Vive la dîme, ou l’illégitimité de l’impôt moderne
Les temps païens seront bientôt là, si nous ne voulons pas revenir rapidement aux pieds du Christ ! Pourquoi pouvons-nous l’affirmer ? Car depuis près d’un siècle, l’accoutumance à l’impôt arbitraire et injuste de l’État contemporain est devenue universelle, et même justifiée par certains catéchismes depuis la fin du XIXe siècle !
Comment pourrions-nous payer un impôt illégitime à un régime illégitime, si ce n’est par pure contrainte ? C’est la seule raison pour laquelle nous cédons : la république nous menace avec un pistolet sur la tempe — pire, sur celle des membres de nos familles ! Ici, pour tout restaurer, il faudrait être près à engager toute la maison dans un combat contre-révolutionnaire commun. À nous de refonder nos clans et tribus, avec leur esprit de famille militant, une petite armée qui n’a pas peur de se sacrifier comme société politique et petit royaume !
Il nous faudra aussi effectivement détruire toute trace d’individualisme, conséquence de la démocratie révolutionnaire, si nous voulons restaurer intégralement. Non, non, il faut tout faire pour ne rien payer, en assumant les conséquences, et selon les règles de prudence, qui ne doivent pas être de la pusillanimité !
Notre devoir moral est ainsi de resquiller à l’État républicain dès qu’on peut, et resquiller à toute structure révolutionnaire par essence, comme les grandes entreprises mondialistes, les structures fonctionnant démocratiquement, les sociétés artificielles, comme les écoles, les universités et autre lessiveuses à cerveaux.
Les temps anciens étaient bons pour l’impôt. Aujourd’hui ? Tout un chacun sacrifie plus de 50 % de ses revenus au Moloch, qui l’utilise non seulement pour vous contrôler et vous persécuter, mais surtout encore pour vous pervertir et vous amener au péché — sans compter tous les crimes d’État commis avec cet argent, soit l’avortement et le reste.
Comment cela se passait-il autrefois ?
« D’abord savez-vous ce que c’est que la dîme ? Sur cent qui s’en épouvantent, il y en a quatre-vingt-dix-neuf qui ne savent pas ce que c’est, et le centième ne le sait pas non plus. La dîme était une redevance annuelle que payaient autrefois à l’Église les braves gens qui vivaient sous sa protection dans les domaines ecclésiastiques. C’était une espèce d’impôt qui se payait en nature, et qui constatait le devoir imposé par Notre-Seigneur au peuple chrétien de subvenir aux besoins temporels de ceux qui se dévouent à ses besoins spirituels.
Dans les temps de foi, cette redevance paraissait toute naturelle. Quoi de plus simple, en effet, que la reconnaissance effective envers cette Église bienfaisante, dont les ministres abandonnent tout pour se dévouer au salut des âmes, à l’instruction et à l’éducation du peuple fidèle, à l’administration des sacrements, à la prière publique et au soin des pauvres ? Dîme veut dire dixième ; l’Église et la coutume avaient, en effet, fixé au dixième la part qui devait revenir au clergé sur les fruits et produits de la terre. »1
[…] Les droits féodaux n’étaient guère que des redevances, souvent très-peu onéreuses, ou encore certains hommages, insignifiants en eux-mêmes, qu’imposaient les seigneurs à leurs vassaux, en échange des terres dont ils leur abandonnaient les fruits ou même la propriété. Dans un temps où l’orgueil et l’envie n’avaient pas encore été surexcités parmi les ouvriers et les paysans, ces droits seigneuriaux n’avaient rien de choquant ; et il ne faut pas juger de ces anciens usages avec l’esprit de folle indépendance qui relâche et bouleverse aujourd’hui tous les liens sociaux.
