La Restauration réelle. Fondons le gouvernement royal pour la Restauration !
Un pas nécessite d’être fait dans la voie de la restauration de la France. Ce pas important et symbolique, si moins essentiel et fondamental que le sacre, sera certainement plus remarqué par les esprits endormis de notre temps, et fera davantage l’objet d‘attaques en tous sens. Il faut néanmoins ignorer tout cela, et simplement faire et instaurer, pour refaire et restaurer innocemment et tranquillement.
En définitive, il faut que le roi fonde son gouvernement royal pour la Restauration, dont l’objet et l’action sont la reconstruction effective de la France de façon organisée par un embryon d’administration restaurée et institutionnellement dirigée par ce gouvernement pour la Restauration. L’effet est clair : plus ce gouvernement royal restauré, et parallèle aux institutions usurpatrices, sera fort et complet, plus les forces restauratrices seront capables, le jour venu, de reconstituer effectivement une monarchie institutionnelle, sans avoir à dépendre par trop des institutions usurpatrices, en évitant en particulier d’en subir l’esprit.
Ce gouvernement royal pour la Restauration est d’autant plus important qu’il permettra de concrétiser les réseaux internationaux, par la reconstitution d’un corps diplomatique royal, d’un Trésor royal, d’une armée royale, d’un garde des Sceaux, piliers a minima pour se diriger vers la Restauration.
Sa forme concrète et sa composition ? Le roi en son conseil pourra en décider, l’important est de garder le bon esprit, et de recommencer à accumuler l’expérience gouvernementale royale adaptée à notre temps, sans attendre la restauration institutionnelle – attente à la fois illusoire et dangereuse ; illusoire car ce serait comme encore compter sur les institutions usurpatrices au risque presque certain de se faire avaler par l’esprit révolutionnaire, et dangereuse du fait de l’inexpérience des pratiques royales dans une inaction trop longue.
La fondation d’un gouvernement royal, certainement clandestin par rapport à l’usurpateur, permet au contraire de refonder une pratique du pouvoir en amont, dans des actions officielles et d’État, complètement assumées, en préparant et en construisant l’ossature de la France institutionnelle à venir. Au jour de la décomposition des institutions républicaines, des éléments épars viendront naturellement renforcer l’ossature déjà en place : mais c’est dans ce sens qu’il faut agir et non l’inverse ; ne cherchons pas à prendre les commandes d’un cadavre ambulant en décomposition ! Restructurons le corps national sur une ossature foncièrement saine et dans l’esprit royal !
Il suffit de proclamer à nouveau la restauration de la France dotée de son gouvernement, en considérant que la France est royale, et en ignorant complètement les institutions républicaines, objectivement usurpatrices. La France est royale ou n’est pas. Les deux derniers siècles n’étaient pas moins royaux puisque la France a continué d’exister, mais l’opposition systématique à sa nature, à son histoire et à sa foi la pousse au bord de l’anéantissement. Heureusement, tant que la lignée royale existe, la restauration de la France reste possible, et le gouvernement royal doit être là pour la rendre effective officiellement, sans chercher à faire tomber la République, mais en refondant dans l’action et la réalité, quitte à recourir à la désobéissance civile et à faire preuve d’obéissance des principes éternels de la France royale. Chaque famille, chaque village, chaque ville, chaque corps, chaque société qui jurera fidélité au Roi, à la Maison de France et à son gouvernement royal sera un bout de France restauré, un pas fait vers la restauration intégrale.
Visons la restauration intégrale, même si elle doit n’exister — pour un temps — que dans des aires géographiques limitées ou des sociétés encore petites. La qualité importe plus que la quantité, qui viendra ensuite.
Ce gouvernement royal sera ainsi la fenêtre officielle de la France dans le monde, et l’acteur de la Restauration en France et chez les Français.
Il serait bon, à notre sens, qu’il reflète les préalables de l’action, c’est-à-dire l’union de tous les Bourbons, l’union du trône et de l’autel et un corps diplomatique agissant pour liguer les royautés à travers le globe et restaurer la France royale de par le monde.
Avec, déjà, les formes primaires d’un fonctionnement que nous avons présenté dans un article précédent, il s’agit à la fois d’une occasion pour incarner les principes dans la réalité, et de les frotter à l’expérience pour leur faire épouser au mieux le pays réel et les nécessités de l’action sans perdre le bon esprit. Il faut protéger la sacralité du roi en mettant en place plusieurs étages gouvernementaux : par exemple un Orléans comme président du Conseil du Roi, un Bonaparte comme lieutenant général du Royaume — chef des armées et de la police, un cardinal ou un clerc tout près, un chef de la diplomatie absolument fondamental, etc, etc. Les modalités pratiques sont un autre sujet, dont le roi, grand arbitre, doit trancher en pensant à Dieu et à la France.
Certains diront peut-être que c’est mettre la charrue avant les bœufs, mais pourtant, c’est le contraire : si vous songez sérieusement à la Restauration, il ne faut pas attendre qu’elle apparaisse par émergence spontanée ; non, c’est nous qui la faisons dans la fidélité au Roi, à la Foi et à la direction de la divine Providence, qui n’empêchent jamais — bien au contraire — l’action résolue. Fonder le gouvernement royal, outre démontrer le courage et la résolution des sujets conscients du roi, entame un véritable processus de restauration, et prépare en pratique et de façon prudente une restauration intégrale, institutionnelle et politique.
