Europe / international

Une cause politique aux inondations ?

De nombreux pays européens – notamment toute l’Europe centrale mais aussi la France – ont été victimes, ces derniers temps, d’inondations désastreuses. Certes, le mauvais temps y est pour quelque chose, mais n’y a-t-il pas un moyen pour s’en préserver ? Nous savons bien que si, puisque ce n’est pas d’hier que l’homme a su construire des barrages et des bassins de déversement permettant de canaliser les eaux en cas de précipitations abondantes. Pourquoi donc ces inondations non contrôlées ?

La réponse est simple : parce que les gouvernements européens n’ont rien fait. Voici ce qu’en dit un journal français[1] :

« En effet l’aménagement hydraulique à hauteur des fleuves européens, avec l’indispensable connexion des bassins, n’a nullement été mené. Les gabarits de navigation, qui certes sont plus élevés sur l’essentiel du cours de l’Elbe et du Danube, jusqu’à au moins Prague (sur la Vltava, affluent direct de l’Elbe) ou Ulm, sinon Sigmaringen, que ceux ridicules des fleuves ou canaux français, demeurent trop restreints. Un fleuve canalisé large, barré par des barrages réguliers, dispose d’une capacité importante d’absorption des crues. Contre ce dernier risque, des solutions simples existent, connues, comme la construction de barrages de retenue – et non de navigation – dans les hautes vallées des Alpes ou des Monts de Bohème ; ils permettent d’empêcher ou de réguler fortement les crues. En outre, la construction de tels barrages contribuerait à la fameuse politique d’indépendance énergétique de l’Europe, du moins dans la production électrique, puisque l’éolien, et a fortiori le solaire, n’offrent que des possibilités marginales.

Enfin, retenir les pics d’eau en Tchéquie, Haute-Allemagne, Autriche, donnerait véritablement un sens au thème bien abstrait de solidarité européenne. Que face aux très grandes moussons, en Asie du Sud, qui ont lieu ces jours-ci, il n’y ait humainement pas grand chose à faire, c’est possible. Mais les pluies et inondations européennes demeurent en soi parfaitement gérables. Prix de l’inaction, les dégâts culmineront encore à des dizaines de milliards d’euros, même si, heureusement pour l’instant, les pertes humaines demeurent faibles ».

Pourquoi en sommes-nous là ? Nous ne cessons de le répéter : le régime dit démocratique a cessé d’être efficace, si tant est qu’il l’eût été un jour. En effet le système électoral, avec tout son cortège de clientélisme et de calculs en termes de marketing politique, conduit à empêcher la prise de toute décision qui porte sur le long terme.

La doctrine sociale de l’Eglise nous enseigne le principe de subsidiarité. Il consiste à placer le niveau de décision le plus bas possible dans la pyramide des pouvoirs, là où se situe la compétence. C’est pourquoi les Etats doivent avoir chacun la maîtrise de leurs politiques monétaire, budgétaire et fiscale. Ils doivent aussi conserver ce qu’on appelle les « pouvoirs régaliens », c’est-à-dire les pleins pouvoirs du chef d’Etat sur la justice, la police et l’armée. C’est la raison pour laquelle une « autre » Europe politique ou économique ne peut être qu’une coquille vide. C’est pourquoi nous ne rêvons pas d’une autre Europe politique ou économique.

Par contre, il y a, bien entendu, des besoins à satisfaire qui nécessitent une vision européenne. Des délégations de pouvoir attribuées à des commissions spécialisées peuvent très bien faire l’affaire. Il y a cependant une condition majeure pour que cela puisse fonctionner : l’unité spirituelle de l’Europe.

C’est la raison pour laquelle nous sommes pour une Europe qui retrouve les références chrétiennes qui furent les siennes pendant des siècles.

Il faut donc dire Non à une union européenne politique ou économique et Oui à une Europe chrétienne. 

                                                                                                         Georges Tartaret



[1] Rivarol, 21 juin 2013

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