« I had a dream. »
Cette nuit, dans la fraîcheur des bords du Saint-Laurent, je n’ai cessé de penser à cette France que j’ai quittée parce que je l’aime. Et j’ai fait un rêve. Par miracle le roi était revenu et, au lieu de verser des larmes de crocodile sur nos morts, prenait les choses en main comme il convient de les prendre. Il appelait immédiatement Poutine, constatait avec lui que France et Russie se trouvaient agressées par la même bête immonde. Ensemble, ils décidaient aussitôt de la mettre à mort. Et sans s’embarrasser d’ONU, d’OTAN, d’Obama ou de je ne sais quel O encore plus néfaste qu’inutile, ils arrêtaient, sur le champ, une opération combinée militaire franco-russe. Tous les experts savent que l’envoi de deux divisions aéroportées en Syrie, avec l’appui d’Assad, permettrait de liquider Daesh en deux semaines au maximum. La France et la Russie, piliers naturels de l’Occident (le seul O qui vaille) chrétien rendraient ensemble un superbe service à l’humanité et je ressentirais à nouveau la fierté d’être Français. Mais cela a peu de chances d’arriver. Heureusement, comme l’écrivait Roger Caillois, « le rêve aussi est facteur de légitimité. »
Henri de Villehardin