Politique

La tartufferie hollandaise

Comprenez-moi bien. Loin de moi de vouloir légitimer la prostitution. Pour un chrétien, c’est un péché, mais avouez que la situation est quelque peu ubuesque.

D’un côté, nous avons un gouvernement qui est le plus avancé dans la culture de mort que nous n’ayons jamais eu : « mariage pour tous »PMAGPA, bientôt l’euthanasie, sans compter la contraception et l’avortement… bref, la totale. Et de l’autre, il prétend donner des leçons de morale à tout va ; une morale sans miséricorde comme savent si bien le faire tous les régimes totalitaires qui prennent en charge les citoyens du berceau à la tombe. Le nôtre n’échappant pas à la règle.

Voilà qu’il veut légiférer sur la prostitution en pénalisant le client, pensant ainsi tarir la demande et mettre fin au proxénétisme. Son désir part d’un bon sentiment, seulement voilà, il ne connaît pas la nature humaine, aveuglé qu’il est par le mythe du « bon sauvage » si cher à Rousseau et à ses affidés et parce qu’en bon matérialiste athée, il nie également, le péché originel.

La république « hollandaise » n’est plus à une tartufferie près. Elle est capable de s’émouvoir lorsque la dignité de la femme est bafouée dans le cadre de la prostitution, mais n’en est nullement capable, lorsque celle-ci est confrontée au drame de l’avortement, qu’elle pense en « droit de disposer de son corps » comme bon lui semble. De même, elle veut prendre des mesures contre les châtiments corporels (pardon la fessée), protégeant ainsi nos chères têtes blondes, de la cruauté de leurs parents, alors même qu’elle promeut dans le même temps la destruction de la cellule familiale par le « mariage de paires de même sexe » et la PMA et la GPA.

Lorsque des institutions ainsi s’éloignent du droit naturel, du Bien-Commun et de la dépendance qu’elles doivent au Créateur, il est normal de voir de telles incohérences surgirent.  Nous ne sommes plus à une contradiction près.

Nous sommes étonnés par de tels comportements venant de nos gouvernants et pourtant, nous ne le devrions pas. C’est constitutif à la république, du moins à la nôtre, celle qui est née en versant le sang de ses propres enfants, il y a un peu plus de deux siècles.

Si par contre, nous examinons la conduite de nos rois, nous constatons qu’ils connaissaient bien la nature humaine, blessée par le péché, tout en essayant d’être de bons catholiques (du moins pour la majorité d’entre eux). En tant que rois très chrétiens et « fils aînés de l’Église », leur devoir était de gouverner leurs peuples en assurant leur salut éternel. Néanmoins, ils connaissaient les passions et les faiblesses humaines.

Un exemple parmi tant d’autres, celui du roi Louis IX, plus connu sous le nom de « Saint Louis ». Il fut le plus vertueux de nos rois, portés sur les autels et pourtant, nous lui devons la création des « maisons closes ». Vous êtes surpris ? Vous ne devriez pas. Tout en étant d’une pureté irréprochable et d’une fidélité à toute épreuve, pour lui-même, il connaissait bien ses contemporains. Alors, ne pouvant éradiquer la prostitution, il préféra la canaliser, en créant des maisons, où les « courtisanes », seraient à la fois, à l’abri des regards des honnêtes gens, mais aussi protégées.

Haïr le péché et non le pécheur, voici la règle première du christianisme et particulièrement du catholicisme. En bon fils de l’Église, nos rois l’ont souvent appliquée.

La république en est complètement incapable. Elle n’a aucune miséricorde pour les faiblesses des hommes… enfin tout dépend desquelles. Elle ignore le mal et pèche par angélisme. Nous le voyons très bien avec la réforme pénale de la ministre de la justice, qui lèse la victime en accordant trop de mansuétude au criminel.

Nos rois, au moment de leur sacre, recevaient (entre-autre) la main de justice, qui était l’un de leurs pouvoirs régaliens. Ils se devaient de l’assurer ainsi que la sécurité de leurs sujets. Par contre, ils étaient plus tolérants quant à leurs fautes morales. C’est tout le contraire avec nos institutions républicaines. On tolère le crime, l’infanticide et autres monstruosités (cf. l’affaire de Berck) et on fait la chasse au client de prostituées, on culpabilise les parents qui donnent de temps en temps la fessée à leurs bambins, on émascule psychologiquement et socialement les hommes, au nom de la parité et autres fadaises, nées dans le cerveau d’idéologues, plus dignes de l’asile psychiatrique, que d’une chaire universitaire ou d’un maroquin de ministre.

Nous vivons depuis deux siècles au royaume d’Ubu. Il est peut-être temps d’y mettre fin, afin de marcher enfin sur nos deux pieds et non plus sur la tête. Il en va de notre survie !

Jean-François Martot

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