Histoire

Royalistes, pieds sur terre: hommage à Charette

29 mars 1796, place Viarme à Nantes : François-Athanase Charette de la Contrie, généralissime de la Grande Armée Catholique et Royale de Vendée fidèle au petit martyr Louis XVII, puis Louis XVIII, tombait sous les balles républicaines.
 
De nos jours, une croix fleurdelisée marque à l’à-peu-près l’endroit de l’exécution du « roi de la Vendée », place Viarme… Juste devant la façade inesthétique d’une banque, à droite d’une publicité pour le nouveau crédit à sensation. Révélateur de notre époque…
 
Napoléon dira de lui qu’« il laisse percer du génie ». Voyons, ne faisons tout de même pas trop d’éloges à propos de ce chef vendéen certes talentueux, mais qui avait aux yeux de l’empereur des Français le grand défaut de s’être soulevé contre la république ! La voix de Bonaparte étant autant contestable que le bilan de son aventure impériale, nous nuancerons vivement son propos en prouvant ici même que Charette était d’une clairvoyance de génie.
 
 
 
Il suffit simplement, pour s’en rendre compte, de relire ce célèbre discours prononcé devant ses hommes en 1795 :
 
« Notre Patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé devant nous. Notre Patrie, c’est notre Foi, notre Terre, notre Roy. Mais leur Patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition. Alors, qu’est-ce que cette Patrie narguante du passé, sans fidélité, sans amour ? Cette Patrie de billebaude et d’irréligion ? Beau discours, n’est-ce ? Pour eux, la Patrie semble n’être qu’une idée ; pour nous elle est une terre. Ils l’ont dans le cerveau ; nous, nous l’avons sous les pieds, c’est plus solide !»
 
Charette, vivant au temps du big-bang révolutionnaire du monde moderne, ne pouvait connaître les idéologies filles de la révolution — socialisme, communisme, matérialisme, relativisme… que dans un état primaire, et non dans leurs évolutions ultérieures. Il a pourtant compris avec une exactitude remarquable le problème fondamental de ces idéologies : étant toutes le produit artificiel de la pensée de quelques cerveaux avides de « régénérer » les peuples, pour reprendre l’horrible mot du sanguinaire Carrier, elles ne peuvent que produire une société factice, aux lois contre-nature, un système politique postiche où le citoyen sera volontiers « forcé à être libre » si nécessaire, pour reprendre la terrible sentence du Contrat social de Jean-Jacques. Cette nouvelle « patrie de billebaude et d’irréligion », c’est la future France post-révolutionnaire dans laquelle nous survivons encore actuellement, après deux empires s’achevant tour à tour en plus pire, et cinq changements d’erreur — la république, qui ne nous ont jamais permis de retrouver la Vérité de la loi naturelle, comme l’avait si bien anticipé le comte de Chambord. Cette loi naturelle, cette autorité politique naturelle, cette légitimité naturelle du pouvoir que seul le Roy peut incarner et faire s’épanouir, et que les jacobins régénérateurs de France, illuminés seulement par leur propre ambition, ont préféré saboter pour satisfaire leurs sombres desseins. La république se construit par la « destruction totale de ce qui lui est opposé », nous avait prévenu Saint-Just… Les Vendéens ne le savent que trop.
 
« Et il est vieux comme le Diab’ leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu… Vieux comme le Diab’… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions… Faut rire ! »
 
Le généralissime n’en finirait pas d’hurler de rire en nos jours de christianophobie érigée en dogme du politiquement correct !
 
« Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur. »
 
« La liberté de l’homme intérieur » : quelle belle expression pour parler de liberté de conscience ! Cet « homme intérieur » qu’un certain ministre de la rééducation nationale-socialiste, véritable moine de Marianne vénérée en divinité républicaine, souhaite « arracher » de l’esprit innocent de nos enfants. « Vieux comme le Diab’ », cette manie de vouloir régénérer l’humanité, d’imposer un homme nouveau, et ce depuis deux siècles, en France, mais aussi en Allemagne, en Chine, au Cambodge, au Vietnam, en Corée, en Russie… Un « démon » mondial.
 
Heureusement, tout le monde n’a pas encore perdu son « homme intérieur ». Par exemple, nous, royalistes légitimistes, fils spirituels de Charette, de la Rochejaquelein, des Chouans, de tous ces Français du siècle dit « des Lumières » qui avaient remarquablement anticipé les ténèbres révolutionnaires qui allaient recouvrir la France, puis le monde. Nous avons la mission de ne pas laisser passer leur mort, leur sacrifice, pour inutile, et en premier lieu celui de notre Roy-martyr Louis XVI.
 
Face à la ténèbre moderniste, matérialiste et anti-chrétienne, nous sommes « la jeunesse de Dieu, la jeunesse de la fidélité », de la légitimité ! Nous nous devons d’être les témoins pour le monde de la véritable Lumière, celle de la Foi !
 
Face aux systèmes politico-idéologiques modernes artificiels, imposés et tyranniques, opposons l’autorité et la légitimité naturelles ! C’est tout de même « plus solide » !
 
Quel est le système politique naturel de la Chine ? L’empire cinq fois millénaire des Fils du Ciel, pas le régime communiste artificiel né lui aussi d’une révolution génocidaire.
 
Celui des deux Corées, qui seul peut les réunir un jour ? La royauté héritée de la grande dynastie Joseon, pas la scission doublement républicaine imposée à ce brillant peuple pour satisfaire l’appétit de puissances étrangères.
 
Quel est le système politique naturel de la France, seul capable de la sauver aujourd’hui de l’agonie de cette république « narguante du passé, sans fidélité, sans amour » ? La royauté capétienne, incarnée par le Prince Louis.
 
Oui, le combat de Charette, notre combat, est désormais autant français qu’universel.
 
Philippe Cléry

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