Avec le pape François, devenons « gardiens de la Création »…
…pour freiner la « folle course à la destruction » de la planète et imaginer que nous pouvons – au moins à notre petit niveau – agir sur l’environnement. Le pape François n’a cessé depuis le début de son pontificat de nous sensibiliser à l’écologie et au respect de l’homme. Dans l’encyclique Laudato si (Loué sois-tu) traitant de ce thème, et qui sera publiée le 16 juin 2015, autrement dit dans deux jours, laissons-nous influencer par cette encyclique, dont nous rappelons les grandes lignes retrouvées dans ses discours tous plus marquants les uns que les autres.
Le pape encourage une « écologie intégrale » selon les termes du cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, qui a contribué à la première ébauche du document. Le pape dénonce la « désertification du sol », « l’extinction » des espèces ou encore les effets néfastes de la pollution. Il ne cesse de plaider pour que les hommes se fassent « gardiens de la famille humaine », mettent fin au gaspillage et deviennent des « gardiens » contre la « destruction ». Le pape avait précisé dans un discours aux médias (datant du 16 mars 2013) que s’il a pris le nom de François d’Assise, c’est seulement parce que pour lui cet homme est celui de la pauvreté, l’homme de la paix, l’homme qui aime et préserve la création. Le pape François a souligné combien « Nous sommes gardiens de la Création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde ! » (19 mars 2013, messe d’inauguration du pontificat).
Quelques phrases nous ont marqués plus que d’autres depuis que le pape nous intéresse au respect de l’homme et de l’environnement. Autres dates (5 juin 2013), lors d’une audience générale : « Nous sommes souvent guidés par l’orgueil de dominer, de posséder, de manipuler, d’exploiter ; nous ne gardons pas la Création, nous ne la respectons pas, nous ne la considérons pas comme un don gratuit dont il faut prendre soin ». Le 24 novembre 2013, exhortation apostolique Evangelii Gaudium 215) : « En tant qu’êtres humains, nous ne sommes pas les simples bénéficiaires mais les gardiens des autres créatures. Moyennant notre réalité corporelle, Dieu nous a unis si étroitement au monde qui nous entoure, que la désertification du sol est comme une maladie pour chacun ; et nous pouvons nous lamenter sur l’extinction d’une espèce comme si elle était une mutilation ». Le 21 mai 2014, lors de l’audience générale, catéchèse sur les dons de l’Esprit Saint : « Lorsque nous exploitons la Création, nous détruisons le signe de l’amour de Dieu […] voilà le péché ».
Le 1er novembre 2014, dans son homélie de la messe de la Toussaint : « Nous le faisons : dévaster la Création, dévaster la vie, dévaster les cultures, dévaster les valeurs, dévaster l’espérance. Et combien avons-nous besoin de la force du Seigneur afin qu’Il nous scelle de son amour et de sa force, pour arrêter cette folle course à la destruction ! ». Le 18 avril 2015dans un discours au président italien Sergio Mattarella : « Pour chercher à réduire la pollution et les déséquilibres croissants, qui provoquent parfois de véritables désastres environnementaux, il faut acquérir une pleine conscience des effets de nos comportements sur la Création, qui sont étroitement liés à la manière selon laquelle l’homme se considère et se traite lui-même ».
La personne humaine reste toujours au cœur des préoccupations du pape : « La personne humaine est en danger : cela est certain, la personne humaine aujourd’hui est en danger, voilà l’urgence de l’écologie humaine ! […] ce n’est pas seulement une question d’économie, mais d’éthique et d’anthropologie » (5 juin 2013, audience générale). « Les hommes et les femmes sont sacrifiés aux idoles du profit et de la consommation : c’est la “culture du rebut”. Si un ordinateur se casse, c’est une tragédie mais la pauvreté, les nécessités, les drames de tant de personnes finissent par faire partie de la normalité » (5 juin 2013, audience générale).
« La vie humaine, la personne, ne sont plus considérées comme une valeur primaire à respecter et à garder, en particulier si elle est pauvre ou handicapée, si elle ne sert pas encore – comme l’enfant à naître – ou si elle ne sert plus – comme la personne âgée » (5 juin 2013, audience générale). Le 25 mai 2014, lors d’une déclaration commune avec le patriarche de Constantinople Bartholoméos, à Jérusalem :« C’est notre profonde conviction que l’avenir de la famille humaine dépend aussi de la façon dont nous sauvegardons – à la fois prudemment et avec compassion, avec justice et équité – le don de la Création que notre Créateur nous a confié. Par conséquent, nous regrettons le mauvais traitement abusif de notre planète, qui est un péché aux yeux de Dieu »
Le 1er novembre 2014, homélie de la messe de la Toussaint : « L’homme s’empare de tout, se prend pour Dieu, pour le roi. Et les guerres continuent […] à détruire. C’est l’industrie de la destruction. C’est un système, même de vie, qui fait que lorsque l’on n’arrive pas à arranger les choses, on les met au rebut : on met au rebut les enfants, on met au rebut les personnes âgées, on met au rebut les jeunes sans travail ».
Le pape François ne cesse enfin d’interpeller à propos de la faim dans le monde. Ill’a rappelé dans undiscours au Parlement européen à Strasbourg le 25 novembre 2014 : « On ne peut tolérer que des millions de personnes dans le monde meurent de faim, tandis que des tonnes de denrées alimentaires sont jetées chaque jour de nos tables ». Très récemment dans son homélie de la messe d’ouverture de l’assemblée générale de Caritas Internationalis du 12 mai 2015 : « Tant de personnes attendent aujourd’hui encore de manger à leur faim. La planète possède de la nourriture pour tous, mais il semble que manque la volonté de partager avec tous […]. Faire ce que nous pouvons afin que tous aient à manger et également rappeler aux puissants de la terre que Dieu les jugera un jour ».
Le pape François nous invite constamment par sa sensibilisation à la personne et à l’écologie à veiller pour éviter que la terre ne devienne un désert de sable brûlé par le soleil, où ne survivront même pas les plus petites espèces animales.
Pour conclure sur une note florale, apprenez (si vous ne le savez déjà) que notre bien-aimé pape vient de se voir attribuer la création d’une rose, dont les travaux de recherche ont mis huit ans avant d’aboutir. En effet, pour rendre hommage à ce souverain pontife si exceptionnel, si proche de nous (prions pour lui), Dominique Croix et Jacques Ranchon, un couple de pépiniéristes de Bourg-Argental, dans le parc naturel du Pilat (Loire), ont mis au point une rose blanche, une merveille, formée de 25 pétales blanc rosé. Cette fleur, aux grosses épines moyennement nombreuses, fleurit presque sans interruption de mai aux premières gelées, et possède la forme d’une coupe. Quand les premières fleurs ont pu donner le meilleur d’elles-mêmes, la rose devait s’appeler François. “Non seulement à cause du Pape, à qui elle va si bien, mais en souvenir d’un ami, créateur de roses lui aussi, emporté par une grave maladie à cette époque”.“Jorge Mario Bergoglio a bien entendu donné son accord, après constitution d’un dossier, qui lui est parvenu…presque par miracle !
Que cette semaine vous donne – avec saint Élisée disciple et successeur d’Elie (9ème s. av JC.), Fils de Shafath, prophète de l’ancienne Loi, disciple et successeur du Prophète élie, notre saint du dimanche – de la joie et des satisfactions en tous ordres ! Soyez heureux, envers et contre tout.
Solange Strimon