Pendant ce temps, en Corée du Nord…
Pendant que le gouvernement socialiste gaze des enfants (chez Vexilla nous avons décidé de mettre les pieds dans le plat, les protestations de Manuel Valls nous laissant aussi froid qu’une tortilla) et décide de plonger encore plus la France dans la conspiration des égaux, à l’autre bout de la planète on s’active drôlement.
La Corée du Nord, qui depuis quelques mois s’échauffe et avive les tensions dans ce secteur clef asiatique (la Corée du Sud, régime hautement militarisé n’étant pas en reste d’ailleurs!).
Ainsi Pyongyang a donné l’ordre à son armée de se placer en état d’alerte. Demandant au passage à ses commandos spéciaux (c’est-à-dire à sa – supposée – force de frappe nucléaire) de se tenir prêts à frapper les États-Unis.
Au cœur du problème, les médias occidentaux semblent oublier que la Corée du Nord est hautement mécontente du partage entre Nord et Sud conséquent de la guerre de Corée qui dura entre 1950 et 1953 et qui laisse la Corée coupée en deux à hauteur du 38e parallèle, Pyongyang dénonçant d’ailleurs récemment (8 mars 2013) l’armistice entre les deux Corée – la paix n’a jamais été signée.
La Corée du Nord a, depuis toujours, maintenu des batteries d’artillerie lourde pointée sur le Sud, ainsi que des missiles du type SCUD.
La zone démilitarisée est une zone de tension extrême, une des rares frontières fermée du globe où les gardes frontières sud-coréens tirent à balle réelle pour intimider leurs homologues nord-coréens.
Des deux côtés de la frontière, on attend le jour où les deux Corée seront réunies par la force.
Dans cette haine réciproque et cette tension, les Américains temporisent grandement : durant la guerre froide, il fallait lutter contre l’avancée du communisme, mais aujourd’hui une intervention en Corée n’aurait aucun intérêt et soutenir les velléités irrédentistes sud-coréennes n’est pas à l’ordre du jour.
Pour la diplomatie américaine, le tout est de maintenir l’équilibre de la dissuasion : faire en sorte que la Corée du Nord soit toujours menacée d’anéantissement définitif si elle menace les intérêts américains.
Mais, me direz-vous, la Corée du Nord s’est dotée de l’arme nucléaire, elle peut donc bien menacer les États-Unis !
C’est vrai, la Corée dispose bien de l’arme nucléaire depuis le 9 octobre 2006, à 10h36, quand la Corée du Nord a fait exploser une bombe de faible puissance. Elle a réitéré cet essai en 2009 (le 25 mai) avec une bombe d’une puissance comprise entre 2 kilotonnes (source française) et 20 kilotonnes (source russe)…
Mais la Corée du Nord reste relativement faible en matière de vecteur : elle ne dispose pas de la supériorité aérienne qui lui permettrait d’envoyer une bombe par voie des airs, ses missiles sont d’une portée de 4000 km (au mieux, mais c’est douteux…) et vraisemblablement très imprécis.
La menace nucléaire pèse donc sur la Corée du Sud et sur les possessions américaines de Guam, Hawaï et, avec beaucoup de chance pour les Nord-Coréens, de l’Alaska.
Toutefois il est assez douteux que la Corée du Nord se lance dans une attaque nucléaire, même contre les cibles à sa portée : l’escalade la verrait entièrement détruite.
Toutefois, considérant l’escalade depuis début mars dans les relations entre les deux Corée et les États-Unis, on ne peut pas exclure une attaque conventionnelle par la Corée du Nord.
L’arrivée au pouvoir de Kim Jong Un n’a visiblement pas du tout affaibli la politique d’agressivité de la Corée du Nord, même s’il faut bien reconnaître que les torts sont partagés et que Sud-Coréens et Américains ne font rien pour apaiser la situation.
À l’évidence, l’armée nord-coréenne est bien moins équipée que son homologue sud-coréenne… sans parler de l’armée américaine !
En cas d’agression nord-coréenne, la guerre serait vraisemblablement longue et difficile, mais elle verrait la victoire des forces sud-coréennes et américaines, d’autant plus que la Chine et la Russie ne soutiennent plus la Corée comme dans les années 50.
Il faudrait être fou pour attaquer la Corée du Sud.
Toute la question est là : Kim Jong Un est-il fou?
Roman Ungern