Maintenant le seigneur universel, insatiable et invisible, qui s’appelle l’État, a jeté son grappin redoutable sur la France ; il lui suffit d’une loi, d’un décret portant l’étiquette de « l’utilité publique», pour prendre tout ce qui lui plaît, pour violer sans appel la propriété individuelle ; par la conscription, il prend de force nos enfants, les arrache au foyer et au bonheur domestiques, les jette brutalement ou dans la corruption des casernes, ou sous les canons de l’ennemi ; du matin au soir, du commencement jusqu’à la fin de la vie, il foule aux pieds les droits les plus sacrés de la famille et de la conscience, sans compter ceux de DIEU et de l’Église.
Et les misérables qui ont jeté, et qui maintiennent notre France dans cet esclavage osent accuser un passé qui avait contre lui des abus sans aucun doute, mais dont les institutions fondamentales étaient excellentes, protectrices de toutes les libertés vraies, essentiellement conformes à la loi de DIEU. »2
Tout est dit, et la raison de la restauration intégrale contre les institutions illégitimes qui parasitent la France sont au fond dits : Mgr de Ségur, avant même les boucheries du XXe siècle, a pressenti que cette obéissance aveugle, cette docilité lâche qui sera bientôt enseignée par certains catéchistes eux-mêmes, disant aux pauvres enfants qu’il est un devoir de respecter l’irrespectable république et ses représentants, et d’aller se battre pour elle, là où il faudrait en fait prendre les armes contre elle…
Pourquoi donc ce drame a pu se passer ? Du fait d’une mécompréhension de la situation réelle où nous sommes : l’Église sans ses Rois et ses seigneurs tentaient de régler des problèmes politiques inouïs ; des pays chrétiens, profondément chrétiens, tenus par des pouvoirs révolutionnaires, anti-chrétiens. Cela est une première dans notre histoire chrétienne, qui n’avait connu que l’inverse : des chrétiens dans des pays déjà existants, païens et persécuteurs, comme l’empire romain et beaucoup de pays avant leur conversion… Dans ce second cas, l’Église, sage et suivant Jésus-Christ, demande l’obéissance aux pouvoirs légitimes, aussi cruels et malades puissent-ils être, en tout ce qui n’est pas directement un péché ordonné — comme l’apostasie par exemple. Or, cette situation est absolument contraire à la nôtre : nous vivons certes dans des États devenus païens (la constatation est juste), mais dont les pouvoirs légitimes sont ceux qui étaient catholiques depuis 1500 ans ! Surtout en France. Disons même que ces pouvoirs catholiques légitimes étaient avant tout des pouvoirs légitimes, auparavant païens et qui se sont convertis.
En France, avec la Révolution, tout est différent : jamais le régime ne se convertira, du fait même qu’un régime ne se convertit pas ; seul des hommes, des personnes individuels se convertissent. La démocratie et la révolution suppriment ne serait-ce que la possibilité d’une conversion « du pays », car il n’y a plus d’incarnation politique qui permettrait cela. La révolution est ainsi non seulement intrinsèquement anti-catholique, mais indéfiniment anti-catholique, sans possibilité de conversion. Le pouvoir est de plus illégitime sur tous les plans : dans ses principes lucifériens, dans sa rébellion, dans son histoire, en droit, etc.
La demande d’un certain clergé, lui-même pénétré d’idées révolutionnaires, à son insu et à son corps défendant, d’être fidèle non seulement à un régime anti-catholique est scandaleux, mais aussi terriblement artificiel : on nous demande d’être fidèle non pas à des hommes, mais à « l’État », au « Régime », au « drapeau » ! Cela revient à demander d’adhérer, au fond, aux principes révolutionnaires…
Quel danger ! Quel scandale ! Et quelle destruction de l’esprit combattif !
Nous ne sommes donc pas dans un pays païen, avec ses autorités légitimes qu’il faut convertir, mais bien dans un pays très chrétien, parasité par des païens qui usurpent le pouvoir et paganisent la France à toute vitesse ! Le devoir est de les combattre de toutes nos forces et par tous les moyens légitimes. Ainsi, nous userons de tous les moyens même légaux s’il le faut ! comme dirait un ancien maître…
Paul-Raymond du Lac
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !
1 Louis-Gaston de Ségur, Vive le Roi !, 1875 (2018), DR, p. 52.
2 Ibid., p. 52.