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La restauration : De la cacophonie démocratique à l’harmonie royale, par Paul-Raymond du Lac

La démocratie est le pire des régimes : la réflexion tant que l’expérience le prouvent. La République, même quand elle n’est pas satanique, est délétère et apporte partout les ferments du désordre, en inversant les valeurs, en détruisant les principes d’ordre pour y substituer des principes de désordre comme l’autorité souveraine du peuple, qui signifie en pratique la destruction de toute autorité divine et naturelle au profit des pouvoirs occultes qui peuvent manipuler avec une facilité déconcertante toutes les institutions démocratiques. 

Il y a encore la succession égalitaire, qui signifie en pratique la destruction des familles, de l’autorité paternelle et donc d’une société organisée ; ou encore le positivisme juridique, qui vient nier frontalement l’autorité divine et la nécessité que nos lois positives humaines respectent l’ordre naturel comme surnaturel. Il vient en plus détruire l’ordre coutumier, reflet d’une sagesse immémoriale produit par l’histoire longue, et qui s’imposait autrefois même au souverain.

Tout cela nous le savons. Mais la démocratie moderne, la République anti-traditionnelle et anti-royale fait encore pire : elle place tout le monde à la mauvaise place, faisant de la société une cacophonie terrible.

On parle souvent de « compétences », de « savoirs », qu’ils soient pratiques ou pas, d’expertise, etc. Pourtant, la société moderne est comme une machine à faire en sorte que personne ne soit jamais à sa place. La société totalitaire moderne, sous couvert de liberté et d’indépendance, enferme chaque personne dans son amour propre, empêchant les autorités naturelles, à commencer par les parents, à aider leur progéniture à se diriger vers ce pour quoi ils sont faits, et aussi l’autorité divine, empêchant toute vie spirituelle, et par là tout discernement sur sa vocation.

Tout le monde se retrouve donc, par la destruction des hiérarchies, des autorités, des conditions, sur un même pied d’égalité : tout le monde devient concurrent, et c’est terrible.

 

Autrefois la société était si bien ordonnée que les concurrents se faisaient si rares, que même deux paysans, chacun indépendant en ses terres et son propre maître, n’était pas en cela concurrents. Chacun était si différent de l’autre, que les heurts inévitables des egos étaient réduits au minimum. Sans compter que les différences entre nobles et roturiers, maîtres et domestiques, métiers divers, clercs et laïcs, parsemaient le pays réel de « tampons » entre les pairs et les égaux, réduisant les heurts. De la Fronde aux grandes rébellions nobiliaires, jusqu’aux querelles dynastiques, l’histoire montre que les divisions et les guerres se déclenchent toujours entre égaux. Plus une société est inégalitaire, moins elle suscite de frictions et de violence…

Nos temps modernes, démocratiques et égalitaires, sont des temps de guerre perpétuelle, de divisions sans fin, d’heurts d’égo sans plus aucune “rustine” coutumière ou sociale pour les adoucir – pire : ces heurts deviennent publics avec la politique et autres, voire instantanés avec les réseaux sociaux, et deviennent presque obligatoires. Tout le monde étant l’égal de tous, tout le monde veut la place de tous, et personne n’est bien là où il est…

Pire : avec l’uniformisation accélérée depuis 100 ans disons, et la généralisation des moyens de communication, de l’informatique et autre, l’égalitarisme s’est répandu même dans les consciences ; tout le monde désire les mêmes choses et aspire aux mêmes choses. C’est le début du ferment de la guerre : et comme dirait René Gérard avec le désir mimétique, la démocratie est une poudrière géante dont les ouvriers fument constamment des cigarettes à côté des explosifs…

Cette cacophonie n’est pourtant ni inéluctable ni désespérée. Il suffirait d’une véritable restauration, dans les principes, et dans les hommes pour qu’il y ait une remise en ordre. Le Roi sur le trône, principe d’ordre incarné dont le rôle est de justement remettre chacun à sa place, pourrait aider grandement, en restaurant l’autorité de tous les pères de famille, des maires, des chefs de tout genre et dans tout ordre (médecins, prêtres, professeurs, etc). Cette remise en ordre, quoique désagréable pour certains, comme il est désagréable pour un enfant boulimique de se voir priver de friandises, est une œuvre urgente et nécessaire non seulement de justice mais surtout de charité : il est en effet tellement plus agréable d’être à sa place, et l’enfant boulimique privé de friandises se sentira très vite bien mieux, et pourra enfin se voir libéré de ses mauvais désirs et tendances – mais pour l’aider il faut une autorité bienfaisante…et sévère !

