La déchéance des métiers
Le légitimisme, pour la France, est l’avenir. Sans lui, il n’y aura pas d’avenir, c’est plié.
Nous savions que, dans les grandes entreprises, et de plus en plus dans les petites structures, les fétides vapeurs révolutionnaires et républicaines avaient tout pollué en créant un esprit conformiste, robotisé, fonctionnaire, sans plus ni chef, ni art, ni métier. Les grandes entreprises ne sont plus composées que d’une rangée de « paperassiers » idiots et sans charité — dont je fais partie, hélas — au détriment du vrai cœur de métier, qui existe encore pourtant et qui, souvent, est nécessaire à la société !
L’esprit corrompt les métiers, mais les métiers n’en sont pas pour autant mauvais par eux-mêmes : par exemple, la banque de détail est un métier vieux comme le monde, mais il demande beaucoup de vertu pour ne pas se déliter dès que les principes admis deviennent mauvais.
La situation est néanmoins plus grave que nous le pensions. Prenons la cuisine en exemple. C’est un art, nous le savons tous ! C’est le souci des bons produits, l’apprentissage constant, l’expérience du maître qui montre à l’élève… C’est un magnifique métier où l’on n’a jamais fini d’apprendre, où la satisfaction du travail bien fait est essentielle, où il est important de soi-même apprécier ce que l’on fait, etc.
Pourtant, un ami travaillant dans une cuisine de grande chaîne hôtelière classée comme restaurant de luxe, me racontait une réalité tout à fait décevante. On considère aujourd’hui les artisans comme on traite les paperassiers d’entreprises. Toujours « du résultat », du « résultat », du « résultat » et donc une pression atroce, où le résultat n’est pas le bon plat, mais la quantité produite (avec cette équation, impossible de rester un restaurant de luxe !), la suppression de tout apprentissage par manque de temps et la pressurisation des jeunes sortis de l’École, qui sont immédiatement considérés comme des « professionnels » (on joue sur l’ego du jeune salarié pour mieux le presser et exiger des résultats impossibles, puis le jeter, sans qu’il n’ait rien appris si ce n’est l’adversité et l’échec).
Ne parlons pas des tonnes de nourriture (viande, poisson, pain, gâteaux et autres denrées) jetées « pour des raisons sanitaires ». À vomir ! Et on n’imagine même pas les économies faites sur les produits qui viennent de partout sauf de la proximité !
La robotisation des métiers a lieu même dans des métiers d’essence artisanale et difficile ! Comment tenir sans la satisfaction du travail bien fait et le bonheur de voir des clients heureux ?
Contre la société du Veau d’Or, revenons-en rapidement aux anciens principes, aux confréries et aux corporations de métiers ! Cela urge !
Rémi Martin
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !
La photo est tirée du film “Vatel” si je ne me trompe pas… Le pauvre Vatel qui, en s’ôtant la vie, a privé la cuisine française de l’un de ses plus grands serviteurs !
Mais pour revenir aux métiers traditionnels et l’amour que leur portent les maîtres artisans et leurs ouvriers ou commis, je pense qu’ils vont connaître une remise à l’honneur, ce qui se fait déjà par des initiatives trop souvent individuelles localement, comme ces bûcherons vosgiens qui utilisent le cheval pour traîner les grumes abattues au lieu des machines qui détruisent le sol par leurs poids…