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Sermon sur la Médiation universelle de la Très Sainte Vierge

Nous avons fêté le 2 juillet la fête de la Visitation de la Sainte Vierge à Sainte Élisabeth. Ce jour-là, Notre-Dame amena Notre-Seigneur Jésus Christ qu’elle portait dans son sein à la maison de Zacharie, et là Jésus y accomplit ses premières œuvres de sanctification. Par l’intermédiaire de la parole de Marie, Il purifia Saint Jean Baptiste du péché originel, et remplit Sainte Élisabeth du don de prophétie. Cet évènement nous montre une réalité importante de l’économie de notre salut, à savoir la médiation universelle de la Très Sainte Vierge Marie. C’est ce dont je vous parlerai aujourd’hui.

La Très Sainte Vierge Marie, Médiatrice Secondaire Universelle

Un médiateur, c’est quelqu’un qui s’entremet entre deux personnes pour les unir. Entre Dieu et les hommes, il n’y a qu’un seul médiateur, Notre-Seigneur Jésus Christ. Notre-Seigneur est pour ainsi dire entre Dieu et les hommes, car Il est inférieur à Dieu en tant qu’homme, mais Il est supérieur à tous les autres hommes en raison de son union hypostatique. Par son œuvre de la Rédemption, Il unit les hommes à Dieu en satisfaisant pour leurs péchés et en leur méritant toutes les grâces d’union à Dieu et de participation à la vie Divine. Notre-Seigneur Jésus Christ seul peut faire cela, car Lui seul est à la fois Dieu et Homme, Lui seul peut accomplir l’œuvre de la Rédemption. Il est l’unique médiateur entre tous les hommes et Dieu. Jésus a dit : « Je suis la voie, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père, si ce n’est par Moi. » (Jn 14;6).

La médiation nécessaire et universelle du Christ n’exclut pas la possibilité de médiateurs secondaires. Un médiateur secondaire, c’est une personne qui est associée au médiateur principal et agit sous sa direction. De fait, pour réaliser son œuvre de la Rédemption et par là unir les hommes à Dieu, Notre-Seigneur Jésus Christ s’est associé la Très Sainte Vierge Marie comme médiatrice secondaire. St Irénée dit ceci : « Les nœuds ne peuvent être défaits sinon par le retrait des fils en sens inverse. De même l’œuvre du salut est réalisée en sens inverse de la chute ». Adam a causé la déchéance de tout le genre humain avec la collaboration d’Ève; Jésus comme un nouvel Adam s’est donc associé la Sainte Vierge comme une nouvelle Ève, pour réaliser la rédemption de tout le genre humain.

C’est ainsi que Notre-Dame est devenue avec Jésus la Médiatrice qui nous conduit à la vie éternelle.

La médiation de Marie dans l’œuvre de la Rédemption

Notre-Dame est devenue notre Médiatrice d’abord quant à l’œuvre de la Rédemption. Dieu a créé et préparé la Très Sainte Vierge Marie de telle sorte à la rendre capable d’œuvrer avec Jésus Christ à l’union de Dieu et des hommes. Il l’a préservée de la tache du péché originel, et lui a donné une plénitude de grâce qui la rapproche de la Divinité autant que c’est possible à une simple créature.

Puis le jour de l’Annonciation Dieu a sollicité et obtenu la coopération de Marie pour permettre l’Incarnation. C’est de Marie que le Christ a pris sa nature humaine, et c’est par Marie qu’Il est venu sur terre. Il aurait pu faire autrement, Il aurait pu venir sur terre directement comme un homme adulte, mais non, de fait Il est venu par la médiation de Marie. Le Christ s’est associé Notre-Dame par le lien de la maternité. Et ainsi, Marie a été unie à Jésus aussi fortement qu’Ève le fut à Adam par le lien du mariage.

Dieu a aussi sollicité la participation active et directe de la Très Vierge Marie à l’œuvre de la Rédemption en lui demandant d’offrir en sacrifice son Fils Jésus. Ce qu’elle a fait par amour pour Dieu et pour les hommes. C’est surtout en accomplissant la cérémonie de la Présentation de Jésus au temple de Jérusalem, et en étant présente debout au pied de la Croix, que Marie a manifesté visiblement l’offrande volontaire qu’elle faisait de son Fils.

