Ils parlent de paix pour mieux faire la guerre… la fausseté moderne, par Paul de Beaulias
« Ne m’entraînez pas avec les pécheurs et ne me perdez pas avec ceux qui commettent l’iniquité,
Qui parlent de paix avec leur prochain et qui ont la méchanceté dans leurs cœurs.
Rendez-leur selon leurs œuvres » (Psaume 27)
La Révolution française, comme l’ont dit de nombreux commentateurs, est le monde de la belle parole et des œuvres abominables. Comme on le dit souvent, il y a ceux qui croient les discours des révolutionnaires – certes pleins de bons sentiments mais qui pourtant ne se tiennent pas même logiquement parlant, le plus souvent – et ceux qui connaissent leurs œuvres, qui est l’application réelle de leur mauvais desseins…et nous avons la Terreur, le mépris, etc.
Le psaume 27 nous rappelle que tout cela n’est pas nouveau, mais n’est qu’une résurgence du vieil homme, que l’on avait longtemps oublié dans notre pays vieux chrétien.
Cette réalité est pourtant un élément fondamental de toute la réalité non chrétienne, et en particulier moderne – l’accentuant à l’extrême aujourd’hui avec l’opinion, les médias, et l’« information » constante qui vient occulter la réalité qui est derrière, et vient masquer les intentions malsaines ici et là.
Comme le dit saint Thomas d’Aquin, l’homme ne fait jamais rien qui ne soit fait sous un motif de bien : le pire vice sera fait pour un motif de bien. Prenez l’euthanasie, on le légitime en disant que c’est pour une mort digne, ou le meurtre des enfants, on le légitime au prétexte de la liberté de la mère, une liberté licencieuse et dévorante, ou parfois en disant que c’est pour le bonheur de l’enfant tué – il valait mieux qu’il ne vive pas…
Bref, l’homme pécheur se trompe souvent en prenant un mal pour un bien, ou en désordonnant les moyens et les fins, mêmes si elles sont bonnes (l’enfer est pavé de bonnes intentions comme on dit).
Seule la réalité compte pourtant. Seule la vérité compte : « la vérité vous rendra libres » comme le dit l’Évangile. Et la Vérité c’est le Christ.
Alors, dans un pays qui ne connaît pas le Christ, qui reste empêtré dans l’obscurité de toutes les erreurs, la moindre lueur blafarde, parfois inquiétante, parfois artificielle, ou les deux à la fois, attire les pauvres âmes comme des papillons sont attirés près d’une lampe, jusqu’à griller et mourir devant cette lumière artificielle, ou insuffisante.
La vérité dans l’ordre intellectuelle, le bien dans l’ordre moral, correspond à la paix dans l’ordre politique : on veut tous la paix, et tout le monde justifie son action politique par la paix, même dans l’absurdité la plus totale. Le Hamas tue pour la paix, l’Israël tue et vole de la terre pour la paix.
Les politiques parlent de paix, et font tout pour attiser les haines, pour augmenter leurs profits personnels : plus personne n’est dupe, et on sait que la « Pravda (la vérité) » ne raconte que des mensonges, on sait que les politiques ne parlent plus vrai, et sont encore moins francs.
Alors nous sommes comme David, roi, composant son psaume, confronté à ces hypocrites qui parlent de paix pour mieux faire le mal.
Dans une société païenne, par exemple au Japon, cette vérité biblique de la société déchue est matérialisée par l’hypocrisie érigée en principe – et, contre toute attente, on pourrait presque dire que c’est un moindre mal ! Pourquoi ? Car le fait que tout le monde soit hypocrite permet d’éviter tout choc frontal, et permet donc d’éviter toute explosion de violence aiguë.
Ce principe de l’hypocrisie institutionnalisée s’appelle au Japon « 本音―建前 » qui pourrait se traduire par « ce que l’on pense en son cœur, ce que l’on dit/fait pour la façade ». Le faux bien invoqué est « ne pas blesser l’autre », en d’autres mots c’est la recherche de la « paix sociale », qu’ils appellent ici « l’harmonie », en fait un respect humain excessif et absolu. Chez nous c’est le « pas de vague », qui n’est au fond qu’une résurgence du vieil homme au niveau politique, avec ses faux principes institutionnels, sortes de rustines pour éviter un mal plus grand. La réalité c’est surtout pour éviter d’être soi-même ostracisé, et le respect humain devenant l’absolu, en pratique il arrive souvent que ce principe légitime en pratique le mensonge, sous forme d’omission parfois, souvent même de façon frontale.
Ce qui est terrible dans ce principe, c’est qu’il est un principe, donc reconnu comme bon, et institutionnalisé socialement : ne pas obéir à ce principe vous ostracise automatiquement. Là on commence à toucher du doigt la sainteté du courage des missionnaires qui arrivent dans des sociétés plus ou moins dégénérées, et qui, sans perdre la charité, et la douceur, énoncent les réalités comme ils le voient à la lumière du Christ, souvent jusqu’au martyr… Car l’orgueil est vite piqué par le contraste de la vie chrétienne et de la vérité chrétienne qui accuse par leur présence même les faux semblatns des obscurités modernes et païennes.
Ne jouons donc pas le jeu du malin : nous sommes francs, nous sommes des francs, chrétiens et sujets du roi !
Alors nous sommes virils et francs, simples et humbles, disant les réalités comme elles sont, en toute simplicité, en mettant bien les pieds dans le plat !
Nous refusons les faussetés modernes, les équivoques révolutionnaires, le flou conciliaire, la mollesse libérale !
Nous tentons au mieux d’appliquer au jour le jour une fois intègre et intégral, et une fidélité intègre et intégral au Roi ! Avec fermeté, et charité, car la charité exige la fermeté, en toute douceur.
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Paul de Beaulias