L’escroquerie de la paix social-iste
Le régime républicain a su, jusque-là, préserver les françaises et les français de la pénurie et du chaos. Le progrès technique leur a tant donné qu’ils ont accepté la prégnance des idées libérales, du fédéralisme européen soumis par Washington, faisant de nous une colonie américaine.
Il est plaisant de constater, toutefois, que le gouvernement français travaille pour la dissidence française. Je suis très optimiste. De plus en plus mal informés, de plus en plus taxés, les françaises et les français réagissent aux décisions socialistes. Les royalistes doivent être présents pour transformer l’essai et proposer leurs réflexions aux peuples de France. L’Histoire ralentit parce que la communication accélère.
Il faut débattre du mal social qui ronge notre société en ne s’interdisant aucune question. Maurice Barrès disait « que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance, voilà une condition première de la paix sociale. »
A terme il faudra parvenir, comme le disait Charles Maurras, à remettre l’autorité au sommet et les libertés à la base, mais pas seulement : il convient de rester vigilant devant les libertés qui tyrannisent et de mettre en place de véritables lois qui protègent, comme le recommandait La Cordaire.
La liberté, ça peut être aussi, selon Monseigneur de Ségur « pour chacun de nous, la puissance de faire ce qu’il doit faire, c’est-à-dire ce que Dieu veut, c’est-à-dire le bien. Etre libre c’est être soumis au Créateur ».
Le communautarisme est une réalité en France. Les immigrés non-occidentaux qui arrivent en France sont souvent frappés par notre mode de vie. Nous ne disposons plus d’une famille élargie alors que la notion de tribu ou de clan leur est souvent familière. L’individualisme a eu raison de nos structures sociales.
Tous, nous avons des exemples personnels où notre famille a été la seule à nous tendre la main dans les coups durs. C’est parce que le gouvernement socialiste a voulu dévoyer le mariage, ciment de la structure familiale, que le mariage pour tous a tant suscité de réactions.
Nous pouvons – nous devons – obtenir plus, avec l’aide de nos compatriotes français ex-immigrés. Une fois qu’ils auront compris quel danger représente les socialistes, cancers du régime républicain.
Obtenir plus, oui, mais obtenir quoi ? Si la France est la fille aînée de l’Eglise catholique grâce au Roy, elle ne serait rien sans l’œuvre organisatrice, le soutien financier, des corporations de métiers.
Le Roy de France a toujours dû composer avec elles. Souvent insoumises, elles obéissaient toujours quand le bien commun, le royaume était menacé, ou quand le Roy a pu être fait prisonnier. Elles sont abolies le 12 mars 1776, par un lit de justice.
Pourquoi ne pas réfléchir à leur retour aujourd’hui ?
La république française interdit tout corps intermédiaire entre l’Etat et nous. Et pourtant c’est un échec il suffit de constater la puissance des lobbies. Il faut réformer cette interdiction et rétablir les vrais corps intermédiaires légitimes.
Le mot Etat suppose la stabilité. Il vient du latin stare qui veut dire debout, être stable. Or notre pays tient en la matière un record du monde des changements et des modifications. Ne serions-nous pas gouvernés par l’anarchie ?
Il faut dénoncer une imposture : ces acquis sociaux que la gôôche s’attribue existaient, sous d’autres noms, du temps des corporations, et oui ! Les corporations avaient des réglementations très strictes sur le temps de travail, la rémunération, les congés. Pour ces derniers, il y a avait une trentaine de jours fériés catholiques, source de repos, de prières et de moments paisibles en famille ou à faire la fête entre villageois.
Les corporations avaient le souci de leurs membres : elles leur garantissaient les soins, la formation professionnelle, un soutien moral et professionnel constant, le respect de règles de concurrence strictes. Elles veillaient sur leurs membres en retraite, leurs veuves et leurs enfants.
Il n’est pas question de dresser un tableau idyllique des corporations qui ont péché dans bien des domaines, par exemple, leur incapacité à s’adapter à de nouveaux paradigmes économiques, notamment à l’époque des manufactures de Jean-Baptiste Colbert, mais de rétablir la parenté des acquis sociaux.
Evidemment, Peillon se garde bien de nous l’enseigner. Un bon dissident doit être un rat de bibliothèque. Les gouvernements de la Ve sacrifient un par un tous les acquis sociaux. On leur dit mal social, ils entendent réélection et nous répondent égalités.
Au XIXe siècle, les socialistes ont soutenu le droit d’association, fils du corporatisme, non pour combattre la lutte des classes et guérir le mal social, mais pour exproprier la propriété privée. Il y avait deux camps à l’assemblée : ceux qui dissertaient sur les abus des corporations et ceux qui dissertaient sur les abus du libéralisme.
Au XXe siècle, le syndicalisme apparaît comme le rempart au libéralisme. Il suffit de lire l’ouvrage Syndicat, corruption, dérives, trahisons, par Roger Lenglet et Jean-Luc Touly pour se convaincre du contraire. Les syndicats, les entreprises et nos élites politiques s’entendent sur une dégradation de nos acquis sociaux. Ils nous volent, nous manipulent, se jouent de la justice républicaine.
Au XXIe siècle, il devient urgent de se poser de nouvelles questions : doit-on réinstaurer le seul lobby qui vaille dans notre pays, le corporatisme ? Le rendre obligatoire ? Lui permettre de fixer le prix des denrées en concertation avec le pouvoir?
Est-ce que seul un pouvoir légitime et affranchi de toutes influences – suivez mon regard – peut négocier avec ces nouvelles corporations ou syndicats, peu importe le terme ?
La question de la valeur de notre monnaie, de l’étalon monétaire, doit-elle, peut-elle, être débattue considérant que cette question est trop sérieuse pour être séparée des débats sur une nouvelle politique artisanale, agricole et industrielle ?
Jacques Jouan