Le concept d’« Occident » au XXIe siècle, par Paul-Raymond du Lac
L’excellente analyse de Thierry Buron publié dans le journal La Légitimité de 2000, et reproduit dans nos colonnes hier, sur l’usage du concept occident par les différents protagonistes de la guerre de 1940 est éclairant : le concept change de signification en fonction des besoins de propagande du moment.
Il « sonne » bien dans les populations, et il est utilisé à outrance, mais Thierry Buron analyse bien combien ce concept « d’Occident » qu’il soit anglo-saxon ou allemand ne comporte plus rien de traditionnel, et devient foncièrement anti-chrétien, voire même, dans la bouche anglo-saxonne, est la matrice « européenne » du mondialisme qui aujourd’hui veut se réaliser dans un gouvernement mondial.
Le concept est utilisé de la même façon, par rejet, dans les pays asiatiques, comme le Japon, où, pour le coup, on utilise le concept pour rejeter tant l’homme blanc que le christianisme qu’on assimile à un particularisme culturel, cause d’ailleurs de tous les maux modernes. Tout cela est faux évidemment, mais bien pratique pour les propagandes nationalistes, ou anticoloniales, qui reprennent pourtant toute la matrice moderne, révolutionnaire et anti-chrétienne.
Nous savons qu’avant-guerre le concept d’Occident résonnait au cœur de nombreux français honnêtes aimant leur pays, mais le mot a été dévoyé, et il est aujourd’hui à peu près inexistant.
Et je dirais : tant mieux ! Car le concept d’Occident fut utilisé in fine contre la tradition catholique et la Chrétienté.
Alors évacuons-le, et préférons sans ambages la « Chrétienté », seul concept véritablement important, seule réalité historique qui peut servir de modèle, et qui a vocation à s’étendre à toute la planète : c’est le seul « mondialisme » souhaitable, viable, et voulu par la Créateur, à n’en pas douter. Tous uni dans la Foi catholique, avec des chefs catholiques, dans le corps mystique du Christ, avec le Pape et les princes de l’Église permettant d’adoucir les relations humaines, forcément conflictuelles de temps à autres du fait de notre nature déchue même rachetée par la grâce.
La Chrétienté, comme concept, permet d’insister sur l’universalité catholique, qui n’est pas l’hérésie protestante (et donc pas le christianisme comme aiment amalgamer les divers païens et anti-occidentaux dans le monde), puisque l’apogée de la chrétienté finit justement avec la déchirure protestante ; il permet de rappeler qu’avec l’universalisme de la Foi, de la Vérité venant de l’unique Dieu créateur et trinitaire, la diversité « féodale » des nations, peuples, et communautés politiques ne fut jamais aussi importante qu’en chrétienté justement. Cela désactive toute de suite les « wokismes », « racismes » et autres attitudes modernistes qu’ont fait naître la morgue et l’arrogance des révolutionnaires du XXe siècle fonçant dans l’hubris, l’impérialisme et autres joyeusetés contre-nature qui ont fait souffert tant de gens, tout en portant un coup à l’Église catholique et à ce qui restait de chrétienté en la parasitant.
Parlons ainsi de la chrétienté, et allons aux pieds de notre Roi Louis XX, un des princes éminents de cette chrétienté qui a vocation non seulement à être restaurée mais à se répandre sur toute la terre – et peut-être pas sous la direction, ou plutôt l’exemple, de « l’Occident » vue sa déliquescence actuelle.
Paul-Raymond du Lac
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !