Nous n’avons pas le choix : nous devons être légitimiste ou ne pas être !, par Paul-Raymond du Lac
« On est traditionaliste non par goût mais car il n’y a pas d’autre moyen que de s’appuyer sur notre substance, sur notre personnalité spirituelle contenue dans notre passé. Il n’y a pas le choix. Il est nécessaire d’être traditionaliste si vous voulez simplement exister. »1
Nos amis espagnols sont plein de bonnes surprises : nous souscrivons complètement cette remarque pertinente.
Nous sommes tous inscrits dans une chaîne de générations, nés quelque part, à un certain moment, dans une certaine famille, et dans une certaine famille de familles. Dieu nous y a placé, c’est un des éléments co-naturels, si on peut dire, de notre existence terrestre.
Refuser notre extraction, refuser notre « naissance », c’est bien contre-nature. Et ainsi refuser la tradition (bien entendue s’entend) dont nous sommes tributaires est contre-nature.
Au fond, ne pas être traditionaliste – disons légitimiste dans le contexte français – c’est ne pas pouvoir vraiment être, puisqu’il s’agit de nier une partie intégrante de notre être concret, c’est refuser la « personnalité spirituelle » particulière, incarnée par la vocation des francs, qui nous a été pourtant donnée par Dieu pour ce voyage terrestre.
Au fond, le refus du légitimisme, c’est-à-dire de la tradition française et chrétienne dans son intégralité, conduit inexorablement à nier notre substance, à vouloir décider nous-mêmes de notre substrat – alors que nous ne le décidons pas, nous en héritons, et après nous pouvons soit l’assumer soit le rejeter : les révolutionnaires ne font rien d’autre en créant leur tradition abstraite, leur patrie imaginaire, et les idéologies des lendemains qui chantent ; ils décident de s’auto-nier, ce qui amène, logiquement, désolation et destruction.
Alors refuser notre tradition – et se refuser d’être légitimiste – conduit directement au wokisme et au LGBT : après tout, quelle différence entre refuser le légitimisme et approuver le wokisme ? Substantiellement, aucune. Pourquoi ?
Je commence à nier ma tradition, c’est-à-dire mon substrat spirituel donné par Dieu à travers l’histoire de ma famille, de mon village, de mon royaume, pourquoi n’irais-je pas nier ensuite, d’étape en étape, tout ce qui constitue ma nature ?
L’autorité divine, l’autorité royale, la hiérarchie, l’ordre… Et puis quand tout est détruit d’un point de vue des institutions divines et de la politique naturelle, il est logique qu’on en vient ensuite à nier le sexe, la différence bête-animal et tout ce que vous voulez…
Vous dites «je peux choisir mon Roi », alors ne vous étonnez qu’on dise « je peux choisir mon sexe »…
La généalogie est claire, c’est le même mouvement.
Inversement, vous en avez assez des wokismes et autres absurdités de genre ?
Alors il faut soigner à la racine : devenir légitimiste, accepter votre tradition, et reconnaître le Roi.
Cela suffit a minima : le Roi Très Chrétien reconnaît le vrai Dieu et son Église, donc, si vous le reconnaissez, vous reconnaissez indirectement l’ordre divin, et cela peut suffire à rendre l’ordre viable.
En un mot : devenez légitimiste ! Vous n’avez pas le choix, car c’est votre nature : vous n’avez le choix que de refuser ce que vous êtes, comme un homme peut se nier et se dire « femme ». Le révolutionnaire fait la même chose : alors qu’il est sujet du roi de France, il se dit « républicain ».
Oui, il ne s’agit pas de « devenir » légitimiste, mais bien de reconnaître que vous l’êtes, car c’est votre tradition ancrée en vous par l’histoire des rois de France, l’histoire des francs, de votre famille, ou du moins de la terre où vous avez décidé de vivre.
Alors reconnaissons le roi Louis XX !
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Paul-Raymond du Lac
1José Permatín, Qué es « lo nuevo »…Consideraciones sobre el momento español presente. Sevilla. Tip. Alvarez y Zambrano, 1937, 502p. Cita a la p. 55.
« Se es tradicionalista, no por gusto, sino porque no hay más remedio que apoyarse en nuestra sustancia, en nuestra personalidad espiritual contenida en nuestro pasado. No hay opción. Hay que ser tradicionalista si se quiere meramente ser. »