Après la Toussaint, fête de tous les Saints, prions pour nos défunts
Étant donné l’orientation de notre société, s’il est bien des combats à mener, c’est notamment celui du maintien de toutes nos fêtes chrétiennes, toutes sans exception, qui par des changements de nom nous ramèneraient au temps de la révolution française. N’oublions jamais que pour effacer tous les saints du calendrier grégorien, chaque jour de l’année était associé à un animal, une plante, ou un outil agricole, ce qui donnait : pour les mois d’automne (terminaison en -aire), Vendémiaire (le mois des vendanges), Brumaire (le mois des brumes), Frimaire (le mois du froid) et les mois d’hiver (terminaison en -ose), Nivôse (le mois de la neige), Pluviôse (le mois de la pluie) et Ventôse (le mois du vent). Les mois du printemps (terminaison en -al), Germinal (le mois de la germination), Floréal (le mois des fleurs), Prairial (le mois des prairies), les mois d’été (terminaison en -or), Messidor (le mois des moissons), Thermidor (le mois de la chaleur) et Fructidor (le mois des fruits). Nous n’avons pu échapper à la tentation de rappeler ce temps pour qu’il reste gravé à tout jamais dans notre cœur et notre esprit et nous maintienne éveillés.
Gardons toujours en mémoire l’essai de déchristianisation, les massacres des hébertistes et l’instauration du culte de l’Être suprême en la personne de Robespierre, fêté chaque dixième jour de décade, à la place du dimanche. Robespierre, adepte des Lumières (qui en fait conduisaient aux ténèbres) et de Rousseau (« La France reconnaît l’existence de l’Être suprême et de l’immortalité de l’âme »). Étant donné la « formation » intellectuelle et faussement humaniste de la majorité de nos élus, ne baissons surtout pas la garde.
C’était donc hier samedi 1er novembre, jour férié, la fête de la Toussaint, une fête essentiellement catholique, mais nous n’allons pas nous priver d’en parler, parce que c’est passé, et nous allons nous pencher sur ce jour du 2 novembre, celui des défunts. Si les protestants ont rejeté tout ce qui était saint par réaction contre le catholicisme, et par là même les martyrs qui ont versé leur sang (et qui continuent en 2014) pour ne pas renier leur foi et Dieu, il n’en est pas de même pour l’église orthodoxe, laquelle fête la Toussaint le premier dimanche après la Pentecôte depuis le IVème siècle.
La fête de la Toussaint remonte aux Romains, alors qu’ils étaient maîtres du monde. Cette fête avait quatre objectifs : commémorer la consécration d’un temple, suppléer à des omissions, expier nos négligences et enfin nous faciliter l’accomplissement de nos vœux. Un temple fut construit sur une base circulaire, afin de symboliser l’éternité des dieux et pour répondre aux exigences de l’époque des très nombreuses idoles qui y figuraient. Mais sous le règne de l’empereur Phocas, Rome étant devenue chrétienne, le pape Boniface, quatrième successeur de Saint Grégoire, obtint de l’empereur le temple. Il supprima toutes les idoles pour consacrer le temple à la Vierge Marie et à tous les martyrs, d’où le nom de Sainte-Marie aux Martyrs le 3 mai de l’année 605.
Le pape Grégoire fixa au 1er novembre la date de la fête anniversaire de cette consécration. Les fidèles venaient nombreux pour honorer les saints martyrs. Les vendanges et les moissons étant faites, les pèlerins pouvaient plus facilement trouver à se nourrir. Ce même pape décréta qu’on célébrerait, ce jour-là, dans l’Église tout entière, non seulement l’anniversaire de cette consécration, mais la mémoire de tous les saints.
La fête de la Toussaint permet aussi de suppléer à des omissions. Nous ne connaissons pas forcément tous les saints pour les prier et les honorer. Autrement dit, un certain nombre reste à l’écart et peut souffrir de cet isolement, tout en se sentant un peu inutiles. Alors en décrétant que c’est la fête de tous les saints, nous les célébrons dans leur ensemble, espérant obtenir plus de grâces auprès de Dieu pour qu’ils intercèdent en notre faveur. L’union fait la force sur terre et dans les cieux. Les saints peuvent par leur mérite et leur amour demander à Dieu de nous venir en aide et d’exaucer nos prières. N’oublions jamais que les saints ont été de leur vivant de lumineux témoins du Christ, des exemples à suivre.
