Politique

Taubira enfin partie ?

27 Janvier 2016: départ de Christiane Taubira de sa fonction de garde des sceaux. Faut-il s’en réjouir? Non, et ce pour deux raisons.

La première raison, et la plus évidente, c’est parce que la fringante guyanaise, est remplacée par un personnage particulièrement inquiétant en la personne de Jean Jacques Urvoas.
Son action comme rapporteur du tristement célèbre « projet de Loi Renseignement[1] » est particulièrement inquiétante du point de vue de la défense des libertés individuelles. Or, ainsi que nous le savons par Tocqueville, la royauté est le régime garantissant le plus la liberté. Sa nomination à ce poste clef du gouvernement est donc un signe qui, dans le contexte de l’état d’urgence, ne peut signifier qu’un durcissement de celui-ci.

La deuxième raison, plus incertaine mais fort probable, est que Taubira se livre à un exercice particulièrement maîtrisée de communication politique dans le but de revenir en 2017.
Notons d’abord que Christiane Taubira s’est entourée d’une équipe de communication particulièrement active sur Internet. Malgré les « Taubitweet[2] » au lyrisme indéniable mais à la qualité risible, et qui font la joie de la réacosphère, cette équipe démesurée pour un garde des sceaux jette les bases d’une redoutable communication de campagne.
De plus, Taubira fut candidate en 2001. Sa candidature dissidente du P.S avait d’ailleurs fait le « jeu du F.N » permettant à Jean-Marie Le Pen père de parvenir au deuxième tour.

Cependant c’est son expérience de candidate qui se mise en avant.
Concrètement, Taubira s’est offert (au sens propre?) un départ de première classe : en direct des grands médias, elle renoue avec sa posture indépendante et affirme son désaccord[3] avec le gouvernement. La gauche du P.S, échaudée tant par la déchéance de la nationalité que par les atermoiements Macrono-économiques, appréciera.  Habillant son départ « d’éthique[4] », elle s’apprête à renouer avec les élans généreux (d’apparence) d’un Jaurès.

Symboliquement, Taubira quitte son ministère en vélo[5], se composant ainsi une image proche du peuple dont on peut penser qu’elle sera l’un de ses principaux axes de campagne. C’est bien sûr la première image qui reviendra quand elle annoncera sa candidature.

Ses lois – tant celle du Mariage pour tous que l’inscription comme crime contre l’humanité de la traite négrière – lui accorderons les beaux yeux d’une large majorité de bobos lobotomisés, prêts à tout pour défendre ces minorités auprès desquels ils se sentent coupables.

Sur le plan stratégique, la gauche s’offre ainsi quatre possibilités pour 2017 :
La légitimité avec François Hollande,

L’autorité avec Manuel Valls,

La sociale-traitrise avec Manuel Macron

La Sacro-Sainteté avec Christiane Taubira.

L’évolution de la situation politique guidera le choix du champion qui s’opposera à Marine le Pen au second tour.

En attendant Christiane se rêve en première femme présidente de la République, première femme appartenant à une minorité visible. De son dédain, elle tchipperait les puissants et élèverait les Trans à la dignité de chevalier de la légion d’honneur.

Que de belles perspectives en ce 27 janvier !

Roman Ungern

[1]    http://www.la-croix.com/Actualite/France/Jean-Jacques-Urvoas-l-homme-qui-a-porte-le-texte-sur-le-renseignement-2015-04-13-1301758

[2]    https://twitter.com/solangebch/status/643459645223342080

[3]    http://www.20minutes.fr/politique/1774511-20160127-direct-christiane-taubira-exprime-derniere-fois-ministere-justice-avant-passation-pouvoirs

[4]    https://twitter.com/ChTaubira/status/692259706572795905

[5]    http://www.bfmtv.com/politique/en-direct-demission-de-taubira-parfois-resister-c-est-partir-946729.html

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