Louis XX rappelle à la France que la royauté peut lui redonner sa place !
Il y a 300 ans – le 1er septembre 1715- mourait Louis XIV. Le Prince Louis de Bourbon, plus connu sous le nom de Louis XX, descendant direct du célèbre roi, a marqué cet anniversaire d’un très émouvant discours prononcé le 23 novembre, dix jours après les attentats qu’il a qualifiés « d’actes d’une barbarie infinie… Ces massacres sauvages ont été commis par des assassins et des barbares sans foi ni loi ».
Profitant de l’exposition dédiée à son ancêtre, à Versailles, il a rappelé qui il était :
Comme héritier des rois, comme héritier d’une tradition, ayant élevé au rang des principes intangibles de la politique, l’État de droit garanti par les lois fondamentales, je ne peux que ressentir au plus profond de moi la tragédie que représentent de tels actes perpétrés sur notre sol, perpétrés contre la France et les Français.
Évoquer cette tragédie en cette journée, où nous tenions à honorer le roi Louis XIV, apparaît alors comme un vrai symbole, tant elle en est l’antithèse. En effet, qu’a voulu le roi, si ce n’est tendre vers le meilleur régime ? Le moins mauvais, en tout cas, sachant ce que sont les individus. Gouvernement d’équilibre entre Dieu et les hommes. Entre les égoïsmes de chacun et le bien commun pour tous. Entre tradition et progrès.
Un tel discours pourrait paraître hors de propos dans notre république, pourtant ce jeune prince a décrit ce que fut et ce que pourrait être le pouvoir royal tel que son ancêtre l’envisagea.
Pouvoir d’équilibre et de maîtrise du monde naturel comme des hommes ; du monde spirituel comme des institutions. Pouvoir pour ordonner la société comme un jardin à la française, c’est-à-dire lui donner du sens, mais aussi pour permettre aux Lettres et aux Arts d’acquérir leur plein épanouissement.
Et de poser la question d’une brûlante actualité :
La France tient-elle toujours sa place ? Au fond d’elle-même, peut-elle toujours dire qu’elle est un modèle à donner aux autres nations quand elle renie la vie, quand elle ne sait plus éduquer ses enfants, quand elle abandonne ses vieillards, quand elle baisse la garde alors que depuis près de 15 ans la menace était visible, quand elle oublie l’essentiel de son histoire et méprise la réalité au profit de l’idéologie ? Pour pouvoir être un modèle auquel le monde peut et veut adhérer, encore faut-il être exemplaire.
La France vient de montrer qu’elle était capable de l’être dans le malheur et lorsqu’elle est attaquée, en retrouvant une certaine union ainsi que réalisme et lucidité. Elle doit continuer à le montrer à l’avenir. Reprendre sa place de veilleur et de sentinelle dont la vocation est de protéger et de promouvoir ses idéaux puisés aux sources chrétiennes et ses valeurs nées de l’héritage gréco-romain et polies par quinze siècles d’histoire. […] C’est cette France que le monde attend et espère surtout quand les barbares sont à ses portes, prêts à répandre la mort, le désespoir, la ruine et la désolation.
La dynastie capétienne depuis les premiers temps, a toujours accompagné la France dans ses moments de gloires. Chaque fois, elle a apporté son message d’espoir. Incarnée dans une famille, elle sait, plus que tout autre, qu’il y a toujours une génération pour prendre la relève. Louis XIV laissant la France aux mains d’un enfant de 5 ans le savait. Son héritier incarnait la jeunesse du monde. La jeunesse de la France sans cesse renouvelée, celle qui porte notre avenir.
Nous aimerions que nos hommes politiques puissent ainsi exprimer leur fidélité à la France. Peut-être qu’un jour béni, Louis-Alphonse entouré de sa très jolie épouse, de sa fille et de ses deux adorables jumeaux, sera-t-il appelé à refonder le Royaume de France…
Floris de Bonneville
Source : Boulevard Voltaire
Ndlr : Article initialement publié le 07 décembre 2015
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