Attention aux amalgames ! (aux vrais)
Il est humain de vouloir simplifier la réalité et d’oublier que la séparation entre le bien et le mal ne se situe pas entre les gens, mais dans nos cœurs. Nous sommes tous pêcheurs, c’est l’enseignement catholique démontré par l’expérience universelle. Nous faisons donc tous des pêchés ; il ne faut donc pas juger définitivement quelqu’un pour un pêché. Cela ne doit pas, en revanche, faire croire qu’il ne faille pas dénoncer le pêché et ses conséquences : au contraire, il faut inlassablement matraquer la vérité et combattre le pêché. À commencer auprès de nous-mêmes et via notre propre conversion, puis auprès de nos proches, de notre famille et plus loin… La diversité des situations ne change rien à l’unité de la foi et de la vérité. Ce qui est vrai est vrai, et il faut le dire. Dans la charité.
L’homme, néanmoins, aime simplifier la réalité. Souvent, il veut oublier qu’il est pêcheur et se persuade, naïvement, que le mal vient d’ailleurs que de lui-même – des ennemis imaginaires pour les communistes, la société et les institutions pour Rousseau, les fascistes pour les gauchistes, etc.
Il arrive parfois que le mal, en effet, vienne d’ailleurs, cela va sans dire et il est important de le souligner – action des révolutionnaires endurcis, des francs-maçons, des mondialistes… mais cela ne fait pas tout… Et, surtout, tout le monde peut se convertir jusqu’à la fin. Cela est important : les meilleurs sont ceux qui se convertissent sincèrement, et il y en a !
J’ai déjà entendu dire par certains, par exemple, que tout est déjà foutu, car les ennemis contrôlent tout. C’est faux. L’action des ennemis est autorisée par Dieu. Le diable lui-même, quand il crut gagner contre Jésus sur la Croix, permit en fait l’accomplissement de la Rédemption.
N’exagérons pas non plus en attribuant sans fondements des intentions à nos prochains. Les seules choses jugeables sont les faits et leur répétition. Qu’une personne fasse quelque chose de mal une fois ne signifie pas grand-chose, c’est l’entêtement dans le mal qui est dangereux – Errare humanum est, perseverare diabolicum. Rappelons, par ailleurs, que nous ne sommes pas responsables en propre des dérives des autres. J’ai entendu dire, une fois, que Trump est un vendu car il a déjà discuté avec Clinton et qu’il a un gendre sioniste… Je suis moi-même un vendu, alors, puisque j’ai un oncle franc-maçon…
Pas besoin de bricoler des théories de l’impossible. Regardons d’abord les faits et les réalités, puis, avec raison gardée, jugeons ce qui est jugeable. Les jugements doivent être fondés sur l’expérience, la réalité et la connaissance de l’histoire. Tout ce qui encourage la division est du diable. Il faut se battre, certes, mais se battre, ce n’est pas apporter la division ; pour un chrétien, c’est combattre les facteurs de divisions : le mensonge, le pêché, le scandale, la laideur, le mal…
Il faut toujours garder à l’esprit Jésus-Christ, le plus doux de tous. Cette douceur, néanmoins, ne l’a jamais empêché d’annoncer la bonne nouvelle et, le cas échéant, de chasser les marchands du temple avec violence. Le cas échéant !
Paul-Raymond du Lac
Pour Dieu, pour la Roi, pour la France