de philosophie, avait perverti les esprits et corrompu les moeurs et rempli avant tout la France de meurtres et de ruines. L’âme est émue d’horreur au souvenir des inexprimables spectacles de cruauté et barbarie qui exhibèrent pendant la Révolution Française, des hommes impies et scélérates, à peine dignes de ce nom d’hommes : les temples sacrés dépeuplés, les signes sacrés de la religion catholique violés, des évêques, des prêtres, de pieux laïques immolés arbitrairement, pour avoir refusé de prononcer une formule de serment décrétée par la puissance laïque et ouvertement opposée aux droits de l’Eglise, à la liberté de conscience, ou pour s’être montrés moins bienveillants envers les nouvelles institutions politiques.
Parmi tant de prêtres illustres et de chrétiens remarquables qui, durant cette noire tempête, furent livrés à la mort, brille certes au premier rang cette insigne légion d’hommes qui à Paris, au mois de septembre 1792, furent immolés avec une souveraine et une infâme barbarie.”
L’emblème de l’Institut des Frères des Ecoles chrétiennes est une étoile d’argent rayonnante placée sur un bouclier bleu dans lequel figure la devise “Signum Fidei” ou “Signe de Foi”. L’étoile fait allusion à la Foi et à la charité avec la devise “Indivisa Manent”, “Que rien ne nous sépare jamais ! Restons toujours unis !“
Frère Salomon Leclerc canonisé, il ne nous abandonnera pas.
Eric Muth