Qui se souvient de l’Homme ?
A l’initiative d’un groupe de réflexion Lyonnais* appelé « Les alternatives Catholiques », le Docteur Xavier Mirabel a donné récemment une conférence de grand intérêt sur l’euthanasie à laquelle j’ai eu la joie de participer.
Oh, je comprends bien que le sujet divise : en effet face à ce que le Dr.Mirabel, à la suite d’éminents philosophes et de grands Chrétiens, appelle « le Scandale de la Souffrance », on serait tenté dans un souci d’humanité, d’abréger les souffrances.
Le Docteur Mirabel a donc rappelé l’importance des soins palliatifs, voués à soulager les douleurs physiques, morales et spirituelles des individus en fin de vie.
Mais cette conférence ne se résumait pas seulement à un rappel de doctrine. Le cancérologue a su se mettre en retrait pour laisser la place au président d’Alliance Vita ayant assumé une bonne partie du combat de l’année dernière.
La conférence devint un vibrant appel, comme celui que de Gaulle lança un 18 Juin avec un état-major de monarchistes à ses côtés.
L’affaire Vincent Lambert qui se déroule depuis avril dernier, ouvre une brèche d’interprétation dans la Loi Leonetti pourtant juste.
Ce jeune tétraplégique dans un état végétatif chronique, se trouve au milieu d’une bataille qui oppose ses parents qui tiennent à le maintenir en vie, et le reste de sa famille qui souhaite lui donner la mort en stoppant son alimentation.
Dans ce contexte familial déchiré (qui se renforcera encore dans les années futures, eu égard à l’explosion des modèles familiaux classiques). Le médecin, apparemment membre du Parti Chrétien Démocrate (!) si on en croit nos confrères du Figaro**, glose sur l’inutilité d’une vie qui n’aurait selon lui « plus de sens », bloqué dans une spirale communicationnelle, orchestrée de main de maître par l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité).
Le docteur Mirabel rappelle l’importance du combat contre l’euthanasie, seul rempart contre les abus d’une médecine qui sans cela s’arrogerait le droit de décider qui doit vivre et qui doit mourir, et qui laisserait à la discrétion du médecin et de la famille le droit de répondre à une question plurimillénaire : celle de l’essence de la vie.
Le danger est grand : les députés comptent bien faire passer cette loi à partir du mois de décembre et s’attendent à une très faible mobilisation.
L’ADMD (qui regroupe aussi des militants associatifs LGBT, comme Romero) compte bien surfer sur la demi victoire du mariage pour tous, s’attendant à voir une opposition éreintée par la retraite aux allures de bérézina que prend La Manif Pour Tous, et peu mobilisée par des nouveaux labels en pleine recherche identitaire.
Le Printemps Français n’est pas terminé, nous irons jusqu’au bout, jusqu’à la victoire finale.
Le système a vacillé l’année dernière, donnons les derniers coups de boutoir ! Le colosse est proche de l’effondrement ! Les députés n’ont qu’une peur : c’est de voir les Français dans la rue contre l’euthanasie.
La loi sur l’euthanasie sera, en quelque sorte, le « match retour » du mariage dit pour tous : les mêmes adversaires en face, la même détermination à nous conduire dans un système composé par des surhommes nietzschéens.
L’affrontement est proche, en serez-vous?
Roman Ungern