Vive la chevalerie ! La servitude volontaire est le seul vecteur de libération véritable, par Paul-Raymond du Lac
La formulation du titre de cet article ne manquera pas d’irriter un certain nombre de personnes, et mêmes des catholiques français de bonne volonté.
Il faut comprendre que nous sommes tous esclaves de quelque chose: du péché, d’une créature, de notre ambition, de notre carrière, de nos passions, de ce que vous voulez…
La véritable libération, comme l’enseigne l’église, c’est la servitude à Jésus-Christ, qui libère, par définition, de toutes les autres servitudes “Prends ta croix et soumets-toi à moi”.
Évidemment, la servitude volontaire ne libère que tant que l’objet de cette soumission est le véritable chef qui nous est donné, d’un point de vu naturel comme surnaturel: si vous décidez de vous soumettre à Satan, cela se terminera évidemment mal…
Seule la soumission à la vérité, au père naturel, au roi élu de Dieu, et, en définitive à Jésus-Christ, dont les autres autorités naturelles participent à la sienne, libère et permet de « voir de haut » et de ne plus être autant balloté par le monde, les mauvais conseils, les passions, les mauvaises pensées – tant que l’on reste sous l’aile protectrice de l’Esprit Saint, ce qui, dans une vie, n’est jamais acquis définitivement avant la fin.
Mgr Gaume cite le bon Burke, qui malgré sa foi hérétique (en tout cas de tradition anglicane), a eu une véritable illumination quand il écrivit ses propos sur la révolution. Voilà ce qu’il dit :
« Il y a dix-sept ans que je vis la reine de France, alors dauphine, à Versailles, et jamais vision plus céleste n’apparut sur cette terre qu’elle semblait à peine toucher. Elle était, ainsi que la blanche étoile du malin, radieuse de gloire. Oh! quelle révolution! quel cœur serait donc le mien, si le souvenir d’une si haute élévation, rapproché du spectacle de celte déplorable chute, ne me remuait profondément? Que j’étais loin d’imaginer, lorsque je la voyais réunir aux titres du rang et de la naissance ceux que donne l’enthousiasme d’un amour que le respect tenait à distance, qu’elle aurait jamais besoin de patience et de résignation! Encore moins eussé-je pensé que, de mon vivant, tant et de si effroyables catastrophes viendraient l’accabler tout à coup! Dans une nation renommée par son esprit de civilisation et ses mœurs pleines d’élégance et de galanterie, chez un peuple d’hommes d’honneur et de chevaliers, j’eusse pensé que dix mille épées seraient sorties de leurs fourreaux pour la venger, je ne dirai pas d’une insulte, mais d’un regard qui se serait levé sur elle sans respect. Mais le siècle de la chevalerie est passé. Le siècle des sophistes, des économistes et des calculateurs lui a succédé, et la gloire de la France est à jamais éteinte. Jamais, non jamais, désormais nous ne verrons cette loyauté envers les rois, cette courtoisie envers les femmes, cette obéissance ennoblie par le dévouement, et cette subordination volontaire du cœur qui, choisissant les fers qu’il voulait porter, conservait dans la servitude de son choix l’esprit d’une liberté exaltée. La source de tous les sentiments généreux cl des entreprises héroïques est tarie; elle est perdue celle délicatesse de principes, cette chasteté d’un honneur sans reproche qui redoutait la tache la plus légère comme une large blessure. Il a disparu cet honneur qui inspirait le courage en adoucissant les mœurs et qui ennoblissait tout ce qu’il touchait. Il a cesse d’exister : le siècle de la chevalerie n’est plus ! »
Évidemment, nous ne pouvons suivre l’anglais dans sa désespérante conclusion : à nous de le faire mentir en restaurant une véritable chevalerie ! Un chevalier saint et fort, bras de la justice, qui se soumet volontairement à son Roi et au Roi des rois ! Un chevalier pétri d’honneur qui ne peut pas tolérer l’atteinte à la veuve et à l’orphelin, qui ne peut tolérer l’atteinte au plus faible.
Tout cela n’est pas mort en France, loin de là, mais tout cela est endormi par les effluves de l’opium révolutionnaire ramollissant qui a fait des sujets de France des objets passifs de a Révolution.
Alors levez-vous et battez-vous !
Sous l’étendard du Roi, les fleurs de lys, et sous l’étendard du Roi des rois, la Croix.
Paul-Raymond du Lac
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !