Un maire vole l’école au nom de l’islam
Lorsque l’école républicaine est lésée, nous sommes partagés entre l’exultation de voir le mammouth jacobin chanceler et la désolation pour nos chères têtes blondes qui n’ont, finalement, rien demandé à personne. Ces dernières ont été victimes d’une décision particulièrement scandaleuse du maire d’une commune de la banlieue lyonnaise.
Selon Philippe Meunier, co-fondateur de la droite populaire et député du Rhône, le maire de la commune de Décines-Charpieu a interdit l’accès d’un gymnase aux élèves du lycée Charlie Chaplin, pour raison d’Aïd El-Kébir. Le gymnase est occupé par la communauté musulmane qui y célèbre la joyeuse fête de l’Aïd, commémorant le sacrifice d’Abraham, et le remplacement de son fils Isaac par un mouton, des ailes de l’Archange Gabriel. La fête est moins joyeuse pour nos amis les ovins. Des millions de moutons sont portés en sacrifice, de manière plus ou moins homologuée par les divers comités sanitaires. Il est très intéressant, par ailleurs, de constater cette survivance des sacrifices anciens du peuple d’Israël. Les juifs n’ont plus de Temple, et les chrétiens voient dans la Croix le sacrifice parfait qui accomplit dans les holocaustes vétérotestamentaires. Les premiers chapitres du Lévitique résonnent donc dans les gymnases publics français…
Au prix de la suppression de cours d’éducation physique dans le lycée Charlie Chaplin. Ah, les temps modernes… Voilà un film que Jérôme Sturla, maire socialiste de la ville rhodanienne devrait visionner. Il se renseignerait alors sur les décisions qui ont été prises en France depuis la révolution. Dont une certaine loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905 !
Voici une loi qui nous est servie à toutes les sauces pour nous chrétiens, mais qui ne semble pas s’accommoder du gigot de mouton. Lorsqu’il s’agit de médire des chrétiens, de les humilier, de les pousser dans l’anonymat et le silence, les chiens de gardes de 1905 expédient au diable laisse et muselière pour attaquer la liberté religieuse. Mais pour les autres religions, et en particulier pour l’une d’entre elle, l’islam, qui occupe le vide laissé par la déchristianisation, il vaudrait mieux rester sur ses gardes.
En tout cas, on est plus circonspect. On aime l’islam quand il écrase la France chrétienne, mais il faudrait éviter qu’il ne se mette à rechanter l’éternelle chanson passéiste de ces maudits curés, ceux que l’on a mis des siècles à éradiquer. Alors on s’affaire à brosser le badaud musulman dans le sens du poil avant les élections, et ainsi on obtient 94% de musulmans qui ont votés François Hollande en 2012. Malgré tout, le bon sens de la communauté musulmane est une barrière solide au clientélisme. On a -pour l’instant- moins perverti l’esprit des musulmans que celui des pauvres chrétiens. Il faut donc faire attention, et c’est l’UMP, le grand mirage du système, qui s’en charge. Philippe Meunier feint de critiquer la décision de Jérôme Sturla, mais il est d’accord avec lui sur le fond. Il s’agit de donner tous les droits possibles à l’islam, sans qu’il n’impose des idées rétrogrades et contraires à la pensée unique. Sturla et Meunier jouent chacun un rôle différent, mais font bien le même cinéma.
Alors le grand numéro de contorsionnistes à 4 mains vous ouvre ses portes, pour le plus grand bonheur des lycéens de Décines-Charpieu qui ont évité de suer sang et eau dans leur gymnase, des musulmans qui ont pu faire la fête comme il se doit, de Philippe Meunier qui n’a pas perdu l’occasion de jouer au réactionnaire d’opérette et de Jérôme Sturla qui arrivera peut-être à se faire bien voir en haut lieu. Puisque tout le monde est content…
Julien Ferréol
Jérôme Sturla, maire socialiste de la commune et Philippe Meunier, député UMP du Rhône :