Il faut bien garder à l’esprit qu’à la différence du début du XIXe siècle nous avons tout à reconstruire dans l’esprit d’une part, dans le personnel politique d’autre part, et dans la fonctionnement selon l’esprit royal du gouvernement enfin : cela ne s’improvise pas et ne s’invente pas, ni ne se proclame par de beaux discours, mais se forge dans l’expérience et la réalité du gouvernement. D’où l’importance cardinale de fonder le gouvernement royal pour la Restauration sans attendre : démonstration résolue de nos plus fermes convictions, la France est royale dans son essence, et sa Restauration ne passe que par la royauté légitime et traditionnelle, démonstration et apprentissage de la réalité pratique du gouvernement, permettant de compléter peu à peu les déficiences du fait d’une longue dormition d’une part et du manque d’expérience d’autre part et, surtout et avant tout, car le reste s’arrangera avec la faveur des événements rendant la Restauration une solution valable, l’entretien d’un esprit royal dans le gouvernement pratique et institutionnel.
Ce gouvernement royal clandestin et légitime pour la Restauration est en somme une étape préparatoire, active et réalisatrice de la restauration intégrale finale.
Comme les autres fondements et préalables de l’action, elle est aussi une restauration en soi, une histoire qui s’écrit, le réinvestissement volontaire en passant de victime à acteur, une espérance folle et un exemple éternel pour tous les sujets français et une aventure qui laissera des traces.
Haut les cœurs ! Haut les cœurs ! Si nous ne sommes pas capables de tenir un gouvernement royal sain dans la clandestinité, alors il n’est même pas imaginable de restaurer politiquement et institutionnellement dans l’esprit véritablement traditionnel et légitime. Coupons avec les visions erronées du passé ! Abandonnons toute velléité de restaurer par la Révolution ! Restaurons carrément et sans attendre !
Apportons à notre roi une proposition de formation d’un gouvernement royal pour la Restauration et qu’il prenne conseil, et, dans sa majestueuse nature, il fera ce qui est bon pour la France.
Paul-Raymond du Lac
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !
La série « Campagne royale », signée Paul-Raymond du Lac, est composée de quatre cycles : Les principes restaurateurs ; Les conditions préalables [à la restauration] ; Les fondements de l’action ; et Place à l’action, couronnée par le manifeste. Les intitulés des articles sont les suivants :
► Haut les cœurs ! Manifeste pour la restauration royale
► Les principes restaurateurs :
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- La voie royale
- Soyons de bons et exemplaires sujets, des ministres entreprenants, des chevaliers zélés : premier pas vers la Restauration
- Sortons de toute logique d’appareil et de parti !
- Agissons en tant que sujets quitte à désobéir, en toute courtoisie, aux lois iniques
- Réinvestissons la res publica
- Soyons naturellement des régnicoles de la France éternelle
- Voyons loin, très loin : croissons et multiplions !
► Les conditions préalables :
► Les fondements de l’action :
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- La Restauration intégrale. Exaltons la liturgie royale traditionnelle !
- La Restauration spirituelle. Rappelons la nécessité du Sacre !
- La Restauration réelle. Fondons le gouvernement royal pour la Restauration !
- La Restauration pragmatique. Restaurons les finances royales par l’impôt volontaire !
- La Restauration combattante. Formons une armée royale !
► Place à l’action : Investissons le pays réel selon nos possibilités
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- Envahissons la place publique via l’élection démissionnaire !
- Mettons le roi sur le trône !
- Assimilons les réfractaires !
► En pratique :
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- Annexe 1. Le problème islamique
- Annexe 2. Exemple d’esprit royal d’union nationale : hymne et drapeau
Dommage que vous ne soyez pas assez attentif à…ce qui existe déjà ! Et, en particulier, depuis huit ans et demi : le Conseil dans l’Espérance du Roi (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com).
Voici ce qu’en dit l’encyclopédie Wikipédia dans son chapitre “Royalisme” (https://fr.wikipedia.org/wiki/Royalisme), au paragraphe “Le royalisme aujourd’hui” : En mars 2012, fut fondé par Jean-Yves Pons le Conseil dans l’Espérance du Roi. Il s’agit d’un « contre-gouvernement royaliste », sur le modèle des shadow-cabinets britanniques qui publie ses prises de position, ses critiques de la politique actuelle et ses propositions, sur son blog. Il est composé de conseillers, appartenant à l’ensemble des courants du royalisme français et refusant toute revendication dynastique particulière. Chacun de ces conseillers est chargé d’un département spécifique, en miroir du gouvernement de la République, l’ensemble constituant de fait « l’autre Conseil des ministres » (qui est d’ailleurs l’adresse de sa page facebook).
Nous jetterons un œil à votre site. Votre initiative est bonne, et nous vous félicitons pour cela, mais ce n’est pas tout à fait ce que propose notre chroniqueur, qui appelle à un contre-gouvernement nommé par le Prince et travaillant en collaboration avec lui…
Il faut, sans tomber dans un absolutisme tyrannique, que le Roi règne et gouverne la FRANCE. Je ne veux personnellement pas d’un inaugurateur de chrysanthèmes, mais un chef d’état, un vrai.
Le problème, et il a été rencontré par tous les souverains (régnants ou ayant régné), c’est que les “conseillers” forment une caste en général très imbue de ses positions, et que cette caste bien souvent n’accepte l’autorité légitime du souverain qu’à la condition que celui-ci leur accorde droits, faveurs et récompenses diverses qui finissent par peser lourd sur le budget de la nation… Les hommes étant ce qu’ils sont, un gouvernement royal serait bien vite pris dans une querelle des préséances ou de titres qui nuirait au service du roi et donc à son efficacité !
Il faut absolument un roi qui garde la haute main sur les décisions finales ! le fameux “car tel est mon bon plaisir” si critiqué par tant d’historiens (par ignorance du véritable sens) doit rester les mots prononcés par le roi à la fin du conseil…