Chretienté/christianophobie

23ème Journée mondiale des Malades : la “sagesse du cœur”…

… pour s’ouvrir à la souffrance des frères. La XXIIIe Journée mondiale des malades sera célébrée le 11 février 2015, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, sur le thème “J’étais les yeux de l’aveugle, les pieds du boiteux” (Jb 29,15). Le pape souhaite que nous méditions sur la « sagesse du cœur », « un comportement inspiré par l’Esprit Saint dans l’esprit et le cœur de celui qui sait s’ouvrir à la souffrance des frères et reconnaît en eux l’image de Dieu ».  Faisons donc nôtre l’invocation du psaume : « Fais-nous savoir comment compter nos jours, que nous venions de cœur à la sagesse ! » (Ps 90,12).

Cette Journée mondiale du Malade, instaurée par saint Jean-Paul II, a pour objectif de nous sensibiliser un peu plus au poids de la maladie, de la souffrance, que nous soyons professionnels de santé, bénévoles ou que nous fassions partie des malades et que nous puissions nous tourner vers le Christ, qui a tant souffert pour nous. Pourquoi la date du 11 février ? C’est la date anniversaire de la première apparition de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous. Ce jour-là, en 1858, Notre-Dame et sainte Bernadette se sont rencontrées à la Grotte de Lourdes. Le 11 février est devenu un jour de fête pour l’Église universelle qui célèbre Notre-Dame de Lourdes et  la journée Mondiale du Malade. Plus de 20 000 pèlerins sont attendus cette année. Au cours de cette journée aura lieu le congrès annuel des organisateurs de pèlerinages à destination de Lourdes.

Si le pape François parle cette année de la « sapientia cordis », la sagesse du cœur, qui est comme le décrit saint Jacques dans son épître, « pure, puis pacifique, indulgente, bienveillante, pleine de pitié et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie » (3,17), sans doute a-t-il plus que quiconque la notion de recherche de ce qu’il est convenu d’appeler « une qualité de vie » et ses dérives. La sagesse du cœur est donc un comportement inspiré par l’Esprit Saint dans l’esprit et le cœur de celui qui sait s’ouvrir à la souffrance des frères et reconnaît en eux l’image de Dieu.  Pensons-nous à servir le pauvre qui demande de l’aide, et à prendre soin de l’orphelin et de la veuve (v. 12-13) ? Qui parmi nous n’a jamais eu à s’occuper d’un parent malade, et s’il en a la possibilité à se mettre au service des autres pour les aider à se laver, à s’habiller, à se nourrir. Rien de facile, rien d’évident, rien d’ordinaire, mais une longue route de patience, d’apprentissage, d’humilité.  Et pourtant, voilà un grand chemin de sanctification !

Peut-être alors pouvons-nous penser à Jésus qui avait dit  « Et moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Lc 22,27). Jésus lui-même a dit : Avec une foi vive, nous demandons à l’Esprit Saint de nous donner la grâce de comprendre la valeur de l’accompagnement, si souvent silencieux, qui nous conduit à consacrer du temps à ces sœurs et à ces frères qui, grâce à notre proximité et à notre affection, se sentent davantage aimés et réconfortés.

Par cette journée spéciale, il nous est demandé de prendre conscience de la valeur inestimable du temps que nous passons auprès d’un malade, alors que nous avons les yeux rivés sur notre montre, sur le temps qui passe trop vite, sur tout ce qu’il reste à faire. La vie en 2015 dans cette société si corrompue dans ses racines par le pouvoir de l’argent nous propulse trop souvent dans l’interrogation et le doute sur le sens de notre vie, de notre relation à l’autre, surtout quand cet autre est malade, désespéré et que nous nous sentons si impuissants. 

