A l’héroïsme poignardé
Durant la nuit du nouvel an, les festivités sont endeuillées chaque année par des drames. Plusieurs décès sont à déplorer ainsi que plus de mille voitures brûlées selon le ministère de l’Intérieur. Des voitures qui servent au français moyen pour faire les courses ou aller au travail : il ne s’agit pas seulement de tôle carbonisée.
Au Trocadéro, une bande de malfaiteurs vêtus de noir a décidé de voler le sac d’une jeune femme. Un jeune homme s’est interposé et les brigands n’ont rien pu faire d’autre que de poignarder le jeune afin de se dépêtrer de cette situation. Le jeune homme, âgé de 20 ans, tout comme votre serviteur, est décédé sur le coup.
Lorsque la racaille agresse sauvagement une femme pour lui voler ce qu’elle gagne avec son travail, lorsqu’elle ne paye pas les allocations de certains parasites, la dictature de la soumission ordonne de baisser les yeux. Malheur à celui qui tente de lever la tête : s’il le fait, l’insolent écopera de la double peine.
Il sera d’abord tué. La blessure mortelle sera assénée comme le couperet d’un système qui se défend très bien.
Ensuite son honneur sera livré aux chacals. Les donneurs de leçons plus âgés et mieux-pensants qui ont raté leur vie et constaté la vacuité de leur jeunesse flambeuse immoleront l’inconscient héros :
« Voilà ce qui arrive à celui qui veut jouer au héros ».
La maxime est insupportable à celui qui n’en peut plus de cette vie où l’honnête badaud est réduit à raser les murs et à honorer et servir la racaille en capuche et la racaille en col blanc.
Le jour prochain où le mal de légitimité des institutions socio-économiques et politiques qui sévissent sur le royaume de France explosera à la tête de la république, ce n’est pas seulement Léonarda et Dieudonné que le système devra craindre.
Julien Ferréol