Les désordres modernes, par Antoine Michel
Nous tombions tantôt sur l’article suivant : https://rmcsport.bfmtv.com/voile/vendee-globe/un-moment-un-peu-farfelu-pour-une-famille-comment-clarisse-cremer-et-tanguy-le-turquais-fetent-les-deux-ans-de-leur-fille-sur-le-vendee-globe_AN-202411150847.html.
Il décrit des gens passionnés par des sports à haut risque…au point d’abandonner leur enfant, et de risquer de le priver à jamais de ses parents…
Il s’agit en effet d’une histoire du Vendée Globe, où un père et une mère partent ensemble à l’aventure, en abandonnant leur petit bambin de deux ans…
Pire : le père et la mère ne portent visiblement pas le même nom de famille…manifestant une situation matrimoniale soit malheureusement trop classique de concubinage, soit, pire, d’un mariage civil qui n’assume pas la fusion des deux conjoints.
La mauvaise conscience semble quand même les travailler, puisqu’il faut quand même envoyer un message à l’enfant…qui, si elle comprenait, ne serait certainement pas dans la joie la plus profonde. L’enfant est confié à la tante (qui devient la sœur de Tanguy dans l’article, comme s’il fallait éviter à tout pris d’évoquer les réalités de la filiation).
On reste au départ un peu éberlué devant l’absurdité de la chose, et qui ne choque tellement plus que cela se retrouve sur les grandes chaînes d’information que plus personne de sensé ne regarde sérieusement. Enfin cela choque peut-être un peu, avec l’expression « farfelu »…
Au fond, cette petite histoire manifeste le désordre profond de notre monde contemporain, et son caractère paganisant. Les vertus un peu plus élevées comme le sacrifice de soi ne peuvent plus se diriger vers Dieu, alors elles se dirigent vers des passions, certainement louables si elles étaient ordonnées, mais prenant des dimensions terribles.
Et surtout, quand on s’y penche, on sent que le moteur de tout cela est un certain orgueil. D’aucuns diront que partir à l’aventure, surtout sur le Vendée Globe, est une grande chose, demandant beaucoup de sacrifices, comme les jeux olympiques dans un autre registre. Certes : disons que si cela n’était pas médiatisé, et que personne ne savait que ces gens partaient à l’aventure, sans médias, sans rapport, sans vidéos, on pourrait commencer à se dire que c’est peut-être une pure passion, pure de toute envie de se montrer…
Même dans ce cas-là, sans publicité, cette passion dévorante serait un désordre, car elle ne vient d’aucune nécessité, et encore moins d’une motion divine.
Citons un vieil article de VG sur un manga qui décrit une autre passion, l’alpinisme :
« Pour Le Sommet des Dieux, c’est l’histoire vraie d’un alpiniste japonais et de son histoire passionnelle avec la montagne. Rien de religieux ni de panthéistes là-dedans, juste de la description. Et une vraie peinture que tout alpiniste approuvera : la montagne, imposante, impose aussi aux alpinistes d’observer de grandes vertus naturelles, du travail, de la rigueur, de l’effort, du sacrifice… Le manga est d’autant plus intéressant qu’il dessine les limites de la passion de l’alpinisme : comme toute passion pour une créature, elle en vient à dévorer le passionné, jusqu’à sa mort, ou la mort d’amis… Le Sommet des Dieux nous place ainsi devant la vanité de la passion montagnarde, sans la caricaturer, et en reconnaissant ce que la montagne, sans attachement maladif, peut apporter pour notre perfectionnement naturel, et comment la « contemplation » de la montagne peut nous aider à nous convertir à Dieu, face Auquel elle apparaît minuscule. »1
Il ne s’agit de lancer la pierre : le phénomène est courant chez cette génération de la trentaine, qui se cherche, qui n’a pas été enseignée, qui est perdue et cherche à oublier les désordres dans des fuites en avant interminables…
Revenons rapidement à un bon ordre, que nous choisissons de suivre, plutôt que de se laisser aller à toutes les lubies. Derrière les paillettes de l’aventure, du sacrifice, et des médias, la tristesse et la détresse sont trop manifestes.
Cette anecdote n’est que l’écume de la mer commune d’une génération perdue qui se cherche : il faut trouver Dieu pour pouvoir assumer ses devoirs, et se sentir mieux – car accomplir ses devoirs c’est faire ce qui est naturel, et faire du bien où l’on doit le faire.
Il faut retrouver le Roi Louis XX pour que cet ordre religieux et politique, que cette loi naturelle soit remise à l’honneur, et que l’on cesse d’enfumer notre jeunesse dans les fumées des nuées, dans les vapeurs révolutionnaires, qui, à première vue, semblent douces, oniriques et envoûtantes, mais qui sont amères, et vous tuent à petit feu.
Restauration intégrale !
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Antoine Michel