Les politiciens sont fous ! La conclusion d’une fillette de 6 ans, Pauline Blanche
Certains connaissent peut-être les coutumes électorales japonaises, à la fois très codifiées et tout à fait récentes : en matière d’élections comme en matières de mariage ou de mesure covidienne, certaines coutumes ancestrales ont été un jour inventées et introduites, subitement, et paraissent avoir été là de tout temps… La tradition ancestrale est parfois bien récente…
Passons.
Quel que soit l’élection, les candidats, patrons de leur clientèle, doivent passer obligatoirement par une sorte de rite de passage public où ils se mettent à la disposition du public comme une fille publique ou un paquet de lessive : en pratique, pendant deux semaines avant le jour de l’élection – où on vote en fonction de ce que nous a dit notre secte, notre patron ou l’opinion – les candidats parcourent la ville dans des camionnettes munis de hauts-parleurs en répétant à fond les ballons leur nom et leur partie. Pas de contenu de programme, juste leur nom et leur parti en règle général.
Puis ils font la même chose devant les gares aux heures de pointes.
J’en ai même vu un qui ramassait des papiers par terre, comme s’il participait à la vie commune de la municipalité – mais il fallait être vue, comme les œuvres « sociales » des entreprises…
Oui, j’oubliais, l’élection en question était municipale et le jour de l’élection, c’était le dimanche de Noël.
Bref, ces deux semaines sont pénibles, car il est difficile de rester au calme. J’ai beau être étranger, avec quarante candidats qui mettent un prospectus dans votre boîte aux lettres – je ne peux pas voter évidemment – on ne peut feindre d’ignorer le théâtre.
Mais on n’ignore tant que faire se peut.
Et un jour, ma fille, entendant une énième fois un énième candidat passer devant la maison les hauts-parleurs au maximum me demande :
« Qui sont-ils ? »
« Des candidats. »
« Ils sont bruyants »
« Oui, ils sont bruyants »
« Ils font ça pour se faire remarquer ? »
« Oui »
« Mais, ils sont fous ! », conclut-elle avec indignation.
Et je réponds, « Oui, ils sont fous ».
Je lui expliquerai plus tard que cela s’appelle la démocratie, mais elle a déjà compris en fait.
Un enfant de 6 ans comprend mieux que de nombreux adultes… Cela fait réfléchir sur le niveau de notre époque.
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Pauline Blanche