Pour que vive une vraie démocratie, supprimons les partis
A l’heure où j’écris, les résultats de ces élections municipales 2014 ne sont pas encore connus. Mais vague bleue ou panthère rose, fondamentalement, on s’en moque. Pourquoi ? Parce que ces élections sont biaisées par le système des partis. Certains se plaignent que des élections locales prennent une dimension nationale alors que c’est inévitable dans l’état actuel du monde politique. En effet, à quelques exceptions près, un parti politique est un parti national aux enjeux nationaux. Dès lors, faire intervenir la logique des partis politique dans une élection locale n’a pas de sens car cela efface les problématiques singulières des villes et villages au profit de statistiques macro-politiques.
« Il faut faire battre ce maire socialiste ! » D’accord, mais pourquoi ? « Parce qu’il est de gauche voyons. » Oui mais si son bilan est positif ? « … ». Si un maire qui se dit socialiste a œuvré pour son village avec succès, il mérite d’être reconduit dans ses fonctions. Si à l’inverse un maire dit de « droite », malgré la qualité de ses convictions laisse une ville dans un état préoccupant, sa place n’est plus en mairie. Pour revitaliser nos milliers de communes françaises, il importe de faire sauter les étiquettes idéologiques afin d’élire un maire pour ses compétences et sa capacité à se mettre au service de sa commune. La démocratie locale, la seule qui importe, ne pourra vivre pleinement qu’à la suppression des partis politiques.
Allons plus loin. Un autre type d’élection mérite d’être repensé et de bénéficier de la suppression des partis politique : celui des élections législatives. A chaque édition de ces dernières, les français critiquent tel ou tel « parachutage », jugeant que tel homme politique parisien n’a pas à se présenter en Languedoc. Ils semblent donc oublier la définition républicaine de ces élections : le député élu dans le Rhône n’est pas député du Rhône, il est député de la Nation. Quelle aberration et quel mépris pour les électeurs qui en sont réduits à de simples marchepieds pour politiques ambitieux. L’Assemblée Nationale pourrait avoir ce rôle essentiel de lier le pays réel au Gouvernement (royal, bien entendu). Pour cela il faut une fois de plus abandonner les partis politiques et le concept de « député de la Nation » pour élire des députés territoriaux. Ces derniers porteraient alors uniquement les problématiques de leur département et représenteraient véritablement les Français. D’aucuns remarqueront qu’actuellement, les députés ont déjà le devoir de se soucier de leur circonscription. Mais qui peut témoigner d’avoir vu « son » député porter à l’Assemblée ses enjeux locaux ? Cela est noyé dans l’opposition théâtrale de l’UMP et du PS. L’Assemblée est devenue une cour de récréation où seuls importent la joute verbale et les enfantillages qui l’entourent. Du balai !
Pour qu’une démocratie réelle donc non-républicaine puisse œuvrer pour le bien des français, supprimons les partis politiques et élisons des personnes.
Pierre Ardent