La survie du Tibet
Le XIVeme Dalaï Lama, réincarnation du Boudha de la compassion, vient d’annoncer qu’il sera la dernière réincarnation, mettant fin à l’institution du Dalaï Lama.
Le Dalaï Lama, chef spirituel et temporel du Tibet avait fait face à l’invasion du Tibet par l’armée populaire de Chine et s’était exilé en 1959 mettant de facto fin à l’indépendance du Tibet[1].
La deuxième autorité religieuse du Tibet, le Panchen Lama, réincarnation du Boudha de la lumière infinie, dépend dans les traditions tibétaines de la reconnaissance du Dalaï Lama par le Panchen Lama et inversement. En mettant fin à l’institution du Dalaï Lama, le XIVeme Dalaï Lama met donc théoriquement fin à l’institution du Panchen Lama. Ce dernier est d’ailleurs retenu prisonnier par Pekin depuis le 17 Mai 1995, bien que le gouvernement chinois assure qu’il mène une vie totalement normale. Il n’est pas exclu que la Chine puisse, à l’avenir, se servir du Panchen Lama pour asseoir une politique répressive à l’égard des moines Tibétains, principale résistance à la domination chinoise illégale sur le Tibet.
En mettant fin à l’institution du Dalaï Lama, le Kundun[2], affaiblit considérablement ce qui reste de l’indépendance Tibétaine, à savoir un gouvernement Tibétain en exil dont le premier ministre, Lobsang Sangay, gère surtout l’importante diaspora tibétaine. L’alliance profonde entre temporel et religieux dans l’histoire de la Nation Tibétain ne peut laisser que perplexe sur l’avenir du Tibet à l’aune de cette annonce du Dalaï Lama : l’indépendance du Tibet, qui paraissait de plus en plus lointaine à mesure que le temps passait, semble hautement improbable sans ce chef spirituel.
Toutefois, le peuple Tibétain est loin d’être un peuple pacifique et docile, comme l’ont montré la vague de protestation de 2012. Vexilla vous tiendra informé de l’évolution de la situation.