Vraie science et fausse science, par Paul-Raymond du Lac
«La science enfle, tandis que la charité édifie. » (Corinthiens, I, 8, 2)
Saint Paul a tout dit dans cette phrase. Explicitons-là quelque peu.
La science enfle parle de cette fausse science qui se fait non pas pour se soumettre à la vérité, non pas pour mieux connaître le vrai, le juste, le beau, mais pour flatter l’orgueil humain, en se divinisant à travers cette faculté qui nous rapproche tant de Dieu, la raison, mais qui est en même temps incommensurable à la sagesse divine, et même à la sagesse angélique.
Nous sommes obligés de raisonner et d’analyser, là où les anges savent par intuition, et là où Dieu est sagesse en tant que tel, vérité en tant que tel (et le dire ne permet de comprendre cette réalité, que nous pourrons simplement goûter au ciel).
La fausse science, avec ses faux prophètes, envahissent aujourd’hui toutes les universités, et tous les médias : ils ne cherchent pas la vérité, mais leur petite jouissance intellectuelle (pour les plus nobles), qui tourne en rond, qui cherche tout sauf la vérité, qui cherche en tournant en rond, en réduisant souvent, par une spécialisation excessive, l’objet de sa recherche à quelque chose de si étroit et de si insignifiant qu’elle peut se targuer, dans ce minuscule réduit, de ne pas tromper, d’être parfaite, et de tout savoir… Ceux-là, souvent, ne cherchent même pas à sortir de leur cabinet d’étude, et ne cherchent même pas à transmettre : ils ont un orgueil supérieur, de celui qui veut croire qu’il sait tout, et qu’il est supérieur, et que le savoir ne doit pas être transmis à la plèbe… C’est encore un tour de l’orgueil : au fond, ces scientifiques tristes s’enferment car ils savent que s’ils sortaient ils n’intéresseraient personne, et ils seraient confronter à leur néant. Alors ils s’enferment dans un cénacle restreint, avec d’autres « enflés » pour se consoler les uns les autres ; et s’ils sont ignorés même par leurs pairs, car trop enflés, ils s’aveuglent encore plus.
D’autres enflés, moins savants peut-être, ou pas, cela dépend aussi des caractères, vont vouloir hypnotiser et impressionner la masse, par des discours jargonnants, par des écrits qui font intelligents : ils étalent leur savoir, sans jamais édifier ni leurs élèves, ni leurs pairs, ni le public.
Méfiez-vous de ces faux prophètes : ils enfument, ils obscurcissent, ils jargonnent, et on ne comprend rien.
Non, la vraie science est charitable, et donc elle sait qu’elle est limitée et pauvre, elle sait qu’elle doit tout à Dieu, et elle sait qu’elle n’a de raison d’être que pour être charitable, soit édifier les autres. Le vrai sage ne cherche pas à sembler parfait, ni sachant tout, il sait au contraire ses limites, et expose avec clarté ce qu’il a pu découvrir, non pas pour se faire mousser, non pas pour impressionner, mais pour faire du bien aux âmes, et pour mieux cerner la vérité (selon son ordre).
Il se soumet avant tout à la vérité, ce qui lui permet de ne pas s’enfermer ni dans l’écueil d’un réductionnisme rassurant mais insignifiant (la spécialisation) ni dans celui d’un ésotérisme gnostique ou cabalistique produit par l’oubli que la raison humaine n’est que bien faible et ne produit rien de bien bon sans les grâces divines…
La vrai science ainsi est née en chrétienté, et parmi les clercs : il fallait bien des hommes appelés par Dieu, souvent eux-mêmes bien imparfaits, et le reconnaissant, qui ont donc décidés de devenir esclave de Dieu, en abandonnant richesses, mondanités, habits propres, volonté propre, noms et honneurs, en s’enfermant entre quatre murs comme des prisonniers, et contemplant chaque jour Jésus à travers les écritures, pour pouvoir résister à l’enflure de la science, et donner une vraie science charitable, sur laquelle les lambeaux de ce qui reste de « science » moderne vit encore…
Alors vite une restauration chrétienne pour une science qui édifie et qui est charitable !
Et ne vous faites pas avoir par l’enflure, qui joue sur votre orgueil ! Que vous soyez le professeur ou l’élève.
Il n’y a pas d’idoles sur cette terre : quelque soit la valeur d’un artiste, d’un politique, d’un scientifique, d’un maître, il n’est qu’un homme vil et pêcheur comme vous et moi.
S’il est supérieur, c’est juste qu’il est inférieur et qu’il se reconnaît inférieur devant le Christ, qui se soumet volontairement à Dieu, qu’il se sacrifice, tout le reste est vain.
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Paul-Raymond du Lac