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Sermon sur la liberté d’expression

Comme je l’ai déjà évoqué, et comme Paul de Lacvivier vous l’a plus longuement énoncé, il y a eu récemment à Geidai Art Plaza une exposition blasphématoire contre Notre-Seigneur Jésus-Christ. L’un des arguments pour justifier cette exposition était la liberté d’expression, c’est-à-dire que chacun aurait le droit d’exprimer ce qu’il veut en public.

Que faut-il répondre à cet argument ? N’y a-t-il pas une vraie et une fausse liberté d’expression ? C’est ce dont je vous parlerai aujourd’hui.

La fausse liberté d’expression

La fausse liberté d’expression consiste à dire que tout le monde a le droit d’exprimer et de diffuser par la parole et par la presse tout ce qu’il veut. Concrètement cela signifie par exemple que, dans le domaine des mathématiques, j’ai le droit de dire et d’enseigner que 2+2 font 4 ou que 2+2 font 5. En géographie, j’ai le droit de dire et d’enseigner que la terre est sphérique, mais aussi qu’elle est plate. En histoire, j’ai le droit de dire et d’enseigner que les Japonais sont entièrement responsables de la guerre du Pacifique, ou pas. En morale, j’ai le droit de dire et d’enseigner que la pédophilie est une bonne chose ou que c’est un crime. J’ai le droit d’accuser et de diffamer n’importe qui sans preuves. En religion, j’ai le droit de dire et d’enseigner que Dieu n’existe pas ou qu’Il existe ; j’ai le droit de dire et d’enseigner que toutes les religions sont bonnes ou qu’elles sont toutes mauvaises ; j’ai aussi le droit de me moquer du Christ en en faisant un punching ball. Et ainsi de suite.

Bref, vous le comprenez, la fausse « liberté d’expression » signifie le droit de diffuser par la parole et la presse indistinctement ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qui est juste et ce qui est injuste, ce qui est bon et ce qui est mauvais, ce qui est beau et ce qui est laid. Que faut-il en penser ? Est-ce qu’une telle liberté existe réellement ? La réponse est : non.

Cette liberté d’expression n’existe pas

Il est évident que le droit d’exprimer et de promouvoir publiquement ce qui est vrai, bon et beau existe. Les hommes ont le devoir de s’entraider les uns les autres à devenir meilleurs. Or l’homme devient meilleur et s’ennoblit par la connaissance de la vérité, par l’amour et la pratique du bien, par l’admiration du beau. Il est évident également que le devoir des hommes à s’entraider pour devenir meilleurs exige qu’ils fassent tout ce qu’ils peuvent pour écarter ce qui les avilit. Or l’homme s’avilit quand il se trompe, commet l’injustice, se plonge dans la corruption morale et la laideur, etc.

Donc, il n’existe pas de liberté d’expression selon laquelle il y aurait un droit à diffuser ce qui est faux, mauvais et laid. Au contraire, c’est le devoir du chef d’empêcher la promotion de ce qui avilit ceux sous sa responsabilité et de favoriser ce qui les rend meilleurs. Le chef de famille pour sa famille, le chef d’entreprise pour son entreprise, le responsable d’une galerie d’art pour sa galerie, un directeur d’école pour son école, un chef d’État pour son pays. Et ainsi de suite.

La fausse liberté d’expression est une arme idéologique

La fausse liberté d’expression est une arme idéologique forgée par certaines personnes pour pouvoir diffuser sans entrave leurs idées fausses, et leur corruption morale. Car au final, cette fausse liberté d’expression ne sert qu’à cela : diffuser sans entraves le mensonge et la perversion morale. Cette liberté d’expression n’existe pas en réalité, cependant elle séduit beaucoup parce qu’elle flatte l’orgueil de l’homme. Elle donne à l’homme l’impression d’être le juge suprême de toutes choses, d’être la source de la vérité et du bien. Mais cela est évidemment faux. L’homme n’a pas fabriqué sa propre nature humaine ; il ne s’est pas donné la vie à lui-même ; il n’a pas fait l’univers et n’a pas établi les lois qui le régissent. L’homme ne fait pas la vérité et le bien. L’homme reçoit sa nature humaine telle qu’elle est ; il reçoit sa vie ; il est placé dans un univers régis par des lois qui ne dépendent pas de sa volonté. L’homme ne fait pas le vrai et le faux ; il est dans la vérité dans la mesure où il connaît les réalités qui l’entourent telles qu’elles sont. L’homme ne fait pas le bien et le mal ; il est dans le bien selon qu’il conforme sa vie aux raisons de son existence, aux lois de l’univers qui l’entoure, et surtout à la loi de Dieu qui l’a créé et à la loi du Christ qui l’a racheté.

La vraie liberté d’expression

J’ai parlé de la fausse liberté d’expression. Mais y a-t-il une vraie liberté d’expression ? Oui, bien sûr. Nous avons dit que les hommes ont le devoir de s’entraider à devenir meilleurs, c’est-à-dire à connaître la vérité, à faire le bien, à développer leurs talents divers. La liberté d’expression appartient donc à toute personne qui dit la vérité et qui
favorise ce qui est bien, afin que les autres en profitent. La liberté d’expression appartient souverainement à l’Église catholique, et cela à travers le monde entier.

Pourquoi ? Parce que l’Église catholique apporte à tous les hommes la connaissance des vérités les plus importantes sur Dieu et les raisons de leur existence ; et elle seule leur donne les moyens de devenir bons et d’atteindre le bonheur éternel. Tout gouvernement non seulement doit donner la liberté d’expression à l’Église catholique, mais
encore la favoriser autant que possible. Tout gouvernement qui prive l’Église catholique de sa liberté d’expression commet une très grande injustice envers l’Église catholique et envers ses propres régnicoles.

Conclusion

Chers amis, ne nous laissons pas tromper par la fausse notion de liberté. La liberté n’est pas la permission de faire n’importe quoi, de penser et de dire n’importe quoi. La liberté, c’est notre pouvoir de choisir. Le bon usage de notre liberté, c’est de choisir ce qui est bien. Le bon usage de notre intelligence, c’est de connaître les choses telles qu’elles sont ; se tromper, c’est une défaillance de notre intelligence. Le bon usage de notre volonté, c’est de faire le bien ; faire le mal, c’est une défaillance de notre volonté. Le bon usage de notre liberté, c’est de choisir ce qui est vrai, bon et beau ; choisir ce qui est faux, mauvais ou laid, c’est une défaillance de notre liberté.

Or où trouve-t-on le vrai, le bien et le beau qui nous permettent d’atteindre notre perfection et notre bonheur ? En Notre-Seigneur Jésus-Christ qui a dit : « Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » (Jn 8 ;12). « Prenez sur vous mon joug et recevez mes leçons : je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vous âmes » (Mt 11 ;29). « Celui qui croit en moi a la vie éternelle. » (Jn 6 ;47).

Le meilleur usage de notre liberté consiste donc à choisir Notre-Seigneur Jésus Christ comme notre Roi, à L’aimer et à Lui obéir toute notre vie. À Lui, tout honneur et toute gloire dans les siècles des siècles. Amen.

Un prêtre missionnaire au Japon

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