Le raffinement chez Bernard Magrez, c’est d’avoir su réconcilier l’Art et la Vigne !
Bernard Magrez est un homme d’affaires bordelais en œnologie, autodidacte, fondateur du ” Groupe Bernard Magrez “, important propriétaire de grands Vignobles internationaux, surnommé ” l’homme aux quarante châteaux “.
Ainsi présentée au public cette simple carte de visite montre bien le caractère de cet homme hors du commun qui ne cesse de répéter : ” Depuis plus de 45 ans ma vie a été consacrée à mettre mes vins sur le chemin de l’excellence “. Plutôt mourir que de renoncer à ces passions qui le dévorent.
” Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l’apathie en mouvement ” disait Carl Jung, et c’est ce chemin de l’audace qui a permis à Bernard Magrez d’éviter que le vin ne devienne un vulgaire prétexte monotone et triste, un fil conducteur délirant, ou une pause insouciante, même s’il coule religieusement en un nectar subtil, il fallait aller plus loin.
Car le vin n’a que faire du temps qui passe, et toute l’œuvre de son propriétaire, c’est de le faire vivre à travers les siècles et de le porter au pinacle. Cette excellence qui vous dépouille de vos malheurs, des maux de la maladie, de la solitude et vous fait flirter avec une incommensurable envie de vivre. C’est l’un des grands secrets de ce “Compositeur de vins rares “
Bernard Magrez est de la trempe d’un Goethe par exemple lorsque ce dernier affirme : ” Méfiez-vous des rêves de jeunesse, ils finissent toujours par se réaliser. J’aime celui qui rêve l’impossible “. Rencontrer l’homme aux 4 terroirs d’exception, que sont le château Pape Clément, château la Tour Carnet, château Fombrauge et clos Haut-Peyraguey, c’est l’envie de voir, d’envisager les choses autrement, c’est l’élégance à l’état pur, et son attitude justifie ma présence.
J’ose citer Baudelaire dont ce passage lui sied à merveille : ” Aujourd’hui l’espace est splendide ! Sans mors, sans éperons, sans bride, partons à cheval sur le vin pour un ciel féerique et divin ! “
Dans son château Pape Clément tout y est arôme et délicatesse, mais son credo n’est-il pas de : ” Partager, offrir des moments d’émotion pure et d’émerveillement, telle est ma quête et ma plus belle récompense “.
Cette signature Bernard Magrez est authentique, cette promesse de propriétaire n’est pas une affabulation. L’Art de vivre et de recevoir à la française lui colle à la peau. Cette vision, c’est de retrouver dans le vin ce qui fait sa spécificité, son essence, un langage qui lui est propre pour le marier avec les autres Arts. Quoi de plus naturel, la musique est un langage, la sculpture est un langage, la peinture…
Ainsi le vin se nourrit d’un imaginaire qui nous dépasse. Tout ce qui suscite une émotion est bon pour Bernard Magrez, ces arômes qui nous allument doivent s’associer à ces sons qui nous transportent, en sculpture à ces formes qui anoblissent la matière, à ces tableaux de maîtres qui nous apparaissent figés mais en réalité qui trahissent l’éternité.
Ce prince des vignes ne s’arrête pas là, l’homme qui ne renonce jamais ouvre son institut culturel en plein Bordeaux, une expérience culturelle unique, car il faut du génie pour exercer l’Art de partager, quand on connaît la nature de ses ambitions : ” Voici donc venu pour moi le temps de donner : donner la chance et promouvoir des jeunes artistes qui ont du talent, leur donner du temps et des moyens pour accompagner leurs projets en soutenant efficacement la production d’œuvres originales “.
En grand artiste, il associe désormais un instrument à un de ses châteaux grands crus, pour rapprocher le violon et les vignes, il a donné mission à Nicolas Dautricourt, l’un des meilleurs violonistes de sa génération d’être l’ambassadeur et lui a prêté le Stradivarius 1713 ” château Fombrauge ” (grand cru classé Saint-Emilion).
L’inspiration a jailli hors de son âme, une des plus fortes motivations qui alimentent ce feu intérieur que possède Bernard Magrez, est de vouloir laisser sur cette terre une trace qui aidera après sa mort d’autres personnes. Un rêve qui se réalisera sûrement.
Eric Muth