L’émigration des jeunes diplômés
Environ 2 millions de Français sont expatriés en 2015, soit quasiment 3 % de la population française, et ce chiffre est en constante augmentation depuis quelques années.
Derrière ces chiffres se cache une réelle fuite des cerveaux puisque près de 50 % des expatriés français sont cadres (contre seulement 20 % sur le territoire national) et plus de 70 % sont âgés de moins de 30 ans.
Ces chiffres démontrent que les premiers à quitter la terre de nos ancêtres sont les jeunes diplômés, auxquels les entreprises françaises ne font pas confiance à des postes clés, ou que les banques n’osent pas aider pour des créations d’entreprises. Les firmes et banques françaises ont-elles raison de douter de la capacité de nos jeunes à manager et innover ?
Rien est moins sûr sachant que les principaux pays d’accueil de nos chers compatriotes sont la suisse, l’Angleterre et les États-Unis, 3 pays dont les richesses et les capacités de production de richesses ne sont plus à démontrer.
Les compétences de nos jeunes frenchies dans ces pays sont beaucoup plus valorisées qu’en France, et les personnes ayant des notions de langues étrangères sont les premières à partir.
La mère patrie s’appauvrie donc en matière grise, ainsi qu’en capacité linguistique, le niveau des Français en langues étrangères étant légendairement faible. Chaque Français ayant des notions linguistiques est une excellente ressource, le problème est que la plupart acquièrent des notions en langues étrangères pour partir.
Il faut malgré tout éviter la critique facile de la France (France bashing pour les anglophones).
Les pays cités plus haut ont l’avantage d’avoir un marché du travail beaucoup plus libéral et des législations sociales beaucoup plus souples, ceci a pour avantage d’inciter les entreprises à prendre des risques sur des jeunes talents puisqu’en cas d’échec il sera très facile de s’en séparer.
Un point cependant ne prête pas à débat : c’est le manque de reconnaissance des chercheurs en France. Les doctorants ne voient pas suffisamment leurs travaux de recherche exploités par les firmes françaises, qu’elles soient publiques ou privées, et doivent souvent s’exporter afin d’être reconnus à leur juste valeur.
C’est une question de vision et culture économique. Il reste à savoir si la France doit évoluer vers ces modèles afin de garder ses têtes pensantes ou si elle doit maintenir le cap en attendant la fin de cycle de cet ultralibéralisme !?
Julien Sanchez