Le grand ménage, par Paul de Beaulias
Il est une coutume au Japon : celle de faire un grand ménage avant la fin de l’année de toute la maison, afin de repartir sur un bon pied pour la nouvelle année.
Cette coutume est naturellement bien bonne, puisque ce grand ménage, auquel toute la maisonnée doit participer, permet de décrasser de fond en comble la maison, dont les parties qui ne sont pas habituellement ou systématiquement lavées par manque de temps.
Comme toute coutume en pays païen, on veut en tirer certains enseignements spirituels : laver sa maison de fond en comble aurait comme une efficacité spirituelle pour purifier son coeur… Où l’on voit combien le besoin de se purifier – et donc la conscience indirect du péché originel – est bien présent même sans la révélation, témoignant à son corps défendant de la vérité de la Révélation, du péché originel et de notre nature déchue (car sinon pourquoi partout et tout le temps les religions nautrelles cherchent la purification?).
Il y aussi cette sorte de formalisme, de la lettre sans l’esprit, ou encore cet amalgame du corps à l’âme, comme si une purification extérieure et matérielle – ici en l’espèce une purification des objets que l’on possède et où l’on vit, la maison – pourrait avoir une quelconque efficacité sur l’âme… Ce genre de supersitition peut même légitimer une certaine sécurité de l’esprit, dangereuse, de croire que, puisqu’on a fait le grand ménage, tout va bien, et qu’on peut repartir pour l’année suivante comme pour oublier tout ce qui s’était passé, voire pire, se salir encore, moralement s’entend, puisqu’il suffit de laver extérieurement pour régler tous les problèmes moraux…
Ceci dit, cette coutume pourrait très bien se christianiser, et cela sans difficulté : on sait que toute la liturgie chrétienne use de signes extérieurs et matériels pour signifier des réalités surnaturelles ou simplement spirituelles.
Outre qu’il est une bonne habitude de prendre soin des biens qui nous sont dévolus – ici la maison – et qu’il tout à fait utile pour la vie en famille de faire le ménage, ensemble – ce qui soude la famille -, afin d’avoir un cadre de vie meilleur et plus sain (car nous sommes une union du corps et de l’âme, et donc notre vie spirituelle nécessite une vie du corps saine).
Pour la sainteté, il nous faut ainsi une certaine salubrité – l’abus païen consistant à faire de cette salubrité le but, alors que ce n’est qu’un moyen, voire en oubliant complétement l’âme, dans un hygiénisme quasiment idéologique et la négation de l’ordre qui existe entre l’âme et le corps, et entre l’âme et la volonté du Dieu créateur et trinitaire.
En tant que catholique vivant au Japon, nous faisons ce grand ménage, en le christianisant et en le consacrant à Dieu.
Pourquoi ne pas introduire ce genre de bonne coutume dans nos terres franques ? Si elle n’existe pas déjà. Cela permettrait, aussi, de donner des occasions pour marquer une transition dans le temps de Noël, de nourrir un esprit de famille par une (petite) œuvre collective et concrète.
On pourrait imaginer développer ce genre d’activité sur d’autres plans, tout est possible.
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Paul de Beaulias