Comment exercer la justice ? Ne jamais punir l’innocent et dans le doute s’abstenir. 2e enseignement royal.
« Ce n’est pas non plus par crainte de personne que vous vous êtes montré indulgent pour leurs péchés. Qui en effet pourrait vous dire : « Qu’avez-vous fait ? » Qui pourrait s’opposer à votre jugement ? Qui vous accuserait de faire périr les nations que vous avez faites ? Qui viendrait plaider contre vous la cause d’hommes impies ? Car il n’y a pas d’autre Dieu que vous, qui prenez soin de toutes choses, afin de montrer que vous ne jugez pas injustement. Il n’y a ni roi ni tyran qui puisse se lever contre vous, pour la défense de ceux que vous avez châtiés. Mais, comme vous êtes juste, vous réglez tout avec justice, et vous regardez comme une chose contraire à votre puissance de condamner aussi celui qui ne mérite pas de châtiment. » (Sg, 12, 11-15)
La dernière phrase de ce verset constitue l’enseignement du jour pour la royauté chrétienne : « vous regardez comme une chose contraire à votre puissance de condamner aussi celui qui ne mérite pas de châtiment ». Le bon Roi ne saurait condamner même justement le méchant au point de risquer, dans l’exercice puissant et juste de cette punition, de châtier celui qui ne mérite pas châtiment. En termes contemporains, l’enseignement divin interdit au Roi de faire des « dégâts collatéraux » pour une soi-disant meilleure fin ! La fin ne justifie ainsi pas les moyens, ou plutôt la seule fin est le bien ultime de chaque sujet, donc il faut le protéger coûte que coûte.
Inversement, l’auteur sacré ne le dit même pas tellement cela devait sembler évident à l’époque : quand il n’y a pas de dégâts collatéraux, ni doutes, il faut châtier et mettre hors de nuire ceux qui mettent en péril l’ordre politique, la paix de la cité et le bien des sujets justes.
Ce passage indique aussi que le bon roi juste ne fait pas qu’exercer la justice en châtiant ou en récompensant, mais aussi en pourvoyant aux besoins d’ordre, « en prenant soin de toutes choses ». Le roi très chrétien doit encore faire en sorte que chacun reste à sa juste place et que ses officiers agissent justement : « Il n’y a ni roi ni tyran qui puisse se lever contre vous, pour la défense de ceux que vous avez châtiés. » Les rois et même les tyrans sont en effet les officiers du bon Dieu sur cette terre, dévolus à accomplir l’œuvre divine sur terre, et à servir le plan divin. Par analogie les officiers du Roi, les seigneurs, les nobles ont le même rôle dans un royaumeque le roi l’a par rapport à Dieu. Le Roi très chrétien doit ainsi veiller que ses officiers ne se lèvent pas contre lui pour la défense des méchants… Enseignement universel dans l’histoire des hommes, où les puissants, les potentats, les « grands » ont toujours cette tendance à utiliser une fausse « justice » pour trouver des excuses à la rébellion qui ne s’assume pas afin de prendre des prérogatives et grignoter la puissance royale. Dans certains pays païens, comme au Japon, ce grignotage devient si important que l’empereur n’est plus que fantoche ; les maires du palais illustrent cette tendance aussi dans notre histoire.
Revenons un instant sur le fait que les « tyrans » sont aussi des officiers divins : ils sont envoyés par Dieu comme des bourreaux pour des peuples infidèles. Nous avons notre bon Roi Louis XX dont nous supplions pour la restauration, pour laquelle nous travaillons d’arrache-pied, et pour cela il faut demander continuellement le pardon à Dieu des fautes publiques (blasphèmes, sacrilèges, révolution, apostasie) de la France institutionnelle, comme des fautes privées de tout Français.
En attendant, le bon Dieu nous envoie des Macron et autres sbires lugubres de la République, véritables tyrans illégitimes, pour notre punition et notre réformation : nous avons voulu rejeter Dieu et notre Roi, et bien voyez ce que nous avons… et que cela incite tout Français à revenir enfin aux pieds du Roi et du Roi des rois, Jésus-Christ.
La lenteur à punir vise à rendre le pouvoir si bon qu’il ne peut jamais être accusé de perversité, même par les pervers : un Louis XVI, pourtant ferme et sévère quand on y regarde de près, fut très chrétien sous cet aspect, et son assassinat christique, lui qui se donne pour le rachat de la France, montre combien un Roi très chrétien ne peut jamais agir contre son royaume, contre ses sujets.
Ne jamais punir l’innocent et dans le doute s’abstenir.
Garder tous ses officiers à leur place.
Être lent à la colère pour le bien même des méchants comme des justes.
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Paul-Raymond du Lac