Ainsi en raison de sa collaboration avec Notre-Seigneur, Notre-Dame a mérité avec Lui la Rédemption du genre humain. La différence consiste en ceci : Notre-Seigneur Jésus l’a méritée selon les lois de la plus stricte justice ; la Vierge Marie l’a méritée selon les lois de l’amitié. C’est-à-dire que, de deux amis, quand l’un accomplit toutes les volontés de l’autre, il convient grandement en retour que cet autre accomplisse en retour toutes les volontés du premier. Notre-Dame a parfaitement accompli par amour toute la volonté de Dieu quant à sa participation à l’œuvre de la Rédemption ; il convient donc grandement en retour que Dieu exauce la prière de Notre-Dame quoiqu’elle demande pour le salut des hommes.

La médiation de Marie quant à l’application des grâces aux hommes

La médiation de Marie ne s’arrête pas à l’accomplissement de l’œuvre de la Rédemption, il s’étend aussi à l’application des fruits de la Rédemption. En effet, comme Notre-Seigneur Jésus s’est associé Notre-Dame pour accomplir la Rédemption des hommes, Il se l’est associée dans la distribution de toutes les grâces méritées par le sacrifice de la Croix. Il l’a manifesté peu avant de mourir quand Il établit Marie comme Mère de tous les hommes : Il lui montra St Jean et lui dit : « Femme, voici votre Fils », et Il montra Notre-Dame à St Jean et lui dit, sans le nommer individuellement d’une quelconque façon pour bien indiquer qu’à travers St Jean Il parlait à tous les hommes : « Voici votre Mère » (Jn 19, 26-27). C’est à Marie que Jésus a confié la charge de nous donner la vie spirituelle, de nous nourrir, fortifier, éduquer spirituellement et conduire à la sainteté et à la vie éternelle.

Et ceci est bien conforme à l’ordre de réparation du péché originel : Adam a transmis le péché et ses conséquences à tous les hommes par la médiation d’Ève. En sens inverse, Notre-Seigneur donne toutes les grâces de salut à tous les hommes par la médiation de Marie.

Comment se fait concrètement cette médiation de la Très Sainte Vierge Marie ? Par voie d’intercession. Notre-Dame demande et obtient de Notre-Seigneur toutes les grâces que nous recevons. Parce que Notre-Seigneur a fait de Notre-Dame la Mère spirituelle de tous les hommes, depuis le jour de son Assomption au Ciel elle voit en Dieu tous les besoins de chacun en particulier. Elle nous connaît chacun de nous mieux que notre mère terrestre et même mieux que nous-mêmes. Forte de cette connaissance et remplie d’amour maternel pour tous les hommes, la Vierge Marie intercède pour nous tous et pour tous nos besoins. C’est pourquoi dans le Salve Regina, nous appelons Notre-Dame notre « avocate ». C’est à sa prière seule que Jésus créé et communique en nos âmes toutes les grâces que nous recevons. Il n’y a pas de grâce que Jésus donne à qui que ce soit, si ce n’est à cause de l’intercession de Marie. Il n’y a pas de grâce que Jésus refuse à la demande de Marie.

Conclusion 

Chers Fidèles, la conclusion pratique de ces considérations est bien simple, bien évidente : il est absolument nécessaire d’avoir une dévotion sincère et profonde envers la Très Vierge Marie. Ainsi le veut Notre-Seigneur Jésus Christ, le Médiateur unique et universel qui nous unit à Dieu, mais qui ne le fera que si nous passons par la médiation de la Très Sainte Vierge Marie. Il l’a signifié clairement pendant sa vie terrestre : le jour de l’Annonciation Il s’est incarné par Marie ; le jour de Noël, Il est né de Marie ; c’est dans les bras de Marie qu’Il s’est révélé aux bergers et aux Mages ; le jour de la Visitation, Il a sanctifié les âmes de St Jean-Baptiste et de Sainte Élisabeth par l’intermédiaire de Marie ; le jour des noces de Cana, Il a accompli son premier miracle à la demande de Marie ; le dernier commandement qu’Il nous a donné avant de mourir sur la Croix, c’est d’accueillir Marie comme notre Mère.

Cultivons donc une dévotion profonde et sincère envers Notre Mère du Ciel et la Médiatrice de toutes grâces. Une dévotion profonde et sincère, cela veut dire avoir et montrer extérieurement notre respect et notre amour pour Marie ; nous efforcer de l’imiter dans la pratique de toutes les vertus, spécialement d’humilité, de Foi, de conformité à la volonté de Dieu ; défendre hardiment son honneur quand il est outragé ; avoir recours à elle tous les jours, et souvent chaque jour, avec la simplicité et la confiance d’un enfant envers sa mère.

Un prêtre missionnaire

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