Avec les saints de France, en avant…
… pour la reconstruction de la fille aînée de l’Église 4/4
Par Frère Clément-Marie* : les saints de notre pays sont une histoire de résistance
Nous voici donc arrivés au terme de notre beau voyage, Frère Clément-Marie *de la Famille Missionnaire de Notre-Dame en Ardèche ayant toujours alimenté de son savoir la vie des saints de France, nous lui en sommes reconnaissants. Quel bonheur d’avoir reçu autant de richesses et de pouvoir les partager !
Face à cette magnifique histoire de la France, on essaie aujourd’hui de « déconstruire » la France. On nous présente une « France multiculturelle », où toutes les cultures auraient également façonné notre pays. Dans cette optique, il serait évidemment prétentieux, et même intolérant de parler des racines chrétiennes de la France. En réalité, nous l’avons vu, c’est le christianisme qui a façonné la France. Et si la France a pu s’ouvrir et accueillir des éléments d’autres cultures qui l’ont enrichie, c’est parce qu’elle était forte de son identité chrétienne. La France multiculturelle est un mythe. Et il est à craindre que ce mythe ne soit construit sciemment pour déconstruire la France chrétienne. Les partisans de la laïcité, certains membres de loges franc-maçonnes, s’acharnent contre tout ce qui peut rappeler aujourd’hui ces racines chrétiennes de la France et ses traditions. La polémique déplorable au sujet des crèches de Noël ces deux dernières années en est un signe. Des hommes politiques de droite comme de gauche ont lamentablement cédé à la pression . Il nous faut y résister.
Il y a quelques semaines, un candidat à l’élection présidentielle affirmait : « Il n’y a pas de culture française. » Dire une chose pareille quand on prétend assumer les plus hautes fonctions de gouvernement à la tête de notre pays est une aberration. Les Français de plus en plus nombreux qui visitent nos monuments, qui fréquentent notre littérature, qui dégustent notre gastronomie, qui étudient notre histoire, les jeunes et les familles qui se rendent au Puy du Fou, savent qu’il y a une culture française, et que c’est le christianisme qui l’a unifiée, purifiée et grandie. Grâce à l’Évangile, elle a su se purifier, et accueillir ce qui pouvait la faire grandir pour le bien de l’homme.
Nous pouvons fièrement dire que ce sont les saints qui ont fait la France ! Comme ils sont nombreux, différents, et attachants ! Dans sa première rencontre avec la France, en 1980, saint Jean-Paul II disait à Notre Dame de Paris : « Voici que se présente devant mes yeux la France, Mère des saints au long de tant de générations et de siècles. Oh combien je désire qu’ils reviennent tous dans notre siècle, et dans notre génération, à la mesure de ses besoins et de ses responsabilités ! » Oui, nous désirons qu’ils reviennent ! Mais en réalité, si nous voulons des saints pour reconstruire la France, c’est à nous de le devenir !
Nous devons remarquer que cette histoire des saints de notre pays est une histoire de résistance. Résistance à l’esprit du temps, parce qu’il y a chez les saints une radicale fidélité à Dieu, fidélité à la vérité qu’est le Christ. Et par conséquent, on ne peut sacrifier aux idoles de l’époque, mais on doit résister à ce qui s’oppose à l’esprit de l’Évangile et au bien de l’homme.
En même temps qu’une histoire de résistance et inséparablement, c’est une histoire d’amour. Parce que ces saints, si différents qu’ils furent, ont été animés d’un amour passionné pour Dieu et donc d’un amour passionné pour les hommes de leur temps, et aussi pour leur pays.
Nous avons donc le devoir de continuer aujourd’hui cette merveilleuse histoire de sainteté en France. Benoît XVI parlait d’un « fleuve de lumière ». BENOÎT XVI, Audience générale, 3 décembre 2008. Ce fleuve doit couler encore aujourd’hui en France pour la reconstruction de la fille aînée de l’Église.
Les racines de la France sont chrétiennes. Nous devons le rappeler. La France doit rester chrétienne. Elle n’est pas la terre multiculturelle à laquelle on veut nous faire croire. Philippe de Villiers a publié en octobre dernier un très bon livre, dont le titre nous interroge : « Les cloches sonneront-elles encore demain ? » La réponse à cette question dépend de notre réponse à l’appel de Jésus à la sainteté. Philippe de Villiers évoque les deux puissances qui s’opposent aujourd’hui à la France chrétienne : l’Islam et la culture libérale hédoniste… Il écrit : « Entre les deux mondialismes, celui du feu sacré et celui de l’hébétude, l’issue est probable. Sauf en cas de sursaut spirituel et de retrouvailles avec le principe de notre civilisation. » (Philippe de VILLIERS, Les cloches sonneront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016, page 38). Voilà notre mission : travailler à ce sursaut spirituel, inséparablement en nous-mêmes et autour de nous.
Pour conclure : nous ne pouvons pas terminer cette présentation sans nous tourner, remplis d’espérance, vers celle qui est la patronne principale de notre pays : la Vierge Marie. Au cours des derniers siècles, elle l’a visité souvent et protégé toujours. En 1830, elle vient à la rue du Bac. Seize ans plus tard, en 1846 à la Salette. Douze ans après, en 1858 à Lourdes : « Venez à la source et vous y laver… Pénitence, pénitence, pénitence… » Treize ans plus tard, en 1871, elle apparaît à Pontmain : « Mais priez, mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher. »
Cinq ans après, la Vierge Marie apparaît à nouveau, à Pellevoisin, en 1876. Elle y demande de prier « pour l’Église et pour la France » ; elle ajoute : « Et la France ! Que n’ai-je pas fait pour elle ! Que d’avertissements, et pourtant encore elle refuse d’entendre ! » En 1947, elle revient, à l’Île Bouchard : « Dites aux petits enfants de prier pour la France car elle en a grand besoin ! » Remercions la Vierge Marie de ses avertissements maternels. Répondons à ses demandes pour que la France retrouve la fidélité à ses racines chrétiennes et à sa mission de fille aînée de l’Église. Prions et faisons prier pour notre pays. Reine de France, priez pour nous !
Propos de Frère Clément-Marie de la Famille Missionnaire de Notre-Dame
à Saint-Pierre-de-Colombiers en Ardèche
Solange Heisdorf-Strimon
NB : Puissent Vexilla Galliae, ses lectrices et lecteurs, apporter aux membres de leur famille, à leurs amis et à leur entourage ces témoignages extraordinaires concernant la vie de nos saints, heureux héritiers de l’Esprit saint. Que jamais ne s’efface en nos cœurs cette merveilleuse mémoire entretenue au fil des siècles, des décennies, des semaines et des jours !