Le pape François à Lampedusa
Il arrive parfois que certains ultra-montains français, pourtant dignes fils spirituels des contributeurs du journal « L’Univers », en viennent à critiquer le Souverain Pontife.
Le milieu dit « traditionaliste » français compte de nombreux catholiques qui lancent force anathème sur les luthériens, mais prennent ce qu’ils aiment dans le ministère du pape, et laissent ou critiquent ce qu’ils n’aiment pas. Cohérence, quand tu nous tiens…
Ce phénomène surgit ces derniers jours avec le premier voyage du pape François sur l’île italienne de Lampedusa, symbole de l’immigration africaine. Les mêmes qui s’extasiaient devant les choix paramentiques de Benoît XVI s’indignent de ce voyage, certainement né de l’initiative personnelle du pape François.
Il convient de saisir le sens de ce voyage : il n’est en aucun cas un acte politicien. Le ministre de l’intérieur italien, qui souhaitait accompagner le pape, a été débouté. Le pape ne souhaite pas de récupération, car si ses actes sont par nature dotés d’une dimension politique (au sens noble du terme), ils n’ont pas vocation à alimenter la fournaise parlementaire, politicienne, républicaine.
Il se rend à Lampedusa car des milliers d’africains ont perdu la vie dans ces eaux. Il vient les soutenir, s’entretenir avec eux et surtout prier pour eux, en particulier à l’occasion d’une messe pro defunctis à l’intention des morts de l’immigration. Ces migrants n’ont certainement pas moins de dignité que les hommes aisés de l’ouest parisien.
En aucun cas il s’agit de dire à l’Europe « accueillons à bras ouverts plus d’immigrés ». Il s’agit d’appeler à prier pour les morts, d’accompagner ceux qui sont arrivés et de trouver une solution.
Peut-être est-ce la faute de la politique pro-immigration massive, qui incite ces personnes à se rendre dans le mensonger eldorado européen ?
Si c’est le cas, les européens ont du sang sur les mains et il conviendrait de se décider de toute urgence : soit l’Europe a les moyens d’accueillir décemment des millions d’africains, de leur offrir travail, logis et couverture maladie, soit elle ne peut pas.
Dans le premier cas, on affrète de vrais navires entre Libye, Tunisie et Italie et on fait remonter des millions de chanceux vers l’eldorado sans dette ni chômage.
Dans le second cas, on arrête tout de suite, en prenant les mesures idoines : plus aucune embarcation de fortune ne doit partir d’Afrique, et on prend le temps de reconstruire l’Europe avant de se demander s’il est utile de faire migrer des millions d’africains.
Par respect pour ces derniers, il convient de se décider, et vite.
Julien Ferréol