« Nous ne sommes pas des militants, mais des missionnaires » : entretien avec SOS Calvaires
Depuis quelques mois, voire quelques années, une magnifique association nommée SOS Calvaires fait régulièrement parler d’elle pour ses actes de foi et de restauration très concrets. Petite association locale à ses débuts, l’œuvre connaît un succès croissant et, petit à petit, conquiert toutes les provinces de France. À l’Ascension dernière, ses membres érigeaient même un khatchkar dans le village arménien de Rosnavar, en hommage et en soutien à nos frères chrétiens d’Arménie, actuellement en guerre contre l’Azerbaïjan dans le Haut-Karabagh.
La secrétaire et porte-parole de l’association, Louise Pouchol, a accepté de répondre à nos questions :
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un calvaire ? À quoi servent ces monuments ? Pourquoi est-il si important de les préserver ?
Les calvaires sont ces monuments que l’on trouve bien souvent dans nos campagnes à la croisée des chemins et qui sont là pour nous rappeler la Passion du Christ sur le premier calvaire, le Golgotha. Il est important de préserver ce patrimoine car en nous rappelant la Passion, ces calvaires nous rappellent l’histoire de notre salut. C’est par la mort du Christ sur la croix et par sa Résurrection que nous sommes sauvés. Chaque calvaire nous rappelle donc la Victoire du Christ, chaque calvaire est donc un signe d’Espérance et un appel à la conversion personnelle ! Bon nombre de ces calvaires ont été érigés à l’occasion de missions, c’est à dire de grandes prédications dans les paroisses ; s’ils sont un signe d’Espérance, ces calvaires sont aussi un appel à la conversion de nous-même et du monde.
Quand et comment votre association est-elle née ? Dans quelle optique a-t-elle été créée ?
C’est forts de ces convictions que des anciens de la commune du Lion d’Angers, en Anjou, ont créé l’association des « Amis des chapelles et calvaires » en 1987 qui, après être passée entre les mains de jeunes catholiques, change de nom pour désormais s’appeler SOS Calvaires. L’Anjou est une région très riche en calvaires en bois, lesquels sont pour certain en très mauvais état. Ainsi, l’association est née et a perduré grâce à des chrétiens qui ne voulaient plus que ce que l’on appelle le « petit patrimoine religieux » tombe en ruine.
Beaucoup de militants et d’associations pour la défense du patrimoine chrétien refusent d’assumer la dimension religieuse de leur combat. Au contraire, vous revendiquez vos actions comme autant d’actes de foi. En quoi est-ce important ?
C’est la Foi qui donne tout son sens à notre action. C’est ce qui fait de nous, non pas des militants, mais des missionnaires. Ce qui donne sa valeur à nos croix, c’est la prière des chrétiens qu’elles rassemblent.
Vous déplacez-vous partout en France ?
Nous ne nous déplaçons pas à proprement parler, mais nous nous étendons progressivement sur le territoire français au rythme des bonnes volontés qui nous rejoignent. Quiconque adhère à nos valeurs est bienvenu dans nos équipes !
En quoi consiste concrètement votre travail ?
Notre mission est de soutenir humainement, techniquement, administrativement et financièrement tous les projets de restauration de calvaires. Nous agissons notamment grâce aux plus de 35 antennes que nous avons en France, qui sont autant d’équipes mobilisables pour les différents chantiers. Notre travail consiste également à inventorier les calvaires via notre application web qui permet de les géolocaliser.
À qui appartiennent les calvaires ? Qui peut faire appel à vos services ? Comment peut-on vous contacter ?
S’ils ne sont pas sur des terrains privés, la plupart de ces calvaires sont du domaine public. Tout le monde peut faire appel à nos services, aussi bien les communes que les particuliers. Nous répondons plus facilement aux demandes lorsque nous avons une équipe à proximité. Pour nous contacter, il suffit de nous écrire via notre site internet.
Depuis 1905, est-il encore possible d’ériger de nouveaux calvaires ? De refonder un calvaire qui existait autrefois ?
Il est toujours possible d’ériger de nouveaux calvaires, si c’est sur un terrain privé. Il faut cependant s’assurer d’être en terrain constructible. Lorsqu’il s’agit d’un terrain public, c’est sans doute plus difficile. En revanche, si le calvaire a existé jadis, c’est un argument de plus en notre sens.
Pourriez-vous nous parler du calvaire du général Bonchamps, que vous restaurez en ce moment ?
Le calvaire dit « de Bonchamps » a été érigé pour la première fois entre 1840 et 1858 par le comte et la comtesse Arthur de Bouillé, gendre et fille de Charles de Bonchamps, l’un des plus grands chefs vendéens. Il est placé sur la commune de Juvardeil en Maine-et-Loire en souvenir de sa naissance en 1760, dans ce village, au manoir du Crucifix. La croix, autrefois en pierre a été remplacée par une croix en fonte, c’est celle-ci que nous restaurons[1]. Si ce calvaire a une importance particulière à nos yeux, c’est qu’en plus de nous rappeler que le Christ est mort sur la croix pour le salut du monde et le nôtre en particulier, il nous raconte également un bout d’histoire de France que l’on veut connaître et transmettre.
Comment nos lecteurs peuvent-ils vous aider ?
Toute aide est la bienvenue. Vous l’aurez compris, pour fonctionner, notre association a besoin de personnes qui donnent du temps sur le terrain pour restaurer les calvaires, mais tout cela a un coup donc nous sommes toujours à la recherche de nouveaux donateurs. De plus, comme toute association chrétienne, nous avons besoin d’être soutenus par la prière pour ne jamais oublier que nous travaillons à la plus grande gloire de Dieu. Vous l’aurez compris, chacun à sa manière peut participer à cette œuvre.
Entretien mené par F. V.
PS : Lundi prochain, sera publié notre entretien avec « les Consolatrices », la branche féminine de SOS Calvaires.
[1] Ndlr. Pour connaître l’histoire de ce calvaire plus en détails, ou participer financièrement à sa restauration, c’est ici. Voir aussi : la vidéo du projet.