Mais ne l’oublions pas : la belle-mère de Pierre est malade. Jésus prie et la femme est guérie et se met à servir la maisonnée. La guérison lui rend sa dignité suprême, celle du service de Dieu et du service des hommes. L’Évangile nous appelle à nous identifier à cette femme qui est trop souffrante pour tenir debout. Dieu propose de nous guérir, et Il nous appelle à ensuite faire de même, à notre mesure, en aidant les autres à guérir, sans attendre de miracle, mais qui sait…

Ne soyons pas comme les amis de Job, qui l’assistaient dans son malheur, tout en pensant dans leurs fors intérieurs qu’il avait certainement mérité son châtiment. Ne nous voilons pas la face et ne nous voyons pas plus indulgents que nous ne le sommes vraiment. Consciemment ou non, nous nous posons quelquefois la question : « mais qu’a-t-il fait pour mériter cette maladie ? » ou « qu’ai-je fait au Bon Dieu pour vivre une telle épreuve ? ».

La maladie et la souffrance peuvent parfois bouleverser nos vies ou celles de nos proches. Cette Journée mondiale du Malade est confiée à la protection maternelle de Marie, qui a accueilli dans son sein et a donné naissance à la Sagesse incarnée, Jésus-Christ, notre Seigneur. « Ô Marie, Siège de la Sagesse, intercède comme notre Mère pour tous les malades et pour ceux qui en prennent soin. Fais que, dans le service du prochain qui souffre et à travers l’expérience même de la souffrance, nous puissions accueillir et faire croître en nous la véritable sagesse du cœur.

Cette journée est devenue l’occasion pour réfléchir sur le mystère de la souffrance et, surtout pour sensibiliser davantage nos communautés et la société civile à l’égard de nos frères et sœurs malades. Si tout homme est notre frère, d’autant plus celui qui est le plus faible, celui qui souffre et celui qui a besoin de soins doivent-ils être au centre de notre attention, afin qu’aucun d’eux ne se sente oublié ou marginalisé. La mesure de l’humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre. Cela vaut pour chacun comme pour la société. « Une société qui ne réussit pas à accepter les souffrants et qui n’est pas capable de contribuer, par la compassion, à faire en sorte que la souffrance soit partagée et portée aussi intérieurement est une société cruelle et inhumaine” (Lettre encycl. Spe salvi, 38). […]. En ressuscitant, le Seigneur n’a pas enlevé au monde la souffrance et le mal, mais il les a vaincus à la racine. A la force du Mal, il a opposé la toute-puissance de son Amour.

Et Notre Seigneur nous a indiqué alors que le chemin de la paix et de la joie, c’est l’Amour : “comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres” (Jn 13,34). Christ, vainqueur de la mort, est vivant parmi nous ! Saint Bernard affirme : Dieu ne peut pas pâtir, mais il peut compatir”. Dieu, la Vérité et l’Amour en personne, a voulu souffrir pour nous et avec nous ; il s’est fait homme pour pouvoir compatir avec l’homme, réellement, dans la chair et dans le sang. Alors, dans toute souffrance humaine, sachons toujours voir sur le visage des malades le Visage des visages : celui du Christ et demandons à Haut du formulaire Notre-Dame de Lourdes de prier pour nous et d’intercéder pour nous :

« O Notre-Dame du bord du Gave, obtenez-nous la grâce de garder dans la paix intérieure de notre âme malgré les combats, les tentations et les épreuves rencontrés sur notre route, la Lumière de la Vérité et la Pureté de cœur reçus au jour de notre Baptême.

O Vierge de Massabielle, que l’eau qui coule miraculeusement à la Grotte garde notre cœur dans l’humilité et la simplicité ; afin qu’à l’exemple de Sainte Bernadette notre vie soit toute donnée avec amour au service des autres. »

En conclusion : profitons de cette Journée pour accompagner un malade à la messe, pour le réconforter, et pour réaliser pleinement la joie d’être en bonne santé, remerciant Dieu de nous permettre d’être au service des autres parce que notre corps et notre cœur nous le permettent. Que cette semaine vous soit tout simplement étoilée…

Solange Strimon

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