Résolution du Conflit Syrien : sur un Marché Persan
On apprend le 21 Janvier que l’Iran, moins de 24 heures après avoir été invité par l’ONU à participer à la conférence de Genève (deuxième du nom après celle de juin 2012) qui doit s’ouvrir le 22 Janvier, vient d’être officiellement rayé des listes des invités au sommet.
Nous ne pouvons qu’être stupéfaits d’une telle décision de la part de l’ONU, qui cède ainsi à la pression de la Coalition Nationaliste Syrienne (Rebelles) et à l’Arabie Saoudite.
L’Iran est en effet une pièce majeure de l’échiquier Syrien puisque apportant son soutient au Régime de Bachar El Assad.
Les oppositions entre Iran et Arabie Saoudite sont liées à des questions économiques (contrôle des voies d’acheminement pétrolières), politiques (jeu d’alliance USA-Russie-Chine) et surtout à une question religieuse : l’Arabie Saoudite étant un Pays sunnite, berceau du Wahhabisme et donc du Salafisme ; et l’Iran étant le plus grand pays Chiite du monde, berceau de l’étrange synthèse qu’est la « Révolution Islamique ».
Le conflit -larvé- pour obtenir le « leadership » Moyen Oriental est toujours bien actif et se bipolarise toujours davantage, avec la disparition successive (sur le plan diplomatique) de l’Irak et de la Syrie dans les 10 dernières années.
Pour en revenir à la conférence de Genève II : il apparaît plus que douteux qu’elle se solde sur une réussite si un des principaux acteurs de la région est absent. Il est encore plus que remarquable que l’ONU ne parvienne pas à obtenir l’obéissance des acteurs non-étatiques, ce qui pose quelques questions sur la pérennité de l’Organisation dans un monde qui voit se multiplier les interlocuteurs non-étatiques, notamment au Moyen Orient.
La guerre risque encore d’être longue.
Roman Ungern