Le monde moderne manifeste d’ailleurs ce mal-être généralisé, avec les dépressions sans fin, les distractions ridicules, les rêves idiots, les lubies absurdes, les superstitions risibles… Seule une remise en ordre peut adoucir ce mal-être, et surtout permettre les conditions pour guérir ces maux en remettant enfin l’autorité en haut, les vertus au centre, le bien commun en ligne de mire, et la vie de la grâce partout…

Je vais vous raconter une histoire vraie illustrant, à mon sens, combien la remise en ordre est absolument bénéfique, et combien cette remise en ordre passe par la tête et l’autorité.

Imaginez une paroisse traditionnelle, qui respecte donc la nature hiérarchique d’une paroisse, et qui respecte l’autorité.

Donc, pour transposer, nous serions déjà dans une France après la Restauration : car aucune remise en ordre n’est possible si l’autorité suprême n’est pas en place, ni incarnée, ni imposée.

Dans cette paroisse, mal dirigée par un pauvre curé qui n’était visiblement pas fait pour commander, un certain nombre de mauvaises habitudes avaient été prises. Malgré d’excellentes personnes avec de grands talents, tout fonctionnait, si ce n’est à l’envers, de façon plus que poussive.

La chorale en particulier, malgré des talents individuels certains, ne produisait que de piètres résultats. Pourquoi ? Car le chantre était sourd et vieux… Donc il chantait faux, et parfois cela déraillait méchamment. Et il n’avait aucun charisme de chef. Personne n’osait le lui dire, et le seul qui pouvait le faire, le curé, n’osait pas exercer son autorité.

Alors tout le monde souffrait, et le bien commun de la messe, avec sa dignité, en souffrait, ne pouvant offrir au Seigneur une louange vocale digne de son Nom…

Puis, un jour, le curé change, et après quelques mois, il met le chantre à la retraite, et nomme un chanteur professionnel. En l’espace de quelques semaines, tout change : chants magnifiques, orgues magnifiques, et enfin, derrière le bon chef d’orchestre, les talents de la chorale bien coordonnées par le nouveau chantre donnent des résultats inattendus. A part le chef, personne n’a changé…

Le chantre émérite lui-même est reconnaissant : au fond, il savait que cela n’allait pas et qu’il n’était plus à sa place, et il attendait simplement que l’autorité bienveillante, le papa de la paroisse, le remercie au sens propre, et arrange sa succession. Lui, soulagé, peut s’adonner à sa passion du chant, sans plus vexer le bien commun par une direction qu’il ne pouvait plus assumer mais qu’on lui imposait d’assumer.

La faiblesse de l’ancien curé de ne pas vouloir exercer son autorité montre combien souvent il est bon et nécessaire de faire acte d’autorité…mais pour pouvoir le faire il faut que l’autorité existe. Et qu’elle soit en place.

Ce n’est qu’un exemple mais qui parle bien de nos maux contemporains.

Tout dans notre société se trouve dans cette situation de tout le monde à la mauvaise place et personne à la bonne place.

Pire : la démocratie fait semblant de faire croire qu’il n’y a plus de place et que tout se vaut – ce que la réalité dément tous les jours, et ce que la société réelle contredit (il y a toujours des médecins, des professeurs, des parents et autres, mais ils sont entravés à chaque instant dans leur œuvre).

Il est ainsi impossible, sans restauration royale légitime et traditionnelle, de provoquer une nécessaire et urgente remise en ordre où chacun puisse être à sa place.

Et il vaut mieux que cette remise en ordre passe par le Roi légitime très Chrétien, qui pourra adoucir la dure justice avec la douce charité chrétienne et la bienveillance d’un père…sinon ce sera le chaos qu’apporte nécessairement la démocratie, et une remise en ordre violente et injuste, fondée sur la force et l’état de fait, à la marge sur la justice et la réalité, et de façon impitoyable et dure.

A vous de voir…


Devenez légitimiste, et servez le Roi, vite !

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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