La tranquillité d’esprit, par Antoine Michel
La tranquillité d’esprit est un bien précieux qu’il nous est bien difficile d’acquérir et de conserver dans ces temps troublés et révolutionnaires.
Malgré l’aisance matérielle (encore) présente – mais pour combien de temps ? – et certains dangers, comme la famine ou la disette et la maladie, éloignés depuis longtemps de notre univers mental – et ramené sur le devant de la scène de façon artificielle dans une politique de terreur prémédité – nous sommes tous plus ou moins inquiets.
Nous pouvons ne pas avoir de travail, ou si nous avons un, avoir l’impression que nous allons le perdre à tout moment. Nous pouvons être étudiant, sans perspective enchantante pour l’avenir : si les états de vie disponible ne sont pas bouchés, souvent, ils font loin, loin de rêver, et posent souvent la question de la possibilité de rester vertueux et intransigeant si on les adopte…
Certains n’ont rien, ni propriétaire de leur maison ni de leur voiture, et sont dans l’angoisse permanente que produit la sensation de n’avoir plus de « chez-soi », d’autant plus si une famille est concernée.
Ceux qui possèdent sont assiégés et agressés par un état jacobin de plus en plus communiste : on nous fait bien sentir qu’on ne possède pas vraiment les biens dont nous jouissons, qu’ils seront piqués à la moindre occasion…
Tout cela, évidemment, n’aide pas à trouver la tranquillité d’esprit, qui nécessite, pour être cultivé, un minimum de « stabilité ». Un lieu où l’on se sent chez-soi, à l’abri, entouré, sans être sujet sans arrêts aux pressions extérieures. Pour pouvoir se poser, contempler et ne pas agir sous le coup de la pression et de la peur.
Alors que faire ?
Être réaliste.
Il faut savoir qu’il est important de tenter de pouvoir un minimum vital, une base matérielle stable qui nous rend plus indépendant du monde ambiant, et qui nous donne une force de « négociation » avec le monde : le méchant, ou le pourri, réfléchit deux pour vous attaquer s’il voit qu’il doit prendre une citadelle pour se faire.
Ceux qui ont déjà cette base ou qui peuvent se la constituer, qu’ils l’utilisent à bon escient, comme un outil donné par Dieu pour sa gloire, et pour le bien d’une lignée – car nous sommes issus d’une lignée, nous ne sommes pas des indivi(du)s.
Notre époque, dans un certain sens, est un cadeau de Dieu : nous sommes comme amenés par la force des situations à se détacher des biens de ce monde, et de s’attacher aux biens célestes, et ainsi de ne pas s’approprier les biens terrestres, mais de les laisser à Dieu, en usant pour sa gloire.
Autrefois, dans une société constituée, les lignées aidaient à se rappeler de ce fait : les familles possédaient, on usait des biens pour l’honneur du nom, lié aux œuvres bonnes faites par les familles dans leur état respectifs – chevalier, paysan, magistrats, artisans, négociants, etc. Le risque était de tomber dans l’orgueil clanique, donc de s’approprier en propre l’honneur d’une famille, d’une maison.
Aujourd’hui, c’est la menace permanente sur la possession de tout bien qui nous aide à faire ce détachement. Le risque est de tomber dans le désespoir et la misère, ce qui est somme toute moins terrible que l’orgueil du nom, puisque le bon Dieu nous aime et la misère, par définition, est l’objet privilégié de sa Miséricorde.
Nous sommes ainsi appelés à vivre en Dieu et pour Dieu, malgré les difficultés matérielles.
Comment faire alors pour s’assurer la tranquillité d’esprit.
La confiance dans la Providence, comme nous le rappelle Notre Seigneur dans l’évangile du quatorzième dimanche après la Pentecôte – une page magnifique.
Et s’accrocher à notre vie intérieure : un jardin divin et intime dont personne ne peut nous déposséder.
Et pour ce faire ? Adopter comme les moines une règle de prière et de contemplation, à laquelle s’accrocher coûte que coûte.
Et le reste suivra !
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Antoine Michel