Voeux 2025 du Duc d’Anjou
Nous reproduisons ici le texte paru le 20 janvier 2025 au JDD.
« Dans ses vœux pour l’année à venir, le duc d’Anjou, chef de la Maison de Bourbon et prétendant légitimiste aux trônes de France et de Navarre, dresse un bilan de l’état du pays et appelle à une réflexion sur la pertinence des institutions actuelles. »
Au seuil de l’année 2025, fidèle à ma position d’héritier de la plus ancienne tradition politique française, j’adresse mes vœux de bonheur et d’espérance à tous les Français. Que l’œuvre des siècles continue !
Que la nouvelle année permette à chacun de retrouver les chemins de l’espoir et de croire, de nouveau, en l’avenir. Cette voie est possible si nous en avons la volonté. L’histoire de la France nous apprend qu’il n’est jamais de situation si désespérante soit-elle, qui ne trouve son dénouement. Il y a toujours eu des hommes de bien qui continuent à entreprendre et à se battre pour apporter à leurs contemporains cette harmonie et les progrès qu’ils chérissent tant. C’est pourquoi, malgré les temps difficiles que nous vivons, j’ai confiance quant au retour de jours heureux si, collectivement, nous œuvrons dans ce sens et si, individuellement, nous acceptons nos responsabilités de tous ordres, dans le souci de l’équilibre entre droits et devoirs.
Cela passe par les familles et nos activités qui doivent être soucieuses du bien commun. Sans doute faut-il aussi ouvrir une réflexion sur les institutions comme cela a été souvent le cas au cours de notre histoire. Comment ne serions-nous pas capables de faire ce qu’ont réalisé en leur temps, Louis IX, François Ier, Henri IV, Louis XIV, à savoir faire évoluer la société non pas vers sa perte mais vers son salut ?
Les institutions actuelles ont montré ces derniers mois combien elles étaient usées et ne répondaient plus à ce qui fait normalement l’essence même du pouvoir, à savoir la gestion des hommes et des choses. La démocratie n’est plus qu’un vain mot quand elle n’assure plus la représentativité des forces vives. Le droit lui-même est bafoué quand il sert les intérêts de certaines communautés et ne garantit plus la justice, quand les délinquants sont préférés aux victimes, quand la partialité supplante l’équité.
L’économie est faussée quand elle ne sert plus à produire pour répondre aux besoins mais qu’elle n’est plus que financiarisation au profit de quelques-uns. Ce sont maintenant, non plus seulement telle ou telle catégorie de la société qui est atteinte mais la société dans son ensemble, du haut en bas de l’échelle sociale. Tout nous porte à redonner à nos institutions le souffle qui leur manque depuis des décennies.
Ainsi seront chassés les doutes et l’inquiétude qui rongent notre société et ébranlent la France. Appuyons-nous sur l’histoire, nos valeurs et nos traditions ; revenons aux fondamentaux puisés aux racines chrétiennes et à celles de l’antiquité gréco-romaine. Ce sont ces principes et ces valeurs dont la Révolution nous a coupé et qui, peu à peu, ont été oubliés jusqu’à mener la France à l’abandon des promesses de son baptême.
Retrouvons-les et la France se réinscrira dans sa destinée qui est d’être souveraine. Redevenant grande, fière, audacieuse, elle retrouvera aussi sa mission de modèle pour éclairer les nations. Elles en ont tant besoin alors que dans une grande partie du monde la barbarie revient !
Abandonnons les idéologies et le déni qu’elles engendrent pour renouer avec le réel ! Retrouvons dans tous les domaines l’objectif du bien commun partagé, la Res Publica, c’est-à-dire la volonté de faire passer l’intérêt social nécessaire à tous avant les individualismes. Cet esprit fait de volonté, de réalisme et de bon sens, est celui qui a guidé la France durant des siècles. Abandonné progressivement à partir du XVIIIème siècle, il n’est, heureusement, pas perdu. Il demeure dans de nombreux foyers et se transmet dans les familles.
Amour du travail, du métier bien fait, souci des autres sont ce qui fait vivre la France que l’on aime et lui permet d’échapper aux fausses valeurs délétères qui détruisent notre société.
Déjà, nous voyons des initiatives de bon sens se développer. On le voit dans le domaine social où de nombreux équipements conçus tant pour les enfants que pour les personnes âgées ou en fin de vie, les malades ou les handicapés, sont créés par les familles luttant contre les carences des structures étatiques. En matière d’éducation, des classes primaires à l’université, l’enseignement imposé par l’État trouve une heureuse concurrence chaque jour plus importante à mesure que le succès des nouveaux établissements est au rendez-vous, reposant sur la transmission des connaissances et non des idéologies. En matière économique et entrepreneuriale, comment ne pas reconnaître que l’activité tient grâce à l’initiative et à l’abnégation de quelques-uns ?
L’armée et la sécurité en général font également preuve d’une résilience qu’il faut admirer et encourager, alors que les moyens leur sont toujours comptés et que des législations contre-nature sont imposées pour les forces de l’ordre. Agriculteurs et pêcheurs résistent pour faire valoir leurs pratiques visant à nourrir leurs contemporains, plutôt que de recevoir des primes pour créer des jachères…. Toutes ces initiatives que je salue, forment le terreau sur lequel la France trouvera la force pour reprendre sa destinée en main. Quand toute la société sera ainsi progressivement reconstituée sur des bases saines, la réflexion sur les institutions pourra reprendre de manière à donner à la France les meilleures d’entre elles, les plus adaptées à son génie.
Ainsi, il y a en ce début d’année suffisamment d’espoir pour croire en l’avenir. N’ayez pas peur ! N’ayons pas peur ! La France possède de nombreux atouts. Il lui faut maintenant les ordonner vers le bien commun, vers le renouveau.
Tels sont les vœux que je forme, en ce début d’année, sachant que Notre-Dame qui vient encore de faire tant de miracles et Saint-Louis veillent sur notre cher et vieux pays.
Source : https://www.lejdd.fr/societe/les-voeux-2025-de-louis-de-bourbon-duc-danjou-154078