On rapporte cette vision, qui eut lieu l’année qui suivit l’institution de cette fête, et que nous ne résistons pas à vous donner, tant elle nous semble merveilleuse. Il n’est pas interdit de rêver dans cette chronique, bien au contraire. Le jour de la Toussaint de cette année-là, le gardien de l’église de Saint-Pierre effectue pieusement le tour de tous les autels, tout en implorant les suffrages de tous les saints. Il s’assoupit un moment devant l’autel de Saint-Pierre et soudain il voit le Roi des Rois assis sur son trône, avec tous les anges autour de lui. Puis vint la Vierge des Vierges, avec un diadème de feu autour de la tête, suivie de la foule innombrable des vierges.
Nous arrivons au plus important de l’histoire. L’ange conduisit le gardien dans un autre lieu. Il lui désigna des personnes des deux sexes, certaines vêtues d’or, assises à des tables somptueuses, tandis que d’autres, nues et misérables, mendiaient du secours. Alors l’ange dit au gardien: “Ce lieu est le Purgatoire. Les âmes que tu vois dans l’abondance sont celles qu’assistent copieusement les suffrages de leurs amis; les âmes de ces mendiants sont celles de personnes qui n’ont point d’amis, au ciel ni sur la terre, pour s’occuper d’elles.” L’ange ordonna alors au gardien de rapporter tout cela au souverain pontife, afin que celui-ci après la fête de la Toussaint, instituât la fête des Âmes, c’est-à-dire une fête où des suffrages communs s’élèveraient au ciel en faveur de ceux qui n’avaient personne pour obtenir quelque faveur. Et ils sont nombreux. Voici pour la petite histoire. Et pour le plaisir, cette autre : quand Odilon, abbé de Cluny, apprit que l’on entendait souvent sortir de l’Etna les hurlements des démons et les voix plaintives d’âmes défuntes qui demandaient à être arrachées de leurs mains par des aumônes et des prières, il décida que dans les monastères de son ordre, la fête de la Toussaint serait suivie de la commémoration des âmes défuntes. Une décision qui fut approuvée par l’Église entière.
La vie des saints connus et inconnus nous montre l’actualité de la Bonne nouvelle et la présence agissante de l’Esprit saint parmi les hommes. La sainteté est accueil de la Parole de Dieu, fidélité et confiance en Lui, bonté, justice, amour, pardon et paix. Nous n’allons pas nous lancer dans une sélection de saints que nous préférons à d’autres. Nous ne pouvons tous les aimer au même degré. Nous avons nos préférés et nous vous donnons le nôtre, particulièrement efficace, Saint-Jude. C’est l’un des douze Apôtres choisis par Jésus lui-même, proche parent de Jésus. Invoqué pour les causes désespérées (délicates, difficiles, impossibles), il est reconnu comme le saint de l’espoir. Il prie Dieu pour nous. Puissiez-vous obtenir une excellente semaine de paix, de joies et d’amour, pour vous et tous ceux qui vous sont chers…
Solange Strimon
NB : En complément de cette chronique, quelques indications pour une neuvaine à Saint-Jude, pendant 9 jours, récitez le « Notre Père », puis le « Je vous salue Marie », et enfin cette Prière à Saint-Jude, patron des causes désespérées : « Ô glorieux apôtre, Saint-Jude, fidèle serviteur et ami de Jésus, l’Église vous honore et vous invoque universellement comme patron des cas désespérés. Priez pour moi si malheureux. Je vous en supplie du plus profond de mon cœur, servez-vous en ma faveur du grand privilège que vous avez d’apporter un secours visible et rapide à ceux qui vous invoquent. Venez à mon secours et soulagez ma misère. Obtenez-moi l’aide et la grâce du Bon Dieu dans toutes mes difficultés et en particulier …… (Demandes particulières). Je vous promets, ô Saint-Jude, de me souvenir toujours de la grande faveur que vous m’accorderez. Toujours je vous honorerai comme mon patron et mon protecteur. En signe de reconnaissance, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour développer votre dévotion et vous faire connaître comme le patron des causes désespérées. Amen ».