L’Espagne en tentation républicaine
Il exhale une odeur de roussi du royaume d’Espagne : des manifestations anti-monarchistes ont eu lieu à Madrid ces dernières semaines. Rassemblant plusieurs milliers de participants, elles rappellent à la fois que ces menées sont ultra-minoritaires, mais que ce ne sont que quelques milliers d’excités qui ont terrorisé Paris sous la révolution.
Ladite odeur de roussi est bien sûr consciencieusement relayée par les médias de masse qui soufflent sur les braises de la manipulation, pour étendre la dynamique du printemps arabe aux vieux régimes européens : les monarchies bien sûr, mais aussi la Vème république française qui doit entendre les balles siffler près de son bonnet phrygien.
La situation espagnole est grave : le pays accuse 25% de chômage et quelques faits divers embarrassants pour la famille royale attisent le feu d’une révolte.
On se souvient de la chute du régime de Franco et de l’arrivée au pouvoir du populaire Juan Carlos.
Mais depuis 1975, nous dit-on, l’eau a coulé sous les ponts. Le peuple espagnol serait plus « Juancarliste » que Royaliste et encore, du Juan Carlos des débuts, de celui dont la légitimité n’a jamais été contestée, pas de celui d’aujourd’hui, dont la réputation est régulièrement salie par les honteuses manœuvres subversives menées par les médias de la manipulation.
Alors si les espagnols laissent leur glorieux sang chaud à sa juste place et réfléchissent sérieusement à la question institutionnelle, ils verront la valeur d’un souverain au-delà des partis, dont la voix forte et la prestance pèsent depuis 37 ans dans l’équilibre politique et social de l’Espagne.
Si, ô malheur, l’ivresse de la révolte emporte les Bourbon d’Espagne, alors la IIIème république sera instaurée pour le pire et pour le pire.
Laissons en clôture la parole à l’ancien premier ministre espagnol, le socialiste José Luis Zapatero :
« Entre la Vème république française et la monarchie espagnole, je préfère la monarchie espagnole. »
Julien Ferréol