Préparons nous au pire, dans la joie !, par Rémi Martin
La situation dans le monde et en France arrive à un degré de pourrissement sans précédent.
Retour de la guerre conventionnelle en Europe même, meurtres violents tous les jours en France, gouvernement de plus en plus totalitaire dans une apathie quasi-générale, des clercs de haut-rang travaillant activement à la destruction de ce dont pourtant ils ont la garde, expansion de la barbarie non seulement dans la rue, mais dans les écoles, les entreprises et les institutions…
Bref, soyons réalistes, la situation est critique, et elle ne peut pas s’améliorer à vue humaine : les causes portent toujours leurs conséquences ; que demain tous les français se réveillent et deviennent pieux catholiques de la tradition ne changerait pas les conséquences naturelles que nous essuyons, et dont il faudra dans tous les cas payer les pots cassés.
Ne croyons pas aux lendemains qui chantent, et n’ayons pas d’illusions, regardons froidement la situation, c’est cela être humain, et ne devenons des bêtes esclaves de nos passions.
« Le vrai, c’est qui est,. Le faux, c’est qui n’est pas.
On peut bien ne pas entendre ce qui est (ignorance) ; mais jamais on ne peut entendre ce qui n’est pas.
On croit quelquefois l’entendre, et c’est qui fait l’erreur ; mais, en effet, on ne l’entend pas, puisqu’elle n’est pas. »1
Regardons la réalité telle qu’elle est, aussi désagréable soit-elle !
Et apprenons à nous préparer en fonction de cette réalité, prudemment et raisonnablement.
Je vous dirais tout de suite le conseil suivant : mieux vaut se préparer au pire, car, ainsi, si le pire ne se passe pas, nous sommes contents, et les préparations faites nous permettre de nous parfaire d’autant plus vite, et si le pire arrive, nous serons prêts.
Il y a urgence, alors sachons utiliser à bon escient cette urgence réelle, sans se faire emporter par les passions de craintes ou d’impatience. Laissons de côté nos illusions provenant de nos passions :
« Le plus grand dérèglement de l’esprit, c’est de croire les choses, parce qu’on veut qu’elles soient, et non parce qu’on a vu qu’elles sont en effet.
C’est la faute où nos passions nous font tomber. Nous sommes portés à croire ce que nous désirons et ce que nous espérons, soit qu’il soit vrai, soit qu’il ne le soit pas.
Quand nous craignons quelque chose, souvent, nous ne voulons pas croire qu’elle nous arrive ; et souvent aussi , par faiblesse , nous croyons trop facilement qu’elle arrivera.
Celui qui est en colère en croit toujours les causes justes , sans même vouloir les examiner;
et par là il est hors d’état de porter un jugement droit.
Cette séduction des passions s’étend bien loin dans la vie, tant à cause que les objets qui se présentent sans cesse nous en causent toujours quelques-unes, qu’à cause que notre humeur même nous attache naturellement à certaines passions particulières, que nous trouverions partout dans notre conduite , si nous savions nous observer.
Et comme nous voulons toujours plier la raison à nos désirs, nous appelons raison ce qui est conforme à notre humeur naturelle, c’est-à-dire à une passion secrète qui se fait d’autant moins sentir, qu’elle fait comme le fonds de notre nature.
C’est pour cela que nous avons dit que le plus grand mal des passions, c’est qu’elles nous empêchent
de bien raisonner, et par conséquent de bien juger, parce que le bon jugement est l’effet du bon raisonnement. »2
Et n’ayons pas peur, c’est au contraire exaltant !
Finis les temps de lente démolition perverse, le choc approche, le combat est là, nous nous battons pour notre survie, tout est simple en fait, car la réalité devient massive et évidente, il ne s’agit plus que de combattre le bon combat et de la bonne façon.
Alors restons royaux !
Servons le Roi !
Imitons Jésus-Christ !
Aimons son Lieutenant, le Roi Très Chrétien, et soyons fidèles !
Dans l’amour de Dieu.
Sainte année 2023 dans le combat.
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France,
Rémi Martin
1Bossuet, Œuvres Complètes, 1879, T.IX, p.34
2Ibid, p.33.