Dieu et la république, quelle laïcité pour demain ?
À l’instar de l’affaire de la crèche « Baby-Loup », les instances judiciaires françaises sont aujourd’hui en face de conflits de nature « confessionnelle », de nature religieuse.
Les magistrats chargés de trancher ces questions doivent juger selon la loi, mais leurs décisions sont interprétées de près par les observateurs politiques. En effet, si les lois françaises en matière de religion existent, elles sont aujourd’hui appelées, des vœux d’une majorité de la classe politique, à être révisées.
Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a souhaité « préciser » par la loi la façon de penser de la république au sujet des religions, suite à l’arrêté de la Cour de cassation dans l’affaire Baby-Loup.
Si la sacro-sainte loi de 1905 ne sera sans doute pas abrogée, la volonté de Nicolas Sarkozy de « toiletter » la laïcité à la française devrait être exaucée, d’une certaine manière, par la république socialiste.
Dans quel sens ?
Cette question est cruciale : nous sortons depuis quelques décennies d’une France principalement catholique, où Marianne s’ingéniait depuis 1789 à détruire l’Église par tous les moyens. Aujourd’hui, de très nombreuses religions sont apparues sur le sol français, sur un sol déchristianisé. L’athéisme et l’indifférentialisme du français moyen a laissé la place à une déferlante de spiritualités exotiques, ésotériques ou agressives.
Car si les catholiques français sont fermement bâillonnés par la république, si envers eux tous les excès, toutes les provocations, toutes les persécutions sont les bienvenues, ce n’est plus le cas de l’islam !
Les musulmans, prêchant la tolérance en minorité et l’intolérance en majorité, sont en passe de devenir les fidèles de la première religion de France. Des statistiques invérifiables font état d’un nombre plus élevé de personne se rendant à la mosquée le vendredi qu’à l’Église le dimanche. Si cette information est aujourd’hui discutable, elle deviendra bientôt une évidence, au vu des moyennes d’âges des pratiquants des deux religions !
Et ces musulmans sont fiers de leur religion et de leur culture, profondément liées, et entendent vivre en France comme ils vivraient dans un pays de tradition islamique. Il suffit en outre de naviguer sur internet pour se rendre compte que l’islamisme extrémiste n’est certainement pas l’affaire d’une infime minorité, quoi qu’en disent les médias aux ordres. Certaines personnalités du système républicain s’affolent de cette montée, mais entendent rabaisser la religion musulmane au cercle intime comme ils ont rabaissé la religion catholique au cercle intime et privé, alors que la religion est par essence publique et possède une dimension politique intrinsèque. Cacher les voiles, croix et kippas ne revient qu’à pousser un problème au fond d’une boîte, problème qui en ressortira de plus belle par effet de ressort.
C’est cette réaction des laïcards de gauche qui ont mis des décennies à se débarrasser des « curés » en soutanes et qui n’entendent pas voir ces « curés » être remplacés par d’autres « curés », fussent-ils musulmans.
Nous savons bien, et Stéphane Piolenc le rappelait dans son article sur l’Islam, que les problèmes de la société française ne viennent pas de l’Islam mais de la république qui a profondément déstructuré la France. L’Islam ne vient que prendre la place, vacante.
Alors, puisqu’il est plus délicat, donc, de persécuter l’Islam que l’Église catholique, et qu’ils ne veulent néanmoins pas soumettre Marianne à quelconque dieu (si ce ne sont les démiurges de la raison robespierrienne, de l’écologie utopiste ou de la diversitude), que vont faire les décideurs de la république ?
On peut penser que la question a déjà été tranchée depuis quelques décennies dans les loges maçonniques, et de toute manière les vagues d’immigration qui sont en train d’islamiser et d’ensauvager la France sont très réfléchies. Alors, quelle attitude ? Lâcher du lest à l’Islam comme on le fait depuis des années, jusqu’à ce que les femmes doivent toutes être voilées et que les charcutiers se retrouvent à Pôle Emploi ? Ou adopter une posture digne de la forme des lunettes et du style de Vincent Peillon, de la Troisième république, intransigeante de haine de Dieu, pour aboutir à l’inévitable guerre civile ?
Cette question reste sans réponse jusqu’à maintenant et l’avenir nous dira quels seront les choix qui seront posés par le gouvernement. Mais nous connaîtrons immédiatement les conséquences à court et moyen termes…
Julien Ferréol