Qui sont les barbares ?
L’incendie qui s’est produit à Notre-Dame est encore tout frais à nos esprits et le silence médiatique assourdissant sur les causes du sévice jure tellement avec la cacophonie médiatique habituelle et sa sempiternelle logorrhée verbale que tout est dit sans que rien ne soit dit.
Passons sur ce point pour nous intéresser à un fait tout de même absolument déterminant, et qui ne peut qu’interpeller toute personne de bonne foi : malgré un incendie tout à fait gigantesque et sans précédent, d’une ampleur si importante que plus personne, à un certain moment, ne pouvait avoir de certitudes sur le sauvetage de la cathédrale ; malgré un incendie de cet ampleur la cathédrale a tenu – sans compter que l’incendie ne s’est pas répandu à travers la ville (le fidèle a du mal à résister à ne pas y voir un signe supplémentaire) – là où tout autre bâtiment construit dans les temps « modernes » n’auraient pas tenu cinq secondes.
La pyramide du Louvre, œuvre maçonnique entre toute ? Pulvérisé. L’hideux « musée » Baubourg ? Réduit en cendre. Le squelette métallique temporaire qui est devenu permanent tout en prétendant représenter Paris (et qui incarne en fait très bien ce Paris moderne républicain) ? Fondu… Et à part quelques dégénérés lessivés aux humeurs révolutionnaires, personne n’aurait pleuré la disparition bienvenue de ces mochetés « bâties ».
Bref, en face de cela, notre vénérable cathédrale a tenu le choc. Huit siècles de longévité, et pas une ride. Là où de pauvres bâtiments « ultratech » ne datant pas de quelques décennies n’auraient jamais tenu l’incendie, et ne tiendront ne serait-ce que difficilement le demi-siècle…
Les siècles obscurantistes de la foi médiévale parviennent à construire des œuvres d’art multi-séculaires voire millénaires là où le court siècle du progrès triomphant et de la modernité sans rivale ne parvient plus depuis longtemps à construire du beau –ça on le savait déjà – mais ne parvient même plus à construire du solide – il suffit de regarder ces hideuses villes nouvelles construites dans les années 60-70 qui ont plus décrépi que vieilli.
Que cela veut-il dire ? Où veux-je en venir ?
Vous l’aurez compris : la situation est limpide comme l’eau de roche. Le Moyen-Âge est l’âge d’or, c’est une évidence factuelle remise en avant par l’incendie de Notre-Dame de Paris, réalité concrète mise ainsi à la portée de tous. Et le siècle présent est clairement obscurantiste et arriéré, cela saute aussi aux yeux.
Les civilisés étaient nos ancêtres bâtisseurs de cathédrale, fidèles serviteurs de Dieu dans les ordres et dans le siècle, dotés d’une volonté forte, d’une intelligence vivace, soutenus par une foi infaillible et un courage véritablement fort – ni hardiesse, ni pleutrerie. Et d’une véritable science permettant de construire de véritables œuvres d’art, dont nous avons perdu une partie du savoir-faire irrémédiablement (par exemple les miroirs tel que construit au grand siècle dans les manufactures de Saint-Gobain, mais qu’aujourd’hui plus personnes ne sait refaire au point que pour remplacer un miroir brisé dans la galerie des glaces de Versailles, il est nécessaire de chercher une glace d’époque).
Notre-Dame par son incendie nous rappelle ainsi que les siècles civilisés était celui de nos ancêtres, et que nous sommes au siècle des barbares, au minimum (les barbares au moins sont ouverts à la révélation, à la différence des apostats…).
Antoine Michel
Pour Dieu, Pour le Roi, Pour la France