Cinéma. Bac Nord.
Ce film a le mérite d’être fidèle à la réalité, et se fonde d’ailleurs sur une histoire tristement vraie. Les milieux de la sécurité et les connaisseurs s’accordent sur la qualité informative de ce film, qui, aujourd’hui, est en deçà de la réalité…
Il faut ainsi le voir, mais je vous préviens, ce film est atroce. La réalité républicaine et la réalité du terrain sont littéralement atroces. La douce France n’est quasiment plus qu’un lointain souvenir, nous avons à la place la guerre des gangs et la société tribale des cités. Avec une violence indicible : le plus impressionnant est de constater que tout n’explose pas encore malgré ce substrat de violence généralisée et de nouvel ordre tribal – que les policiers eux-mêmes doivent accepter en partie pour pouvoir jouer dans cette nouvelle donne… Avec en particulier une certaine intériorisation de la violence et de pratiques tribales.
On ne peut aussi qu’être atterré devant la solitude extrême des quelques policiers de la base tentant de faire leur travail, sans rien, et contre la hiérarchie politique qui ne cherche que le « pas de vague » et des chiffres, même stupide ; sans compter l’affreux tonneaux des danaïdes d’une criminalité sans bornes.
Le protagoniste principal, le vieux flic, vrai flic qui veut protéger les gens des cités contre les néo-barbares, parvient à réaliser quelques coups d’éclat, souvent contre l’esprit du « pas de vague » et en évitant sciemment certaines « procédures » absurdes qui empêchent de travailler ; ainsi par exemple, au lieu de signaler un scooter volé, il l’utilise pour rentrer dans la cité et capturer un dealer, en prenant de gros risques.
Ce qui est rassurant, disons, c’est que cela tienne malgré le travail de sape systématique de la République. On ne peut que constater certains restes de ferments chrétiens chez ces hommes de la base qui, contre tout, contre leur intérêt, continuent de remplir une vocation – s’il en reste encore. Il est invraisemblable que ces policiers ne profitent pas encore de leur position pour favoriser les trafics de drogue et autre et prendre une part du gâteau, tout en supprimant les risques personnels.
On constate qu’il serait facile de rétablir l’ordre si volonté politique il y avait : il est impressionnant de constater que malgré la volonté de tout désordonner de la République, un certain ordre se maintient quand même ; la nature humaine est résiliente, et le fond chrétien, en voie de disparition, donne encore quelques fruits.
Disons-le néanmoins, le film est affreux : dans la seconde partie, on s’attend bien que quelque chose va tomber sur ces pauvres flics, héros hier (avec la bénédiction des politiques pour faire « genre » sur un coup d’éclat sans lendemain), et coupables d’avoir fait confiance à leur officier dont la lâcheté les a obligés à prendre des risques non seulement inconsidérés mais qui les fera poursuivre plus tard par la police des polices – pour des raisons politiques.
On se serait attendu à des représailles de la part des gangs sur les proches des flics par exemple – ce qui commence à se produire apparemment sur le terrain : les criminels aujourd’hui identifient les policiers, leur famille et les menacent. Cela aurait été encore acceptable : on reste dans la guerre tribale.
Non, la situation est atroce, car les flics sont massacrés par la République pour avoir fait leur travail.
L’espoir est là néanmoins : car les gens de bonne volonté ne peuvent convaincu que d’une chose ; que la République et le monde contemporain détruit tout ce qu’il touche.
Il ne reste plus qu’à leur rappeler notre bon roi !
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Antoine Michel
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