L’absurdité païenne… la faute moderne…
15-05-06 013
L’homme qui ne veut pas reconnaître le Dieu Créateur n’est pas simplement sujet d’une ignorance invincible, mais quelque part toujours d’une ignorance voulue et orgueilleuse. Ce n’est pas moi qui le dis, mais la Sagesse :
« Insensés par nature tous les hommes qui ont ignoré Dieu, et qui n’ont pas su, par les biens visibles, voir Celui qui est, ni par la considération de ses œuvres, reconnaître l’Ouvrier. Mais ils ont regardé le feu, le vent, l’air mobile, le cercle des étoiles, l’eau impétueuse, les flambeaux du ciel, comme des dieux gouvernant l’univers. » (Sg. 13, 1-2)
Tout homme de bonne volonté est forcément admiratif devant la beauté et l’ordre de la nature et de l’univers. Or, en y réfléchissant un tout petit peu, il est effectivement « insensé », c’est-à-dire irraisonnable, ou encore fautif par abdication de la raison, de ne pas voir dans la Création la Main de l’Auteur, de l’Ouvrier qui a mis cet ordre, qui a produit cette beauté.
Cet aveuglement orgueilleux qui confond effet et cause, et veut voir dans les effets la cause elle-même, et ainsi faire des « dieux » de choses qui ne sont que des créatures et des causes secondes, est insensé. Aristote, sensé lui, s’en était rendu compte, et était ainsi remonté à la Cause première : même sans Révélation on ne peut que reconnaître l’existence du Dieu Créateur, cause première, moteur immobile et éternel.
Le monde moderne est en cela tout aussi insensé que le monde païen, car il s’aveugle de la même façon en faisant des dieux ses idées, ses lubies, l’homme lui-même ou quelque autre choses créée, y compris la mode, le succès mondain, etc.
Or, comme autrefois, l’homme reste fasciné par la nature, les animaux, l’ordre de l’univers – les exagérations environnementalistes, végétariennes, scientistes ou prométhéennes (avec le transhumanisme) témoignent au fond de cela. Il faudrait ainsi leur dire, comme déjà il y a des millénaires – car nous retombons au niveau primaire de la bêtise païenne :
« Si, charmés de leur beauté, ils ont pris ces créatures pour des dieux, qu’ils sachent combien le Maître l’emporte sur elles ; car c’est l’Auteur même de la beauté qui les a faites. Et s’ils en admiraient la puissance et les effets, qu’ils en concluent combien est plus puissant celui qui les a faites. Car la grandeur et la beauté des créatures font connaître par analogie Celui qui en est le Créateur. »
Le principe est clairement établi : la Création permet de connaître par analogie le Créateur, la Création parle du Créateur, l’homme compris. L’homme moderne est pourtant quelque part bien coupable d’ignorer Dieu, non pas seulement parce qu’il ne veut pas voir ce qui crève l’œil, à savoir la présence du Créateur partout dans ses Œuvres, du miracle habituel et continu que notre propre existence et notre vie nous prouvent à chaque instant, que la mort aussi, par ce manque de Dieu, et tous les désordres, nous rappellent douloureusement que quand Dieu se retire, et réduit sa présence – car le péché, et les désordres sont justement ce qui est le contraire de Dieu, ce qui est antinomique, ce qui est la mort, soit l’absence de vie divine – tout va mal. Si l’on ne veut pas voir l’Ouvrier dans ses œuvres positives, rendons-nous au moins compte de son existence par les effets de son absence !
Salomon explique pourtant que les anciens païens, qui cherchaient le Créateur dans les créatures, et se trompaient en faisant des dieux des choses crées, sont moins coupables… que ceux qui ne cherchent plus, et, s’il écrivait aujourd’hui, que ceux qui ont profité de la Révélation, ont vécu très chrétiennement pendant des siècles, et font œuvre d’apostasie… la responsabilité est bien plus grande, et l’ignorance ne peut plus être alléguée pour alléger la faute, puisque tout, dans la France de 2025, crie dans le sens de la Révélation, nous rappelle notre histoire, parle de Jésus, même dans les institutions maçonnes et républicaines qui nient pourtant son existence (mais en parlent donc même en le niant). Nos églises, notre art, notre culture, la charité encore existante, la recherche de la justice, de la vérité, etc. Si plus personne en 2025 ne peut ignorer avec ignorance invincible le nom de Jésus, les Français encore moins, car tout hurle partout de notre passé chrétien, de nos ancêtres chrétiens, de l’Église de Jésus, de Jésus et Marie. Trop de miracles, de reliques, de paysages en témoignent partout.
L’ancien païen du monde d’avant la Révélation avait certes moins de reproches :
« Ceux-ci pourtant encourent un moindre reproche ; car ils s’égarent peut-être en cherchant Dieu et en voulant le trouver. Occupés de ses œuvres, ils en font l’objet de leurs recherches, et s’en rapportent à l’apparence, tant ce qu’ils voient est beau ! D’autre part, ils ne sont pas non plus excusables ; car, s’ils ont acquis assez de science pour arriver à connaître le monde, comment n’en ont-ils pas connu plus facilement le Maître ? » (Sg, 13, 6-9)
Moins de reproches, certes, mais même ces païens ne sont pas excusables ! Leur raison naturelle suffit en effet à connaître le Maître…
Alors gare à tous ceux qui veulent croire que certains peuvent être excusés, car ce n’est pas le cas ! Ce n’est pas parce qu’on sera moins profondément jeté en enfer, car on a moins de reproches, que cela devrait nous rassurer : en attendant on est privé du paradis.
Et en tant que Français, avec toute notre histoire, les reproches sont bien plus grands que nombre de pays qui n’ont jamais été institutionnellement et profondément chrétiens…
Vite la Restauration !
Que Notre-Dame ait pitié de ses enfants de France et les guide à Jésus au plus vite ! Pour que le geste de Dieu à travers les Francs se fassent encore !
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Paul-Raymond du Lac