Sermon sur la nouvelle messe et la communion dans la main
Depuis le pape Benoît XVI, certains soutiennent que la Messe Tridentine et la nouvelle messe se valent. Ils prétendent aussi que recevoir la sainte Communion sur la langue ou dans la main, c’est pareil ; et donc ils enseignent qu’on doit donner aux fidèles la liberté de choisir l’une ou l’autre façon de recevoir la Communion. Cet enseignement est faux. Aujourd’hui, je vous parlerai de la pratique de la Communion dans la main dans le passé et de nos jours.
La communion dans la main dans les premiers siècles de l’Église
Dans les premiers siècles de l’Église, la Communion était reçue habituellement dans la main. Nous savons cela grâce aux témoignages de plusieurs Pères de l’Eglise et d’écrivains ecclésiastiques. Par exemple, Saint Cyrille de Jérusalem (313–387) écrivit :
« Quand tu t’approches de la Sainte Table, ne t’avance pas les paumes des mains étendues ni les doigts disjoints, mais fais de ta main gauche un trône pour ta main droite, puisque celle-ci doit recevoir le Roi, et dans le creux de ta main reçois le corps du Christ, disant : Amen » (5e Catéchèse mystagogique, année 348).
Le rite de la communion dans la main dans les premiers siècles de l’Église n’était pas le même qu’aujourd’hui. Anciennement les fidèles devaient se laver les mains, juste avant de communier. Le communiant s’inclinait pour recevoir la sainte Eucharistie. Le prêtre déposait l’hostie dans la main droite et le fidèle la portait à la bouche sans la prendre de l’autre main. Au moins dans certaines parties de l’Église, les femmes ne pouvaient toucher l’hostie que la main recouverte d’un petit linge blanc. On faisait très attention à ce qu’aucun fragment ne tombât par terre. Saint Cyrille de Jérusalem dit explicitement :
« Prends garde d’en rien laisser tomber, car ce qui t’échapperait serait comme quelque chose de tes propres membres qui se perdrait. Dis-moi donc : si quelqu’un te donnait de la poudre d’or, ne la recueillerais-tu pas soigneusement afin que rien n’en soit perdu à ton désavantage ? Ne devrais-tu donc pas être beaucoup plus attentif à ce qu’aucune miette ne se perde de ce qui est bien plus précieux que de l’or ou du diamant ? ».
Le changement de la communion dans la main à la communion sur la langue
Le changement de la communion dans la main à la communion sur la langue s’est fait au cours du IXe siècle. Il y a plusieurs raisons à cela. La première raison, c’est de diminuer le risque de dispersion des fragments de l’hostie. La 2e raison, c’est d’exprimer davantage de respect et de vénération à l’égard de la Sainte Eucharistie. En effet, recevoir la communion sur la langue exprime de façon plus directe et plus explicite la foi en la présence réelle de Jésus-Christ dans l’hostie. La 3e raison, c’est d’affirmer davantage le rôle et la mission du prêtre. En effet, recevoir la sainte Communion sur la langue de la main du prêtre exprime de façon plus directe et plus explicite le fait que le prêtre est le Médiateur entre Dieu et les hommes, et le ministre unique de la sainte Eucharistie.
Ce changement de recevoir la communion sur la langue au lieu de recevoir dans la main a été un progrès liturgique accompli sous l’inspiration du Saint-Esprit. En effet ce changement a permis de mieux atteindre le double but de la liturgie : bien exprimer la Foi catholique, et aider les fidèles à mieux prier et à mieux recevoir les sacrements.
La révolution liturgique de Vatican II et retour à la communion dans la main
Le 29 mai 1969, la pratique de la communion dans la main a été permise de nouveau dans l’Eglise par l’Instruction Memoriale Domini du pape Paul VI. Selon la liturgie romaine réformée après le concile Vatican II, le prêtre ou même une sœur ou un laïc dépose l’hostie sur la paume de la main gauche du fidèle, qui ensuite la prend de la main droite et la porte à la bouche. Vous voyez que cette manière de faire est toute différente de ce qui était pratiqué dans les premiers siècles de l’Église.
Pourquoi le pape Paul VI a-t-il permis de nouveau la communion dans la main, et de façon plus générale, pourquoi a-t-il modifié la liturgie de la Messe ? M. Jean Guitton, grand ami et confident du pape Paul VI, révélait ceci à la radio en 1993 :
« Il y avait chez Paul VI une intention œcuménique d’effacer, ou du moins de corriger, ou du moins d’assouplir ce qu’il y a de trop catholique dans la Messe (…) et de rapprocher la Messe de la cène calviniste ».
La communion dans la main telle qu’elle se fait aujourd’hui a été introduite pour s’adapter à l’hérésie des protestants qui ne croient pas en la Présence réelle de Jésus-Christ dans la sainte Eucharistie. En effet, les protestants considèrent la sainte Eucharistie comme étant simplement du pain.
La pratique d’aujourd’hui de recevoir la communion dans la main est mauvaise
Posons maintenant cette question : pouvons-nous recevoir la sainte communion dans la main selon la liturgie réformée de Vatican II ? Puisque l’Église autorisait la communion dans la main jusqu’au IXe siècle, ne peut-on pas reprendre cette pratique aujourd’hui? La réponse est non. Il y a 2 raisons à cela.
La première raison, c’est que ce qui était bon dans l’Antiquité chrétienne mais pas nécessairement le meilleur pour aujourd’hui. Sous l’influence du Saint-Esprit, l’Église a développé sa liturgie. À travers les siècles, l’Église a exprimé de façon plus précise et plus parfaite la Foi catholique ; elle a perfectionné l’expression de son respect et de son amour envers Notre-Seigneur Jésus-Christ, tout particulièrement dans le Saint-Sacrement. Vouloir revenir à des pratiques liturgiques des premiers siècles de l’Eglise pour la simple raison qu’elles sont anciennes, revient à rejeter l’action du Saint-Esprit dans l’Église pendant les siècles passés.
La deuxième raison pour rejeter la Communion dans la main selon la liturgie réformée de Vatican II, c’est la foi et le respect dus à Notre Seigneur Jésus-Christ. La communion dans la main exprime moins la foi dans la présence réelle de Jésus-Christ dans le Saint-Sacrement et donc elle affaiblit la foi des fidèles. La communion dans la main conduit d’abord à la tiédeur et à l’indifférence et puis à la perte de la foi. D’autre part, la communion dans la main ouvre la porte aux abus et aux sacrilèges dus à la dispersion des fragments et au vol d’hosties. Les faits qui illustrent tout cela sont malheureusement nombreux.
Conclusion
Chers fidèles, ceux qui disent qu’il est égal d’assister à la nouvelle messe ou à la messe tridentine se trompent et vous trompent. Les cardinaux Ottaviani et Bacci, déjà en 1969, dénonçaient que la nouvelle façon de célébrer la Messe « s’éloigne de façon impressionnante dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la Sainte Messe. »
De même, ceux qui disent qu’il est égal de recevoir la communion sur la langue ou dans la main se trompent et vous trompent. La façon catholique de recevoir la sainte communion c’est de la recevoir sur la langue, et si on peut le faire, à genoux.
Aujourd’hui, faisons une communion fervente et je vous invite à offrir cette Communion en réparation des sacrilèges commis contre la sainte Eucharistie à l’occasion des Communions dans la main.
Un prêtre missionnaire au Japon